Ce rapport classe la Chine dans le premier palier des pays les plus concernés par les atteintes aux libertés religieuses. Pour cette année 2013, elle s’y trouve en seconde position, juste derrière la Birmanie. Les Ouïghours musulmans subissent à l’instar des Tibétains une répression plus accrue que les autres groupes religieux. En constituant deux minorités ethniques occupant près de 30% du territoire actuel de la Chine, les Ouïghours et les Tibétains malgré leur faible proportion démographique (1.3% de la population du pays) sont perçus comme une menace pour l’unité nationale et les intérêts géostratégiques de la Chine.
En prétextant la lutte contre le terrorisme et le séparatisme, la Chine accentue la pression sur les Ouïghours. Les Imans sont soumis à de nombreux contrôles et doivent rendre des comptes mensuellement à des officiels du Parti Communiste. Ils ne sont pas choisis par la communauté mais sont imposés par le gouvernement chinois. Le rapport pointe aussi le fait que la distribution de littérature religieuse est contrôlée. A tel point que l’accès à des informations religieuses sur internet est fortement limité. La fréquentation des mosquées étant interdite avant 18 ans, certains enfants suivent des cours religieux pourtant interdits en Chine. Ainsi, des enfants sont arrêtés coupables d’apprendre le Coran. Un jeune de 11 ans est mort en mai 2012 en détention à Korla, dans le centre de la province du Xinjiang. La pratique religieuse est interdite pour les étudiants et les fonctionnaires : des cadres du Parti Communiste jusqu’aux retraités. Durant le Ramadan de l’été dernier, il a été demandé à des membres du Parti d’amener en cadeau de la nourriture aux leaders de villages Ouïghours pour être sûr qu’ils respectent les directives imposées.
Par Axel TÜRÜK
Source :
http://www.uscirf.gov/images/2013%20USCIRF%20Annual%20Report%20%282%29.pdf