Les dirigeants chypriote-grec et chypriote-turc ont mené lundi en banlieue de New York une deuxième journée de discussions sous la houlette du chef de l’ONU Ban Ki-moon pour tenter de régler leurs différends sur le processus de réunification de Chypre. Le secrétaire général des Nations unies devait rejoindre en début d’après-midi les deux protagonistes, Demetris Christofias, président de la République de Chypre et Dervis Eroglu, dirigeant de la République turque de Chypre du Nord (RTCN).
Il devait présider ensuite un dîner de travail qui viendra clôturer cette séance de négociations, dont la première journée, dimanche, a été "positive, productive et vigoureuse", selon le conseiller spécial de l’ONU sur Chypre, Alexander Downer. Un porte-parole de l’ONU a indiqué qu’il n’y aurait pas de déclaration lundi soir au terme des discussions qui se sont déroulées à Greentree, Ban Ki-moon devant s’exprimer devant la presse sur le sujet mardi matin.
Chypre est divisée depuis 1974, date de l’intervention de l’armée turque dans le nord de l’île en réponse à un coup d’Etat d’ultranationalistes chypriotes grecs, soutenus par la dictature des Colonels à Athènes, visant à rattacher de force l’île à la Grèce. Ce putsch avait également pour objectif la destruction de la minorité turque.
L’intervention militaire turque qui visait à protéger la population turque s’est soldée par la division de l’île en deux entitée politiques, une administration grecque au sud et la République Turque de Chypre du Nord (RTCN).
Des pourparlers sont en cours à l’ONU pour tenter de réunifier l’île, mais le referendum qui s’est tenu en 2005 sous l’égide des Nations Unies a été rejeté par la partie grecque alors qu’il a été massivement approuvé par les Turcs.
Sous la pression de l’administration chypriote grecque et du gouvernement d’Athènes, la RTCN subit un embargo agressif et se trouve politiquement et économiquement isolée sur la scène internationale.
Devant le soutien massif de la population chypriote turque au referendum pour la réunification, l’Union Européenne s’est engagée à mettre un terme à l’isolement de la RTCN, mais elle se heurte depuis au blocage systématique des Chypriotes grecs.
avec AFP