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REVUE DE PRESSE DU 04 JUILLET 2018

Publié le | par Dilek, Pakize | Nombre de visite 5595
REVUE DE PRESSE DU 04 JUILLET 2018

L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaître les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

Revue de presse du 4 juillet 2018
©Turquie-News 2018

REVUE DE PRESSE DU 04 JUILLET 2018

Elections turques

« Et à la fin c’est Erdoğan qui gagne », titre LIBERATION, « le nouveau sultan » renchérit LE FIGARO.

Tous les médias francophones étaient à l’heure turque pour suivre de très près les élections législatives et présidentielles cruciales du 24 juin. A un peu plus de 52%, Recep Tayyip Erdoğan a été réélu à la tête du pays. Ce double scrutin marque le passage en Turquie d’un système parlementaire à un régime hyper-présidentiel souhaité par le chef d’état en personne et validé lors d’un référendum en 2017 rappelle LE MONDE qui a consacré de nombreux articles à ce sujet.

Après avoir dénoncé des tentatives de fraude et une « manipulation grossière » de l’agence Anadolu et contesté les chiffres, l’opposition admet la victoire d’Erdoğan, signale le quotidien.

FRANCE INFO indique que le principal rival d’Erdoğan, le candidat du CHP, Muharrem Ince n’a récolté que 30% des voix, alors qu’il espérait 35, avoue-t-il lors de sa conférence de presse, diffusée sur la chaine turque HALK TV. Ainsi, pas de deuxième tour à l’horizon, regrette LA RTBF. La candidate du IYI parti, Meral Akşener n’a pas récolté plus de 7% de voix, un peu plus pour Selahattin Demirtaş, du HDP qui s’en sort avec 8%. Les deux derniers candidats gravitaient sous la barre des 1%. Il suffit d’ailleurs de regarder une carte des résultats, conseille EUROPE 1. Une petite bande rose, le long de la côte méditerranéenne et les grandes villes à l’ouest correspond aux bastions de l’opposition social-démocrate. De l’autre côté, dans les montagnes de la frontières irako-syrienne, le vote est plutôt en faveur du candidat HDP. Et sur tout le reste du pays, on vote pour Erdoğan.

Par ailleurs, cette victoire montrerait que le président a réussi la synthèse de deux idéologies qui se sont affrontées par le passé, à savoir le religieux et la laïcité qui était incarnée principalement par les kémalistes. Il a réussi à les réunir grâce à son alliance avec le MHP. Ce qui serait une preuve de la droitisation de la société turque, affirme FRANCE 24.

Les chiffres des législatives

L’AKP obtient 295 sièges sur 600 au Parlement, son allié le parti nationaliste le MHP 49. Le CHP 146, Iyi parti 43 et le HDP 67, résultats publiés sur le site de l’agence étatique Anadolu.

La grande surprise, s’étonne LE MONDE, est le MHP qui a récolté 11% des voix. Sans l’alliance avec cette formation, l’AKP, avec 42 % des voix, était assuré de perdre sa majorité parlementaire. Avec cinq partis représentés, le Parlement turc est diversifié et très polarisé, à l’image de la société assure le quotidien.

Les partisans d’Erdoğan dans la rue

Avant même la proclamation officielle de la victoire, les partisans d’Erdoğan étaient dans la rue d’Istanbul, selon des reporters de l’AFP, signale 20 MINUTES. En outre, une vidéo largement partagée et qui fait scandale, montre des hommes et des femmes, des électeurs de l’AKP à Istanbul, dans un parc d’enfants tirant à la mitraillette et au fusil à pompe, rapporte FRANCE 24.

La chaine rappelle qu’au lendemain du putsch raté, l’ex-maire AKP d’Ankara, Melih Gökçek, avait déclaré être favorable à l’armement des civils. Cependant, un avocat turc interrogé estime que les personnes présentes sur la vidéo ne sont probablement pas toutes en règle. "Il est hautement improbable que toutes ces personnes aient fait les démarches permettant de porter une arme en public", précise-t-il.

Par ailleurs, " les tirs de joie sont strictement interdits par l’article 170 du Code pénal ", précise le Dr. Ayhan Akcan. La loi prévoit une peine de six mois à trois ans d’emprisonnement pour quiconque utilise des armes à feu qui "causent de la peur, de la panique ou de l’anxiété dans le sens où elles mettent en danger la vie, la propriété ou la santé" des citoyens. " Près de 90 % des 25 millions d’armes en circulation seraient acquises par voie illégale ", indique le Dr. Ayhan Akcan, citant des statistiques établies par sa fondation.

Erdoğan ou l’art de se maintenir au pouvoir

L’enseignante de Sciences Po, Jana Jabbour estime dans L’ORIENT LE JOUR que le président turc n’est pas touché par le phénomène d’usure du pouvoir malgré les 15 ans de règne. Admiré par les franges musulmanes-conservatrices dans les régions rurales et l’Anatolie profonde, « cet homme du peuple » comme elles le nomment leur aurait offert une place dans la vie sociale du pays.

Une large majorité de la population aurait voté pour un leader fort et un parti hégémonique, vus comme une garantie de sécurité et de stabilité. L’auteur souligne par ailleurs l’incapacité de l’opposition à convaincre l’opinion publique.

A l’heure des populismes, Erdoğan est dans l’air du temps comme personnalité narcissique, soutient de son côté LES ECHOS. L’immense palais notamment, est à la mesure des ambitions du reis mais il n’est pas pour autant le nouvel Atatürk, souligne-t-il. L’homme a utilisé les peurs et incarné leur frustration. Confirmé, par Bayram Balci, directeur du Centre français d’études anatoliennes à Istanbul, dans LE FIGARO « qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, il faut admettre qu’Erdoğan sait lire le peuple turc » argue-t-il. C’est pourquoi il est réélu et contrôle de facto tous les rouages du pouvoir.

