[AFP] - Un candidat à la présidentielle en Arménie blessé par balle fin janvier a saisi dimanche la Cour constitutionnelle pour demander un report du scrutin, a annoncé à l’AFP son conseiller.

Nous venons de déposer une requête devant la Cour constitutionnelle en demandant de reporter de deux semaines la présidentielle prévue le 18 février, a déclaré Vrej Zatikian, conseiller et ami de Parouïr Haïrikian.

Cette décision est motivée par le fait que M. Haïrikian n’était pas en mesure de faire campagne quand il était hospitalisé, a expliqué M. Zatikian.

La Cour constitutionnelle a quatre jours pour examiner le recours.

Le report de deux semaines de la présidentielle est une option prévue par la Constitution de cette ex-république soviétique du Caucase.

Dans un premier temps, l’équipe du candidat blessé avait renoncé à introduire un recours en vue d’un report.

M. Haïrikian a été visé par des coups de feu le 31 janvier en plein centre de la capitale Erevan. Blessé à l’épaule, il a été immédiatement conduit à l’hôpital et opéré.

Une enquête criminelle pour tentative d’assassinat d’un homme politique visant à faire cesser ses activités a été ouverte, mais les autorités n’ont pas précisé les pistes privilégiées par l’enquête, confiée au Service de sécurité nationale.

Deux suspects ont été arrêtés le 8 février. Ils ont plaidé coupable.

Huit candidats sont en lice pour le scrutin. Le président sortant Serge Sarkissian est donné grand favori. M. Haïrikian, un ancien dissident de 63 ans, n’a guère été jusqu’à présent en position de lui faire concurrence.

Un autre candidat à la présidentielle, Andrias Goukassian, 43 ans, observe pour sa part depuis 20 jours une grève de la faim en réclamant que le président sortant renonce à participer à l’élection.

Directeur d’une radio privée Radio hay, M. Goukassian a demandé en janvier à la Commission électorale centrale d’interdire à M. Sarkissian à participer au scrutin pour le rendre démocratique.

Il a également appelé les observateurs internationaux à ne pas se rendre en Arménie pour ne pas légitimer l’élection.

Cette élection est considérée comme un test pour cette ex-république soviétique, après la présidentielle de 2008. A l’époque, la victoire de M. Sarkissian avait déclenché des manifestations de l’opposition qui avaient dégénéré en affrontements après l’intervention de la police, faisant 10 morts.