Les élections fédérales en Suisse ont vu la victoire du parti xénophobe UDC. Avec près de 30% des voix, le parti de Christoph
Blocher devient la première formation de la chambre basse suisse, largement devant les autres partis [1]. L’UDC récolte les fruits d’une campagne centrée sur les questions d’insécurité, d’immigration et de travail, ne reculant pas dans sa quête de voix et malgré la morale en vigueur dans les pays européens, à stigmatiser les étrangers selon leur couleur de peau [2].

La situation politique suisse n’est pas isolée et la stigmatisation des étrangers, en particulier de religion musulmane, est aujourd’hui politiquement porteur en Europe. C’est sans vergogne que les partis politiques européens surfent sur cette vague, d’autant plus que les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, ont induit et légitimé un racisme généralisé envers les populations musulmanes dans le monde occidental [3]. Septembre dernier, un rapport de l’ONU déplorait le fait que de plus en plus de dirigeants politiques, de médias et d’intellectuels « assimilent l’islam à la violence et au terrorisme » [4].