Après que le tribunal a jugé ce mardi irrecevable la procédure intentée par l’Azerbaïdjan contre France Télévisions pour avoir qualifié le pays de « dictature », l’ex-député (LR) de l’Oise explique pourquoi il maintient sa défense à Bakou.

L’ancien élu de l’Oise s’est rangé au côté de l’Azerbaïdjan. Un pays qui s’est vu débouter ce mardi par le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) d’une procédure en diffamation contre France Télévisions. L’Etat reprochait à l’organisme d’avoir été qualifié de « dictature » par l’émission « Cash Investigation ». Au cours du procès, en septembre, Jean-François Mancel, ex-député (LR) de l’Oise et président des Amis de l’Azerbaïdjan, avait témoigné en faveur de l’Etat caucasien. Et surpris en affirmant notamment qu’il y a « plus de femmes voilées à Beauvais que dans les rues de Bakou » et que le terme de dictature était « d’une outrance absolue ».

Après cette décision, maintenez-vous votre soutien à l’Azerbaïdjan et votre critique de la presse  ?

Absolument. L’Azerbaïdjan n’est pas une dictature féroce comme Elise Lucet l’a prétendu dans son émission. Elle a elle-même reconnu avoir forcé le trait pendant le procès. Quand on se prétend journaliste, on sait que les mots ont leur importance et la presse a un rôle essentiel à jouer. L’Azerbaïdjan a une constitution démocratique, des élections régulières. Sa population ne porte pas les stigmates des peuples opprimés et même s’il est à 90 % musulman, c’est un pays laïque où les juifs mais aussi les Chiites et les Sunnites vivent en paix.

Il y a pourtant des opposants politiques en prison, un président élu à 84 % dont la famille a été épinglée dans l’affaire des Panama Papers

Jamais personne n’est blanc ou noir. Les Panama Papers ? Il y a des révélations tous les jours. Ça ne veut plus rien dire. Si le président Ilham Aliyev obtient ce score, c’est parce que c’est un bon président qui n’a pas d’opposition. Il y a une tradition démocratique différente de chez nous mais c’est une erreur de croire que notre système politique peut être plaqué partout. C’est un raisonnement néocolonialiste.

On parle aussi de corruption, notamment vis-à-vis des soutiens de l’Azerbaïdjan. Avez-vous des intérêts à défendre  ?

Ce sont les attaques habituelles des ennemis de l’Azerbaïdjan. J’organise deux voyages par an pour visiter le pays. Venez voir et on en discute après. Il ne faut pas non plus négliger le lobby arménien très puissant en France. Les deux pays sont en guerre et je pense que la France a un rôle à jouer dans la résolution de ce conflit.

Source : Le Parisien