par Erhan Akdemir

Nous allons aborder trois différents sujets cette semaine. Premièrement, nous allons étudier les propos d’Olly Rehn, commissaire européen à l’élargissement, dans le cadre des débats sur l’approfondissement et l’élargissement de l’UE. Deuxièmement, nous allons voir le soutien de l’Angleterre et de la Suède. Le dernier sujet de notre programme sera la critique du Parti socialiste à l’opposition en France, contre le président français Nicolas Sarkozy qui a évoqué l’adhésion de la Turquie à l’UE, avant les élections au Parlement européen.

“Si les pays membres ont la volonté politique de réaliser les réformes budgétaires et la politique commune, l’adhésion de la Turquie et des pays balkaniques de l’ouest, n’influencera pas le processus d’approfondissement de l’UE” a relevé le commissaire européen à l’élargissement, Olly Rehn disant que l’approfondissement et l’élargissement n’était pas en contradiction.

M. Rehn s’est opposé à la politique de suspend de l’élargissement de l’UE, déclarant que même si la situation politique actuelle n’est pas très en faveur, l’élargissement continuait. M. Rehn pense que l’élargissement ne s’est même pas arrêté en période de crise. M. Olly Rehn a indiqué que le nouveau compromis établi en 2007 par le Conseil de l’Europe sur l’élargissement, était encore valide, précisant toutefois que la participation des pays balkaniques de l’ouest et de la Turquie était aussi valide. “Je regrette la présence des problèmes bilatéraux entravant les négociations d’adhésion” a assuré M. Rehn défendant toutefois l’opinion suivante : “chaque problème dispose d’un contexte historique. Nous ne pouvons pas les mettre dans le même panier. Dans la précédente phase d’élargissement il y avait également des problèmes bilatéraux. Mais le plus important c’est que l’UE respecte toujours leur affection”.

M. Rehn pense que la position de l’UE dans le futur dépendra de son rôle global et note que dans ce cadre, elle affrontera différents problèmes internationaux.

La Suède qui passera à la tête de l’UE le 1er juillet, est connue avec son plein soutien à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. C’est pourquoi, les attentes de la Turquie pour la période de 6 mois sont élevées mais les responsables suédois indiquent qu’il ne faut pas attendre des miracles de leur pays.

Maria Asenius, sous-secrétaire suédoise du ministère chargé des Affaires européennes, a exprimé en ces termes que l’élargissement ne sera pas le sujet prioritaire de leur présidence : “Ce qui compte pour nous, c’est le bon fonctionnement de l’élargissement. Il ne faut pas attendre beaucoup de chose à cette fin”.

Asenius qui a fait un entretien avec les journalistes turcs à son bureau à la présidence du Conseil de son pays, a relaté l’importance de l’élargissement pour l’Union et les avantages de ce dernier.

Disant que son pays est en faveur de l’élargissement, Asenius s’est exprimé sur le processus de négociation avec la Turquie et souligné le ralentissement dans les réformes menées. La responsable suédoise a accentué l’importance stratégique de la Turquie pour l’UE, poursuivant en ces expressions : “le fait que la Turquie revête de l’importance pour l’UE ne signifie pas que la Turquie aura des crédits supplémentaires sans avoir rempli les critères et appliqué les réformes. La Turquie ne parvient pas à faire partie d’une équipe de football. L’application des réformes est très importante”.

Signalant l’obligation de l’ouverture de nombreux chapitres avec la Turquie durant la présidence de son pays, Asenius a espéré avancer dans les négociations avec la Turquie en dépit des différents sujets prioritaires. “Les attentes vis-à-vis de la Suède sont élevées mais la Suède assure la présidence en une période difficile. Elle aura de nombreux devoirs” a témoigné Asenius qui a attiré l’attention sur les élections du Parlement européen qui auront lieu en juin.

Tous les partis politiques au parlement de ce pays de 9 millions de citoyens et qui mène la présidence européenne pour la seconde fois depuis 2001, appuient l’adhésion de la Turquie à l’UE à condition qu’elle remplisse les critères de Copenhague. Le Parti démocrate suédois connu avec ses idées “racistes” et qui n’est pas représenté au Parlement, est le seul groupe politique s’opposant à l’adhésion de la Turquie à l’UE en Suède.

Par ailleurs, l’Angleterre a apporté son plein appui à l’adhésion de la Turquie. Effectuant des déclarations à son retour d’Angleterre, le ministre d’Etat et négociateur en chef Egemen Bağış a indiqué que le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband et son adjoint avaient totalement appuyé l’adhésion de la Turquie à l’UE. De plus, M. Bağış a noté que l’Angleterre avait donné des messages de détermination pour la résolution de la question chypriote.

Le Parti socialiste à l’opposition en France, a critiqué le président français Nicolas Sarkozy qui a apporté à l’ordre du jour, l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, à la veille des élections au Parlement européen.

François Hollande, nom connu du Parti socialiste, s’est opposé au président Nicolas Sarkozy qui a ranimé les débats sur l’adhésion de la Turquie à l’UE, afin de recueillir les voix des électeurs d’extrême droite.

Rappelant que Sarkozy avait utilisé ce sujet au référendum de la constitution européenne et aux présidentielles, Hollande a dit : “Ce sujet a déjà été utilisé dans deux élections. Ça suffit”.

“Sarkozy souhaite utiliser les inquiétudes à cette issue” a annoncé Hollande précisant qu’il est insensé d’évoquer le sujet vu que la Turquie n’adhérerait pas à l’UE dans les 5 ans à venir. Hollande s’est dit en faveur de l’adhésion de la Turquie à condition qu’elle remplisse les conditions.

Source : TRT