Le ministre turc des Finances, Mehmet Simsek, a estimé mardi "naturel" qu’un Turc devienne le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), alors que le nom de Kemal Dervis revient assez souvent comme un possible candidat à la succession de Dominique Strauss Kahn, inculpé aux Etats-Unis pour agression sexuelle.

"La Turquie, dont le droit de vote et la participation ont augmenté au sein du FMI, est devenue un acteur majeur sur le plan économique et politique au niveau mondial. Il serait bon et naturel si un Turc devienne le directeur général du FMI", a dit Simsek dans une déclaration télévisée.

La presse turque paraissant ce mardi a évoqué le nom du Turc, Kemal Dervis, ancien directeur du Programme des Nations-unies pour le Développement (PNUD), comme un sérieux candidat au poste de directeur général du FMI, s’il est soutenu par le gouvernement turc.

Kemal Dervis, ancien ministre des Finances, travaille actuellement au sein du Brookings Institute, un club de réflexion basé à Washington.

Le Conseil d’administration du FMI s’est réuni lundi à Washington pour faire le point sur l’affaire mettant en cause son directeur général Dominique Strauss-Kahn, mais n’a pas encore pris de décision.

Malgré cette position, des noms de candidats européens potentiels circulent déjà pour succéder à Strauss Kahn. Il s’agit notamment de l’ancien président de la Bundesbank, Axel Weber, du Suisse Josef Ackermann, actuellement à la tête de la première banque allemande Deutsche Bank, et de la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, qui était pressentie comme une possible candidate avant le déclenchement du scandale et qui s’impose aujourd’hui comme la plus crédible pour occuper ce poste.

Pour leur part, les pays émergents, le Brésil et la Turquie en tête, souhaiteraient bousculer le statu quo selon lequel la direction du FMI revient traditionnellement à un Européen, tandis que la présidence de la Banque mondiale revient à un Américain.

Le temps de changer les choses est venu dans la mesure où le centre de gravité du monde de l’économie s’est déplacé de l’Occident (Etats-Unis et Europe) vers les pays de l’Est, a indiqué le ministre turc des Finances.

"Les pays en développement contribuent aujourd’hui avec une grande part dans l’économie mondiale. La place qu’ils occupent au sein du FMI et de la Banque mondiale devrait elle aussi grandir", a-t-il souligné.

MAP