Selim Güray | selimguray @ lactuel.be
Quel est l’indice indiquant l’approche des élections en Arménie ?
C’est le nombre de journalistes emprisonnés
L’une des démarches les plus importantes de l’administration a été de se focaliser sur les institutions de média faisant des émissions dans le pays. La Gala TV a été l’une des chaines télévisées auxquelles le gouvernement a réagi, car elle diffusait des émissions favorables à Ter Petrossian et Nikol Pachinian, rédacteur en chef du quotidien Haykakan Zhamanak étant l’une des figures importantes de l’opposition dans le pays. Le propriétaire de la Gala TV Vahan Katchatrian a indiqué que leur chaine télévisée était indépendante, mais comme ils ont émis les opinions de Petrossian et Pachinian, ils ont commencé à subir des pressions provenant du Service National de Sécurité, du Ministère des Finances, du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et même de la Préfecture. Katchatrian a affirmé ainsi : « les autorités d’Erevan qui nous appellent sont si nombreux que j’ai dû faire une déclaration de presse ». Il a déclaré qu’il avait reçu des "conseils" qui lui imposaient de ne pas accorder de place aux « personnes non grata » sur sa chaine télévisée mais il a souligné qu’il ne se soumettrait pas à ces conseils selon le principe d’émission indépendante.
La Shant TV a été une autre institution média sur laquelle le gouvernement s’est focalisé. Au cours d’un programme d’information émis le soir du 30 Octobre, le présentateur du programme Nver Mnatsakanian a annoncé que la chaine recevait plusieurs appels téléphoniques anonymes et que les employés de la chaine étaient menacés de mort s’ils continuaient à annoncer les développements importants concernant Ter Petrossian. Bien que les directeurs de la chaine aient initié des procédures judiciaires, on n’attend pas que la source de la menace soit révélée.
D’autre part, Nikol Pachinian, leader du Bloc Dissolution (Impeachment Bloc) et rédacteur en chef du quotidien Haykakan Zhamanak étant l’un des journaux les plus importants de l’opposition, Shoger Matevossian, l’un des éditeurs du quotidien Chérorde Ishkhanutian et les journalistes d’opposition tels que Mikael Hayrapetian et Petros Makian ont été harassés par la police lors de la manifestation organisée pour soutenir Petrossian le 23 Octobre et ils ont été arrêtés à la suite du tumulte lors duquel les grenades lacrymogènes ont été utilisés.
Ni Kotcharian ni Sarkissian n’avaient considéré Levon Ter-Petrossian comme une menace sérieuse les premiers jours lors desquels Petrossian a rompu son silence durable. Pourtant, avec le renforcement du climat en faveur de Petrossian en Arménie, l’administration arménienne a commencé à exercer une attitude sévère contre Ter Petrossian dans ses déclarations et même dans ses pratiques. Comme d’habitude, ceux qui sont les victimes de cette attitude sont les organes médiatique arméniennes suggérant d’être des organes opposants et indépendantes.
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