Une délégation turque de la province d’Artvin, dans les monts Kaçkar, à l’extrémité orientale de la Turquie, était en visite en Lozère mercredi et jeudi. Des responsables de la province, deux forestiers du ministère et des universitaires composaient le groupe d’une dizaine de personnes. Ils ont été reçus par le Parc national des Cévennes et l’Office national des forêts. Le Parc national de Kaçkar, dont une partie du territoire intègre la réserve de biosphère de Camili, est porteur d’un projet de conservation de son exceptionnelle biodiversité, cofinancé par l’Union européenne. Ce projet vise principalement à contribuer à un usage soutenable des forêts par la population locale et à réduire l’impact du tourisme de masse.

Mercredi, le groupe s’est rendu aux Bondons puis en Cévennes avec des agents du Parc qui ont apporté leur expérience dans le domaine de la protection et la valorisation des milieux naturels, le développement durable du tourisme et de l’écotourisme, la signalétique des sentiers de randonnée.
Jeudi matin, une visite de terrain a eu lieu dans la réserve biologique intégrale du Marquaires, avec pour fil rouge la politique de gestion des vieilles forêts (réserves intégrales, îlots de sénescence, suivi scientifique) et le partenariat entre le PNC et l’ONF. « On a pu évoquer la prise de conscience des enjeux environnementaux dans le cadre d’une gestion forestière productrice de bois » , expliquait Julien Bouillie, le directeur de l’ONF.

En début d’après-midi, les Turcs ont été reçus à l’usine de cogénération de Mende, Lozère Bio Énergie. « Une visite était prévue pour notre service, nous avons pu les intégrer. Ils ont été très impressionnés par la qualité de la technologie et par la cogénération qui permet de produire en même temps électricité et eau chaude », poursuivait encore le directeur de l’ONF.
Enfin, la visite s’est achevée sur le causse de Mende, dans la forêt domaniale. Là, le responsable de l’unité territoriale causse et l’agent qui a rédigé le récent plan d’aménagement de la forêt (qui court jusqu’en 2023) ont présenté le site et ses enjeux. Cette forêt, qui s’étend sur 17 communes et 5 400 ha, est totalement articifielle depuis le repeuplement de la fin du XIX e siècle en pin noir d’Autriche et Slovénie. Les responsables turcs se sont montrés très intéressés par cette gestion, et malgré le froid ambiant, ont posé de nombreuses questions aux forestiers.

Chez eux, zone montagneuse où la biodiversité est grande, la problématique est de concilier là aussi la production sylvicole et la protection des milieux. Et, comme le pin noir est une essence implantée depuis longtemps, avec des peuplement de plus de 300 ans, les Turcs ont invité les Lozériens à venir partager leur expérience !