Le gouverneur d’Istanbul s’est félicité de l’évacuation du parc Gezi qui s’est faite de manière convenable, selon lui.

Avant l’intervention des forces de l’ordre, des appels ont été lancés aux manifestants afin qu’ils quittent le parc Gezi, a expliqué le gouverneur d’Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu. Une grande partie d’entre eux ont évacué les lieux de leur propre gré, tandis qu’un groupe marginal s’est heurté aux forces de l’ordre, a-t-il ajouté.

Faisant référence aux informations publiées dans la presse étrangère, M. Mutlu a insisté sur la transparence des informations relatées par le gouvernement. Contrairement à ce qu’avancent les médias étrangers, il n’y a pas de cas grave parmi les blessés. Notre police a su réagir avec attention, a indiqué le gouverneur d’Istanbul.

L’évacuation s’est faite naturellement, seuls des groupes marginaux se sont heurtés avec la police, a-t-il poursuivi.

La police turque a investi, samedi soir, le parc Gezi où campaient des milliers d’opposants au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. L’opération menée à grand coup de grenades de gaz lacrymogène a eu lieu vers 21 heures locales, quelques heures après un nouvel ultimatum du leader turc.

Après avoir utilisé les canons à eau sur la barricade barrant l’entrée du parc, les escadrons de policiers ont ratissé les allées du parc en expulsant les manifestants qui occupaient les lieux. De nombreuses tentes ont été détruites dans l’opération et les forces de police ont complètement bouclé le parc afin d’empêcher les manifestants de revenir dans ce bastion de la contestation anti-gouvernementale.

À l’annonce de l’évacution du parc, des dizaines de milliers de personnes ont afflué de toute la ville pour venir soutenir les contestataires. Les transports en commun et les routes étant bloquées par la police, une foule a traversé le pont du Bosphore à pied (interdit aux piétons) pour rejoindre Taksim. Des affrontements entre la police et les manifestants ont éclaté dans les environs de la place Taksim et sur différents barrages où les policiers tentaient d’empêcher les manifestants de rallier la place Taksim. Les affrontements n’ont pris fin qu’à l’aube.

Le collectif Solidarité Taksim a condamné l’opération, qui "a transformé le parc Gezi, Istanbul et le pays en zone de guerre". "Cette attaque brutale de la police doit s’arrêter. Le parti au pouvoir sera tenu pour responsable des événements", a-t-il ajouté. Deux syndicats majeurs ont annoncé aujourd’hui un appel à la grève générale en protestation contre la violence des interventions de police antiémeute.

Alors que la situation semblait s’apaiser en fin de semaine, beaucoup de journalistes s’interrogent sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à lancer une nouvelle intervention aussi musclée contre les manifestants.