L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaître les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

Revue de presse du 9 mai 2018
©Turquie-News 2018

REVUE DE PRESSE DU 9 MAI 2018

24 juin, élections présidentielles et législatives anticipées, l’opposition est prête

Le 18 avril, le président turc a décidé d’anticiper les élections, qui étaient prévues en novembre 2019, après avoir reçu le leader du parti nationaliste, le MHP, Devlet Bahçeli, mais aussi en raison de « l’accélération des développements en Syrie » et de « décisions économiques importantes » qui devront être prises, spécifie LA CROIX.

L’opposition semble avoir trouvé sa stratégie politique. 4 partis d’opposition ont annoncé qu’ils présenteraient chacun son propre candidat à la présidentielle mais qu’ils s’allieraient pour le volet législatif du scrutin, selon les médias turcs, indique LE POINT, pour la première fois dans l’histoire, précise LA DEPECHE.

Cette coalition voulant faire bloc contre l’AKP, au pouvoir depuis 2002, se fait appeler « l’union de la nation ». Elle est constituée des sociaux-démocrates (le CHP) du IYI parti, la formation de Meral Akşener, du Saadet partisi (parti musulman) et du Demokrat Parti (centre droit).

Les medias francophones mettent en avant les 3 personnalités de la politique turque qui se portent candidates à la présidentielle face à Erdoğan. Meral Akşener, surnommée "la louve du IYI parti", ancienne ministre de l’intérieur et adversaire redoutable face au Chef d’Etat, dit-on.

De sa prison, l’ancien dirigeant du HDP, Selahattin Demirtaş a annoncé également sa candidature au scrutin afin de faire barrage au "Reis" comme le nomme ses fidèles. En 2014, lors de l’élection présidentielle, il avait obtenu un score de près de 10% rappelle L’ORIENT LE JOUR.

Et le parti fondé par Atatürk, le CHP a choisi de présenter Muharrem Ince, député et poids lourd du parti républicain du peuple. LE MONDE lui consacre un article. Député depuis 2002, détaille le quotidien, ce professeur de physique de 54 ans et excellent orateur, a promis, en cas de victoire, d’être « le président de 80 millions de Turcs, qu’ils soient de droite, de gauche, alévis, sunnites, turcs, kurdes », de « rétablir la justice ». Il promet par ailleurs de vendre ou de faire « un temple du savoir » pour la jeunesse, de l’immense palais présidentiel qu’Erdoğan s’est fait construire en 2014.

Quant à Meral Akşener, ancienne du MHP, parti ultraconservateur nationaliste, anti –communiste, elle, a juré de lutter contre la corruption, de relancer le dialogue avec l’Europe et de défendre coute que coute la laïcité qui est malmenée, rapporte FRANCE INFO. Elle s’adresse également aux femmes : "Il est temps maintenant pour tous ces hommes qui nous gouvernent, de prendre peur". Elle serait déjà selon des sondages au second tour.

Les différents partis ont de quoi s’inquiéter si le président venait à être réélu. Il appliquerait les modifications constitutionnelles adoptées de justesse par référendum en avril 2017, en rupture avec les fondements de la république façonnée par Mustafa Kemal. Il gouvernerait par décrets, déciderait du budget, nommerait les vice-présidents, les ministres, les hauts fonctionnaires, la moitié des membres de la Cour constitutionnelle, explique la presse.

« L’état d’urgence sans cesse renouvelé depuis le putsch avorté dé juillet 2016 est peu propice à l’exercice de la démocratie et joue donc en la faveur du président » et « les opposants souffrent d’un cruel manque de visibilité dans un paysage médiatique étroitement contrôlé par le pouvoir » remarque Emre Erdoğan, professeur en sciences politiques à l’université de Bilgi dans LE FIGARO.

Cependant, la multiplication des candidatures pourrait jouer en faveur de l’opposition, analyse LA TRIBUNE DE GENEVE. « Pour l’heure, Erdoğan a consolidé un vote autour de 50%. Mais plus il y a de candidats, plus ce socle s’émiette », souligne Sinan Ülgen, à la tête du Center for Economics and Foreign Policy Studies (Edam). L’alliance de l’opposition semble inquiéter l’AKP, estime le quotidien. « Ce qui les motive, ce ne sont pas les intérêts de la Turquie (…), c’est simplement l’opposition à Recep Tayyip Erdoğan », a ainsi critiqué le porte-parole du gouvernement, Bekir Bozdağ, qui dénonce un « mariage forcé ».

Campagne de l’AKP

Le président turc entend bien arracher la victoire dès le premier tour, et gouverner avec une assemblée confortablement acquise à sa cause soulève LA CROIX, bien que les enquêtes ne lui soient pas favorables nuance LA DEPECHE.

