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"Ce que fait la France n’est qu’une provocation. La France doit savoir qu’elle ne fait pas de bien à l’Arménie, au contraire, elle lui fait du mal", a déclaré vendredi Erdogan à un groupe de journalistes qui l’accompagnaient lors d’une visite d’État en Grèce.
« La France a déjà soutenu l’Arménie. Quel résultat ont-ils obtenu ? Rien", a-t-il ajouté.
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a déclaré lors d’une visite en Arménie en octobre que Paris avait accepté de livrer du matériel militaire aux forces arméniennes suite à la prise du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan, malgré la présence de soldats de maintien de la paix russes dans la région.
Plus de 100 000 Arméniens de souche ont quitté le Haut-Karabakh après que l’Azerbaïdjan a attaqué la région lors d’une opération « antiterroriste » en septembre, obligeant les séparatistes arméniens à signer un accord de désarmement moins de 24 heures après l’offensive.
Le Haut-Karabakh est un territoire nominal azerbaïdjanais au regard du droit international, avec une population majoritairement arménienne. Il était auparavant dirigé par une autorité arménienne séparatiste.
L’Arménie n’a pas résisté à l’offensive azerbaïdjanaise il y a trois mois, accusant les forces russes d’être responsables de cet échec. Erevan a confirmé qu’il reconnaissait l’unité territoriale de l’Azerbaïdjan, mais a qualifié l’exode ethnique des Arméniens du Haut-Karabakh de « déplacement forcé ».
Une multitude de commandes
Le site d’information arménien Armenpress a rapporté plus tôt cette semaine que la France avait déjà livrée 24 véhicules blindés Bastion, citant un document interne du Sénat français.
Les 26 véhicules restants étaient en phase de production et arriveront à une date ultérieure, indique le rapport.
Le document interne, cité par Armenpress, indiquait que l’Arménie avait récemment signé une commande pour l’achat de trois radars GM200 auprès de la société française Thales et était en pourparlers sur la livraison de missiles sol-air Mistral 3 de fabrication française.
Il a ajouté une recommandation selon laquelle la livraison du système d’obusier automoteur français César devrait également être étudiée.
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev ont annoncé jeudi dans une déclaration commune qu’ils avaient prise un certain nombre de mesures de confiance, notamment la libération de plusieurs prisonniers de guerre de chaque côté et le soutien mutuel dans les forums internationaux tels que la Cop28 sur le sommet du climat.
Le ministère turc des Affaires étrangères, dans un communiqué officiel vendredi, a soutenu cette décision et a déclaré qu’il espérait que les deux pays signeraient bientôt un accord de paix.
