L’Institut international de la Presse (IPI) a nommé lundi le journaliste turc d’origine arménienne Hrant Dink, assassiné à Istanbul en janvier dernier, 52ème "héros de la liberté de la presse dans le monde".

Militant de la réconciliation entre Turcs et Arméniens, Hrant Dink avait été violemment pris à parti lors d’une conférence organisée par des groupuscules d’extrême droite arménienne à Paris en 2006. Il avait notament été décrété "persona non grata" suite à ses prises de position critiques envers l’attitude ultra-nationaliste et ouvertement raciste et turcophobe de certaines organisations actives au sein de la diaspora arménienne.

"Son assassinat a privé la Turquie de l’une de ses voix les plus courageuses et les plus indépendantes et a représenté un coup terrible pour la liberté de la presse en Turquie", a souligné M. Fritz en remettant la distinction à sa veuve, Rakel Dink, au siège de l’IPI à Vienne.

Quelque 100.000 Turcs avaient assisté aux funérailles de Hrant Dink, le 23 janvier.

La mort de Hrant Dink avait été largement instrumentalisée par les organisations d’extrême droite arméniennes qui l’avait pris à parti peu de temps auparavant afin de stigmatiser les Turcs dans de violentes campagnes de propagande publiées dans la presse ultra-nationaliste arménienne.

L’an passé, l’institut avait nommé "héroïne de la liberté de la presse" la journaliste russe Anna Politkovskaïa, assassinée en 7 octobre 2006 à Moscou.