Les pouvoirs étendus du président

Cette victoire va permettre au dirigeant turc, qui en a toujours rêvé, de mettre en place le système de l’hyperprésidentialité voté par référendum en avril 2017, informe LE PARISIEN.

Le chef de l’Etat concentre ainsi la totalité du pouvoir exécutif. La fonction de premier ministre a été supprimée et le président peut gouverner par décrets. Erdoğan se considère comme le seul dépositaire de la volonté nationale, affirme le quotidien.

Grâce à l’étendue de ses pouvoirs, le reis ne va pas permettre à l’opposition de contester et sera considéré comme un ennemi de la nation. Les nouvelles prérogatives présidentielles et la dérive autoritaire inquiètent une large partie de la population comme la suppression de la laïcité mais Haydar Çakmak, professeur de relations internationales à l’Université d’Ankara, assure qu’il n’y touchera pas car elle est fondamentale pour les Turcs, peut-on lire dans LE FIGARO.

Les félicitations

En Turquie, le candidat CHP, Muharrem Ince a tenu à féliciter son rival Erdoğan. Alors que le chef du CHP, Kemal Kılıçdaroğlu a indiqué qu’il ne féliciterait pas le président, rapporte EUROPE 1. "On ne peut pas féliciter un homme qui ne défend pas la démocratie. Je le féliciterais pour quoi ?", a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse. Ce responsable critique régulièrement le chef de l’Etat notamment au sujet des vastes purges menées depuis le putsch manqué de juillet 2016 peut-on lire dans LA LIBRE BELGIQUE.

A l’étranger, un des premiers à avoir salué la réélection du dirigeant turc est le Premier ministre hongrois, Victor Orban, souligne LE FIFGARO. L’homologue bulgare Boïko Borissov, quant à lui, a souhaité une "consolidation" des relations bilatérales. Le président russe Vladimir Poutine a mis l’accent sur "la grande autorité politique" d’Erdoğan, relaye FRANCE CULTURE. Les présidents du Venezuela, de l’Iran, d’Azerbaïdjan et du Pakistan ont également salué cette victoire, ajoute LES ECHOS.

En revanche, l’Union européenne critique à mots couverts cette réélection en estimant que les conditions de la campagne n’avaient pas été "équitables". Du côté américain, la réélection a été accueillie froidement, précise RFI. Et encourage la Turquie à « renforcer la démocratie » et à « représenter les différentes positions de tous les citoyens turcs », relaye BFMTV. Le président français, Emmanuel Macron a félicité son homologue turc en appelant à "un dialogue apaisé" entre la Turquie et l’Union européenne, informe EUROPE 1.

Le regard occidental

Dans LA CROIX, le spécialiste de la Turquie Jean François Perousse explique que la focale obsessionnelle comme l’islam, la question des minorités et l’Etat autoritaire empêche l’Europe occidentale de saisir un certain nombre de dynamiques qui travaillent la société turque.

Le chercheur estime que le mouvement féministe, le mouvement environnementaliste, la jeunesse, les pratiques de consommation, la logique entrepreneuriale, la diversité géographique ne sont pas assez pris en compte pour comprendre cette complexité. Ces filtres, ces fantasmes, ces peurs, ajoute-t-il, nuisent à la construction « d’une une relation plus saine et nuancée entre l’Europe et la Turquie, hors des obsessions identitaires ».

Conditions de campagne « inéquitables » estime l’OSCE

Relayé par les médias francophones, l’organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a rendu son verdict concernant les élections turques. Malgré une mobilisation massive des électeurs, le scrutin n’a pas été équitable conclut le rapport.

12 experts, 22 « observateurs sur le long terme » (présent pendant plus d’un mois), et surtout 350 « observateurs sur le court terme » présents le 24 juin, étaient sur place pour suivre l’ensemble du processus, relate LIBERATION.

Les observateurs internationaux ont dénoncé l’absence "d’opportunités égales" pour les candidats, tout en estimant que ceux-ci avaient pu transmettre leur message au public, révèle L’ORIENT LE JOUR. « Les entraves aux libertés fondamentales que nous avons constatées ont eu un impact sur ces élections et j’espère que la Turquie lèvera ces restrictions dès que possible » a déclaré lundi Ignacio Sanchez Amor, chef de la mission en Turquie, et récupéré par OUEST FRANCE.

D’autre part, certains bulletins n’auraient pas été tamponnés par les comités en charge des bureaux de vote, et les bulletins n’auraient pas été systématiquement enregistrés lors de leur livraison dans les bureaux de vote, une irrégularité qualifiée de "sérieuse" dans le rapport. Il indique également que, sur le plan médiatique, le parti au pouvoir et le président sortant ont bénéficié d’une couverture « plus favorable ». « Les organes médiatiques, dont l’audiovisuel public, n’ont pas offert aux électeurs des informations équilibrées sur les différents candidats ».

Chute de la livre turque

Après un court répit post élection, la monnaie turque a encore dégringolé mardi, La victoire d’Erdoğan n’a pas empêché la chute insiste LES ECHOS. Du jamais vu depuis 15 ans, s’inquiète le journal financier. La hausse des prix notamment de l’essence, des produits alimentaires seraient la cause de l’inflation galopante. C’est pourquoi, les investisseurs exigent de la Banque centrale turque (BCRT) qu’elle augmente une nouvelle fois ses taux.

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