Le directeur technique de l’UEFA, l’Ecossais Andy Roxburgh, a expliqué lundi qu’il n’y avait pas eu de véritable "découverte" parmi les joueurs de l’Euro-2008, mais que "la Russie et la Turquie avaient été les deux seules surprises" du tournoi.

Q : Qui a été désigné meilleur joueur de l’Euro ?
R : "C’est Xavi Hernandez, le milieu de l’Espagne. C’est lui qui donne le tempo à son équipe. Il est intelligent, rapide, précieux dans le jeu de passes et dans la pénétration."

Q : Quels sont les joueurs qui viennent juste après lui ?
R : "Iker Casillas, le gardien de l’Espagne, vient très près. Il y a aussi Carles Puyol : Quelle attitude il a ! C’est le capitaine courage au Barça et il a ce même courage avec la sélection. Evidemment, l’équipe gagnante fournit les meilleurs joueurs."

Q : Quels furent les traits marquants au niveau tactique ?
R : "La vitesse de transition entre les phases d’attaque et de replacement défensif fut notable. Notamment pour le match entre l’Italie et les Pays-Bas, au premier tour. Les équipes qui sont allées loin ont su gagner la balle, la garder et trouver la profondeur. Les contres ont été dévastateurs. La contre-attaque est devenue très importante pour le jeu aujourd’hui. Avant, les contre-attaques, c’était négatif. Maintenant, ça permet d’exploiter les espaces."

Q : Avez-vous découvert des joueurs ?
R : "Non, tous ceux qui ont percé étaient plus ou moins connus. Mais nous ne nous attendions pas à ce que la Turquie et la Russie aillent en demi-finales. Ce sont les deux seules surprises. On retiendra la formidable mentalité de la Turquie et la qualité du jeu russe. Andrei Arshavin, une fois sa suspension purgée, a transformé une bonne équipe en une très bonne équipe. Il est doué. Roman Pavlyuchenko (Russie) fait beaucoup de déplacements, c’est un modèle d’attaquant."

Q : Cristiano Ronaldo n’est pas dans votre groupe des 23 idéal. Est-ce dû à son attitude de star ?
R : "Si le Portugal avait été plus loin, lui et Deco auraient été dans notre groupe des 23 idéal. Nous ne jugeons pas sur la réputation. C’est un fantastique joueur. D’ailleurs, l’un des meilleurs matches que j’aie vus, c’est un entraînement entre le Portugal A et le Portugal B."

Q : Torres peut-il être désigné un jour meilleur joueur du monde ?
R : "Torres, il va vite, il est puissant, c’est un vrai finisseur et ses mouvements sont excellents. C’est intéressant de voir ce qu’il va devenir, comment il peut continuer. Nous sommes chanceux en Europe de l’avoir. C’est l’un des meilleurs joueurs du monde, mais dire qu’il est le meilleur, c’est toujours difficile."

Q : Quel est le secret de l’Espagne ?
R : "Ils aiment travailler sur les fondamentaux. Les Espagnols aiment le ballon, c’est à la base de leur style. Ils gardent la balle mais en progressant. C’est un jeu de position avec progression."

Q : Dans les précédents tournois, on avait beaucoup parlé de tricherie, de simulation, de plongeon dans la surface, pas cette fois...
R : "Il faut remercier les joueurs. Leur approche des matches a été bonne. Peut-être parce que beaucoup de joueurs évoluent dans les mêmes clubs. Globalement, il y a moins d’hostilité. Et puis les arbitres ont fait leur boulot, avec un bon travail d’explication.