par Azmaal HYDOO

La première demi-finale de l’Euro 2008 nous a apporté la confirmation que l’Euro 2008 est bien l’antithèse de la Coupe du monde 2006, avec la victoire de l’attaque sur la défense. De l’audace sur l’attentisme.

Finalement, le seul trait d’union véritable entre les deux compétitions c’est l’Allemagne. Demi-finaliste flamboyante du dernier Mondial chez elle, la voilà maintenant en finale de l’Euro. Contrairement aux autres membres du “dernier carré” d’il y a deux ans (Italie, France, Portugal), l’Allemagne est la seule qui a continué à progresser.

C’est tout sauf une coïncidence. Les coéquipiers de Michael Ballack ont des ressources et le travail commencé par Jurgen Klinsmann a bien été perpétué par Joachim Low. De plus, cette équipe peut s’appuyer sur son gros mental et ses qualités athlétiques quand elle est moins bien, comme on l’a vu mercredi lors de la victoire à l’arraché contre la Turquie, 3-2.

L’impitoyable Mannschaft cultive quelque chose d’énervant chez elle, celle de ne jamais s’avouer vaincue. Pourtant, à Bâle, on était à deux doigts d’assister à un remake de la défaite allemande au premier tour face à la Croatie, tant les Turcs se sont rendus maîtres du ballon et supérieurs dans le jeu.

Avec 55% de possession de balle et 17 tirs à 4, la Turquie était tout près, tout près de faire taire les statistiques et faire mordre la poussière à l’ogre germanique, au cours d’un match superbe. Carrément sublime dans les ultimes instants, à 2-2, l’intensité du duel atteignant alors son paroxysme.

La force des Allemands c’est, certainement, d’avoir battu la Turquie a son propre piège et de lui avoir rendu coup pour coup en marquant, tout de suite, après chaque but adverse, empêchant ainsi leur adversaire de respirer même sans avoir le contrôle du match.

Avec un groupe réduit de 14 joueurs, le sorcier Fatih Terim, qui va vraisemblablement rejoindre un grand club européen dès la fin de l’Euro, a su une fois encore tirer le meilleur parti de ce qu’il avait à sa disposition. Mais la présence d’un Nihat Kahveci aurait, peut-être, définitivement mis à l’abri cette équipe qui n’aurait jamais dû perdre ce match.

Qu’à cela ne tienne, on n’oubliera pas la volonté et l’abnégation de cette folle équipe turque qui a su enthousiasmer et marquer cette édition de l’Euro 2008. “Les Turcs sont des gens qui ont une âme à part. Quand ils sont en confiance, ils se retrouvent habités d’un sentiment d’euphorie. Quand on ajoute à cela leur qualité technique, c’est compliqué,” résume le sélectionneur allemand en guise d’hommage. La championne des coeurs résume la presse turque…

Un tel spectacle et autant de buts en demi-finale c’est rare. Mais la qualité du jeu offensif et l’incroyable fair -play qui a régné chez les supporters pour ce derby germano-turque c’est vraiment la marque de fabrique de cet Euro 2008. Espérons que le bouquet final de dimanche soit du même genre.

Source : lexpress.mu