440 paires d’escarpins pour dénoncer les féminicides en Turquie
440 paires d’escarpins pour dénoncer les féminicides en Turquie
Pour dénoncer le nombre croissant de féminicides en Turquie, l’artiste Vahit Tuna présente une œuvre d’art en plein centre-ville d’Istanbul. 440 paires d’escarpins sont accrochées sur le mur d’un immeuble, représentant le nombre de femmes turques mortes sous les coups de leur conjoint en 2018.
Les passants restent abasourdis devant les façades de cet immeuble d’Istanbul. Sur deux murs gris sont accrochées 440 paires de chaussures à talon noires, qui représentent le nombre de femmes tuées par leur conjoint durant l’année 2018 dans le pays. Cette œuvre d’art contemporain s’inspire d’une tradition qui consiste dans certaines régions de Turquie à placer les chaussures d’une personne décédée sur le pas de la porte, comme le rappelle « Paris Match Belgique ». Cette œuvre impressionnante qui rend hommages aux victimes de féminicides et sensibilise la population à ce sujet sera visible durant six mois.
« C’EST PEUT-ÊTRE LA PREMIÈRE FOIS QU’ILS SE TROUVENT FACE À UNE PLAIE BÉANTE. »
Le créateur de ce mémorial est Vahit Tuna, un artiste contemporain né en 1971 à Istanbul. Il espère déclencher une prise de conscience chez les passants. « Il existe beaucoup d’œuvres représentant les luttes des femmes. La plupart de ces œuvres sont réalisées par des femmes. La seule différence ici est que nous sommes dans la rue et que pour certains c’est peut-être la première fois qu’ils font face à une œuvre d’art, la première fois qu’ils se trouvent face à une plaie béante. Et je pense que cela a un impact », déclare l’artiste dans une interview accordée au « HuffPost ».
DÉNONCER UNE RÉALITÉ INSUPPORTABLE
Vahit Tuna souhaite aussi interpeller le public sur la fréquence des féminicides en Turquie. Selon un rapport publié par la plateforme « Kadin Cinayetlerini Durduracagiz Platformu (We Will Stop Feminicides Platform) », 49 femmes ont été assassinées par des hommes au cours du seul mois d’août. Nous vous parlions alors d’ Emine Bulut, une jeune femme turque de 38 ans tuée par son ex-compagnon devant sa fille de dix ans. « Je ne veux pas mourir » ont été ses derniers mots.
Ne l’oublions pas.
Article original ; https://www.elle.fr/Societe/News/440-paires-d-escarpins-pour-denoncer-les-feminicides-en-Turquie-3819705