Une campagne n’en serait pas une sans promesses électorales, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a promis, lui aussi dimanche 6 mai de lancer de nouvelles opérations militaires en Syrie et d’élever la Turquie au rang de « puissance globale », en dévoilant sa profession de foi, rapportent les médias francophones dont EUROPE 1. LE MONDE ajoute que le président turc a choisi de tenir son premier grand meeting de campagne dans l’ex-capitale impériale Istanbul et non à Ankara. Symbole du passé glorieux ottoman, argue le quotidien. C’est aussi à Istanbul que le dirigeant a connu ses premiers succès en prenant le siège de la métropole en 1994. Acclamé par les participants, le président turc a passé une bonne partie de son discours à évoquer la « Nouvelle Turquie » souligne RFI.

Erdoğan promet également une diminution des taux d’intérêts, de l’inflation et du déficit des comptes courants après les élections, indique LE FIGARO. S’il gagne ces élections, ces nouvelles prérogatives lui permettront de donner un élan à l’économie. Le journal explique que l’économie turque connaît des signes de surchauffe avec la dépréciation de sa monnaie.

Augmentation de l’inflation

D’après les chiffres publiés par l’Office national des statistiques (Tuik), les prix à la consommation ont augmenté de 1,87% en avril par rapport à mars, ce qui porte l’inflation en rythme annuel à près de 11 %. Les augmentations les plus prononcées se sont produites dans les secteurs de l’habillement et des transports, rapporte LE FIGARO. Le dollar a dépassé les 4 livres et l’euro les 5.

Procès du pasteur américain

Après plus d’un an de détention, le mois dernier le procès du pasteur américain Andrew Brunson dans la province d’Izmir dans l’ouest de la Turquie. Il est accusé « d’espionnage » et « d’activités terroristes » pour le compte du réseau du prédicateur Fethullah Gülen, à qui Ankara impute le putsch manqué de juillet 2016, mais aussi pour le PKK, expliquent les medias francophones. Washington suivait de près ce procès.

Le cas du pasteur est aussi une des causes des tensions entre Les Etats-Unis et la Turquie souligne LIBERATION. L’ensemble de l’administration américaine, y compris le président Donald Trump, est mobilisé sur cette affaire. Un tribunal turc a décidé ce lundi de maintenir en détention le pasteur, informe BFMTV lors d’une nouvelle audience de son procès, qui a été ajourné au 18 juillet. Il encourt de 15 à 20 ans de prison s’il est reconnu coupable. Andrew Brunson, qui dirigeait une église protestante à Izmir s’était efforcé tout au long de la journée de démentir avoir aidé des groupes "terroristes", face à des témoins à charge se désole LE POINT.

Le quotidien belge LE SOIR révèle que le président turc Recep Tayyip Erdoğan a demandé aux Etats-Unis, lors du précédent procès du pasteur d’extrader le prédicateur islamique Fethullah Gülen en échange du pasteur américain.

Ankara sous les eaux

Samedi 5 mai, La capitale turque a connu des inondations suites à des pluies diluviennes. La vidéo est diffusée dans l’ensemble des médias francophones notamment OUEST FRANCE, FRANCE INFO. Le quartier de Mamak a été le plus marqué. Plusieurs voitures ont été emportées par le courant le long des rues.

Le maire d’Ankara, Mustafa Tuna a déclaré « C’est une catastrophe naturelle. Il n’y a pas de perte de vie, mais il y a six blessés et d’importants dégâts matériels », sur la chaîne d’information NTV. « C’est un phénomène qui arrive une fois tous les 500 ans, personne n’a jamais vu une telle chose » a-t-il ajouté. Selon le média local Karar, un violent orage survenu vers midi dans le district de Mamak, a déclenché ces fortes pluies relaye LCI.

Tamam  !

Le mot turc « tamam  » est devenu viral en quelques heures sur les réseaux sociaux. Ce terme est polysémique, il peut signifier « d’accord », « prêt » ou bien « ça suffit », informe la presse francophone. Dans un discours le président turc a déclaré "C’est ma nation qui m’a porté à la tête de la mairie d’Istanbul, de l’AKP, du gouvernement et de la présidence. Si un jour ma nation me disait ’ça suffit’ ("tamam"), alors je m’écarterais". Des milliers d’internautes turcs l’ont pris au mot et ont publié ce terme sur tweeter.

Avec humour et créativité, des internautes ont dit "tamam" en calligrammes, quand d’autres postaient des extraits de films cultes comportant le mot-clé ; souligne LE NOUVEL OBS. Depuis mardi, le mot #Tamam a été partagé plus d’un million de fois sur twitter, précise LE PARISIEN.

Les opposants d’Erdoğan à la présidentielle ont eux aussi rejoint le mouvement sur Twitter : "Vakit tamam" ("C’est l’heure"), pour Muharrem Ince, candidat du principal parti d’opposition CHP, "Tamam Inchallah" ("C’est bon, si Dieu le veut") pour l’islamiste Temel Karamollaoglu, ou tout simplement "TAMAM" pour la "Dame de fer turque" Meral Aksener ajoute L’EXPRESS.

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