Fusillades à Utrecht : la Turquie réunit des informations sur le suspect

La police néerlandaise a arrêté un homme originaire de Turquie soupçonné d’avoir commis la fusillade dans un tramway à Utrecht, faisant trois morts et cinq blessés.
Ankara est à pied d’oeuvre. Les services de renseignement turcs sont en train de réunir des informations au sujet des fusillades survenues à Utrecht, aux Pays-Bas, lundi 18 mars. "Nos services de renseignement sont en train de regarder tout cela. Notre chef des renseignements m’a dit qu’il allait rassembler des informations puis qu’il reviendrait vers moi. J’attends", a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan lors d’un entretien avec la chaîne de télévision Ulke TV.
Tout au long de la journée, la sécurité dans les aéroports et les bâtiments clés du pays, notamment les mosquées, a été renforcée et la municipalité d’Utrecht, dans le centre des Pays-Bas, a conseillé aux écoles de la ville de fermer leurs portes et aux habitants de "rester à l’intérieur".
Dans la matinée, un homme a ouvert le feu dans un tramway du centre de cette ville, l’une des plus importantes du pays. Trois personnes ont été tuées et cinq blessées, selon la police alors que le maire Jan van Zanen, qui avait dans un premier temps évoqué neuf blessés.
Si le tireur a réussi à prendre la fuite dans un premier temps, un suspect a été arrêté dans le courant de l’après-midi. Selon les médias turcs, ce dernier, Gökmen Tanis, est né à Yozgat, dans le centre de la Turquie.
"Nous ne cèderons pas"
"Nous ne cèderons pas face à l’intolérance", a affirmé le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, lors d’une conférence de presse à La Haye. "Un acte de terrorisme est une attaque contre notre civilisation, contre notre société tolérante et ouverte", a-t-il déploré.
Tous les partis politiques ont suspendu leur campagne à deux jours d’élections locales qui détermineront la composition future du Sénat néerlandais.
Selon la radio-télévision publique NOS, Gokmen Tanis avait comparu il y a deux semaines en justice dans une affaire de viol.
Des témoins ont rapporté que le tireur avait pris pour cible une femme et des personnes tentant de l’aider, selon des médias.

Le père du suspect veut qu’il soit "puni"
Le père du suspect, un homme né en Turquie, a dit vouloir que son fils soit "puni" s’il est bien l’auteur de l’attaque, a rapporté l’agence de presse turque DHA.
"S’il l’a fait, il faut qu’il soit puni", a déclaré à DHA Mehmet Tanis, père de Gökmen Tanis.
Selon les autorités, qui privilégient la piste terroriste, au moins trois personnes ont été tuées dans cette attaque.
Mehmet Tanis a déclaré à DHA qu’il était rentré s’installer en Turquie en 2008 après avoir divorcé de sa femme, restée avec son fils Gökmen aux Pays-Bas où ils avaient émigré ensemble.
Il s’est quant à lui remarié et vit désormais dans la province de Kayseri, dans le centre de la Turquie.
"Je n’ai aucun dialogue, aucun contact avec mon fils depuis 11 ans. Nous ne nous sommes pas parlé depuis 2008", a déclaré Mehmet Tanis à DHA. "Il n’avait pas une attitude agressive. Mais 11 années ont passé depuis. Que s’est-il passé, qu’a-t-il vécu ? Je n’en sais rien", a-t-il ajouté.
Différend familial ou acte terroriste ?
"Certains disent que la fusillade est un différend familial, d’autres disent que c’est un acte terroriste", a ajouté le chef d’État turc. En effet, les Pays-Bas ont évoqué la piste "terroriste" tout en précisant que le motif n’était pas clair, alors que l’agence de presse étatique turque, citant des "proches" de l’assaillant présumé, évoque un possible "différend familial".
Dans un communiqué publié lundi soir, le ministère turc des Affaires étrangères a "fermement condamné l’attaque (...) qui que soit son auteur et quelles que soient ses motivations".
Source : avec RTL