Haut-Karabakh : après la fin des combats, la priorité est au déminage
Quinze jours après la fin des combats dans la région du Haut-Karabakh, l’Azerbaïdjan, sorti grand vainqueur de ce conflit, reprend petit à petit possession des territoires cédés par l’Arménie. Dans la ville d’Agdam, à l’est de la région, les forces azerbaïdjanaises ont une priorité : déminer pour permettre le retour des déplacés.
Le bulldozer est actionné à distance par deux démineurs qui portent des visières blindées, d’énormes gilets de protection. À l’aide d’une télécommande, ils dirigent le robot vers des zones minées, sous le commandement d’Idriss Ismayilov, le patron de l’ANAMA, l’Agence nationale de déminage en Azerbaïdjan.
« On a déjà nettoyé presque sept kilomètres de terrain autour de la route. Ensuite, il va falloir faire les champs, parce que c’est là que l’électricité, le gaz et les communications vont passer, explique-t-il. La deuxième phase, ce sont les zones résidentielles, et on terminera avec les surfaces agricoles pour pouvoir relancer les plantations. »
Des années de travail
Le travail s’annonce gigantesque. Depuis la fin des combats, il y a deux semaines, l’ANAMA a déjà répertorié 7 500 engins explosifs dans les territoires repris à l’Arménie. Il faudra des années avant qu’Agdam retrouve son intégrité.
Le gouvernement azerbaïdjanais promet que les déplacés d’Agdam chassés par l’Arménie dans les années 1990 pourront très vite revenir chez eux. Difficile à croire. Idriss Ismayilov indique qu’à lui seul le travail de déminage va prendre entre dix et quinze ans.