Erdogan sème le doute sur la possible entrée d’une élue voilée au Parlement
La presse turque s’interrogeait samedi sur des propos du Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan ayant jugé possible l’entrée prochaine d’une élue voilée au Parlement, où le voile islamique est banni au nom du principe de laïcité.
Interrogé vendredi dans son avion au retour d’une visite au Liban par une journaliste sur la possibilité de voir une élue voilée siéger à l’Assemblée après les élections législatives, prévues en juin, M. Erdogan a répondu : "En politique, tout est possible", a rapporté le quotidien à grand tirage Hürriyet.
"En politique, même 24 heures, c’est beaucoup", a-t-il ajouté, quand la journaliste lui a fait remarquer qu’il ne restait plus que six mois avant les élections, a ajouté Hürriyet.
Les déclarations de M. Erdogan interviennent alors qu’une décision du Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK) en octobre a déjà conduit à un assouplissement de l’interdiction du port du voile islamique à l’université.
Les laïcs, dont l’armée et la haute magistrature, considèrent le foulard comme un défi à la laïcité et craignent toute mesure qui assouplirait son interdiction dans les administrations et les écoles.
Ils soupçonnent le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) de M. Erdogan de vouloir islamiser la Turquie en catimini.
En 1999, une parlementaire islamiste nouvellement élue, Merve Kavakçi, avait été empêchée de prêter serment et expulsée du Parlement car elle portait le voile islamique. Elle appartenait alors à la même formation que M. Erdogan.
Source AFP