Selon une dépêche de Reuters, la Turquie, comme les autres pays voisins de la Syrie, a de plus en plus de mal à faire face à un flot croissant de réfugiés syriens. Selon les Nations unies, la Turquie accueille plus de 260.000 réfugiés en provenance de Syrie. Ankara affirme pour sa part que le chiffre réel est plus proche de 400.000.

Des affrontements ont éclaté mercredi entre la police militaire turque et des réfugiés syriens.Les images tournées par Reuters TV montrent des dizaines de manifestants lançant des pierres et brisant la vitre d’un camion de pompier.

Selon des réfugiés du camp de Suleiman Shah, de jeunes gens ont commencé à manifester à la suite d’un incendie dans une tente causé par une installation électrique défectueuse. Trois frères âgés de 7, 18 et 19 ans ont été blessés dans l’incident.

Les manifestants ont fait état de nombreux blessés à la suite des heurts, ce que démentent les autorités turques.

Depuis le début du soulèvement contre Bachar al Assad en mars 2011, plus d’un million de Syriens ont fui leur pays. Au moins quatre millions ont en outre été déplacés à l’intérieur même de la Syrie, selon les agences humanitaires.

Un responsable turc du camp a donné une version différente.

Selon lui, les réfugiés se sont mis en colère parce que les gardiens ont empêché quelque 200 Syriens de pénétrer dans l’enceinte du camp. Il précise qu’il n’y avait tout simplement plus de place. Le camp est l’un des principaux installés en Turquie et accueille 35.000 personnes.

D’après Sahar, une réfugiée, les conditions de vie sont précaires à Suleiman Shah, plusieurs familles étant parfois contraintes de cohabiter sous une même tente. Cette même réfugiée ajoute que les relations ne cessent de se tendre entre la population du camp et les employés turcs.

Les camps installés en Turquie sont pour la plupart équipés d’appareils de chauffage et les réfugiés y bénéficient de trois repas chauds par jour, ce qui n’est pas forcément le cas dans les autres pays accueillant des Syriens.

Le problème principal demeure la surpopulation, un phénomène en constante aggravation avec la poursuite du conflit de l’autre côté de la frontière.