Nous vous invitons à découvrir l’histoire peu connue mais hors du commun d’Ahmadiyya Jabrayilov dit Armed Michel, un Azerbaïdjanais, héros extraordinaire de la résistance française, que les nationalistes arméniens de France préfèreraient oublier.

Dès l’entrée de l’URSS en guerre, le jeune Azéri qui suivait des études en agronomie est envoyé sur le front ukrainien où il reçoit le grade de lieutenant général en 1942. Gravement blessé au cours d’une bataille, il est déplacé de camps en camps.

Finalement envoyé au camp de concentration de Dachau, il tente une évasion mais échoue. Il est transféré au camp de prisonniers de Montauban dans le sud de la France. Il y subit des expérimentations pratiquées par des médecins SS et survit miraculeusement à un test expérimental de gaz. De nouveau transféré vers Rodez, Jabrayilov contracte la tuberculose et est laissé pour mort dans une cave.

C’est grâce à l’aide de la femme de chambre du commandant qu’il survit. Cette femme de 68 ans avait fui la Grèce où son mari et son fils avaient été pendus par les nazis. Les résistants récupèrent Armed dans un cercueil où il été volontairement enfermé pour tromper l’ennemi.

S’en suit une résistance acharnée aux côtés de ses frères d’armes français pour se venger des nazis. Il participe à de nombreux combats et à des attaques contre les intérêts de l’ennemi (lignes de chemin de fer sabotées, destructions des ponts et de dépôts allemands...). Il rencontre De Gaulle à Paris puis prend part aux campagnes des Vosges et d’Alsace.

Armed Michel reçoit la Légion d’honneur et le titre de "Héros national de la France". Il ne souhait plus qu’une chose : retourner sur sa terre natale. Il arrive 1946 en URSS avec l’aide de De Gaulle. Il y est d’abord considéré comme un "traître à la patrie". Il ne sera réhabilité par le gouvernement soviétique qu’en 1968.

Jabrayilov fonde une famille dans sa province natale et termine sa formation à l’Institut d’Agriculture. Il meurt en 1994 dans un accident de la route.