L’Ambassadeur de Grande Bretagne en Arménie, Son excellence Charles Lonsdale a appelé les parlements des deux pays à ratifier au plus vite les protocoles visant leur rapprochement historique.
Charles Lonsdale a ajouté qu’il revient « avant tout à l’Arménie et à la Turquie de discuter de leur histoire commune. ».
Cependant, l’ambassadeur de sa majesté n’a pas utilisé le terme « génocide ».
La position de l’ambassadeur britannique est conforme à la ligne traditionnelle des autorités britanniques qui se sont toujours refusées à utiliser ce terme pour qualifier les événements de 1915.
Rappelons que dans un communiqué de presse, l’Ambassade britannique à Ankara avait affirmé clairement que « les événements de 1915-1916 constituent une grande tragédie, au cours de laquelle les deux parties ont subi de très lourdes pertes ».
C’était la première fois qu’un Etat occidental évoquait ensemble les victimes turques et arméniennes, et reconnaissait publiquement que les morts musulmans font, eux aussi, partie intégrante de la tragédie.
La mission diplomatique britannique évalue par ailleurs le drame de 1915-1916 à l’aune de la définition du génocide figurant dans la "Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide", approuvée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1948 et a déclaré ;
« Nous ne pensons pas que les événements de 1915-1916 puissent être qualifiés de ’génocide’ ».
La prise de position de la Grande-Bretagne est tout un symbole car elle est celle du pays qui, en 1915-1916, occupait Istanbul et avait donc accès à toutes les archives et documentations de l’Etat ottoman.
C’est aussi celle du pays qui, à la demande des Arméniens, a recherché, à l’époque des faits, des "preuves" pour organiser le procès de responsables ottomans mais qui a dû renoncer à ce vain projet au bout de trois ans d’enquête, faute d’élément attestant du caractère prémédité, organisé, planifié des massacres. Au final, cette prise de position est celle d’un pays qui a été acteur et témoin direct des événements de 1915 et qui, à ce titre, doit être entendu.