L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaitre les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

Revue de presse du 28 février 2018
©Turquie-News 2018

REVUE DE PRESSE DU 28 FEVRIER 2018

Invitation d’Alger pour une visite officielle du chef d’Etat turc

Le Président Erdoğan a entamé cette semaine une visite en Afrique. Il a débuté par Alger ce lundi. Avant de se rendre en Algérie, Recep Tayyip Erdoğan lors d’une conférence de presse à Istanbul, a déclaré "L’Algérie est l’un de nos plus importants partenaires commerciaux dans la région (...) Nous voulons renforcer nos relations sur les plans militaire, sécuritaire et culturels", rapporte L’EXPRESS.

Il a rencontré son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika afin de discuter de leurs "analyses de la situation régionale et internationale, notamment au Moyen-Orient, au Maghreb et au Sahel", selon le communiqué de la présidence. Cette visite donne aussi l’occasion de renforcer les liens diplomatiques et économiques. Le volet économique et échanges commerciaux intéressent davantage la plupart des médias francophones algériens.

ALGERIE PRESSE SERVICE met l’accent sur les relations bilatérales et la coopération algéro-turque qui se diversifie de plus en plus grâce au partenariat dans les secteurs industriel (textile, sidérurgie...), énergétique, de transport maritime et du bâtiment dont certains ont été réalisés. Actuellement, 796 entreprises turques sont actives en Algérie et emploient plus de 28.000 personnes, détaille-t-elle. Cette rencontre va permettre d’élargir la coopération dans le domaine du tourisme, de l’agriculture et des énergies renouvelables tout en précisant que le textile et la sidérurgie sont les principaux investissements en partenariat.

Les deux pays se réjouissent des accords qui ont été signés concernant les secteurs des hydrocarbures, l’enseignement supérieur, la diplomatie, la culture, le tourisme et l’agriculture.
La Turquie se place en 6ème position comme client de l’Algérie avec des exportations algériennes de 1,96 milliards de dollars, en hausse de plus de 45% par rapport à 2016.

D’autre part, dans un entretien accordé au quotidien algérien Echorouk, retransmis par les autres médias dont L’EXPRESS, M. Erdoğan a critiqué les barrières à l’importation mises en place par l’Algérie « qui freinent le développement des échanges commerciaux entre nos deux pays ». Il a toutefois estimé que l’Algérie « est un pays émergent et reste un exemple de stabilité dans une région confrontée à des troubles en permanence ».

Le quotidien EL MOUDJAHID, outre des accords commerciaux et économiques, n’omet pas de relater les visites du Président sur les lieux symboliques : le sanctuaire du Martyr, la stèle commémorative. Il ne manque pas non plus de rappeler les monuments historiques emblématiques qui marquent la présence ottomane comme le quartier « Hai Ouled Essoultane », le palais Aziza ou encore le siège de la commune de Blida, des mosquées et ruelles de la ville des Roses font partie de ces sites emblématiques.

Cette visite ne fait pas l’unanimité. LIBERTE ALGERIE non seulement reproche la passé colonial de la Turquie mais accuse le président turc d’enfermer les journalistes, de maltraiter les citoyens turcs, d’opprimer les Kurdes, l’offensive en Syrie.
Dans une lettre ouverte de Kamel Daoud, publiée par LE HUFFINGTON POST, et récupérée par la presse francophone, l’écrivain, journaliste, prix Goncourt du premier roman pour Meursault explique pourquoi Erdoğan n’est « pas le bienvenu à Alger ». Il porte les mêmes accusations que LIBERTE ALGERIE. Il considère également que le dirigeant turc instrumentalise l’islam « l’Islam pour vous est un marchepied », il l’accuse de soutenir les partis islamistes et lui prête des ambitions expansionnistes, « vous incarnez aussi l’esprit contraire de notre nation : vous détestez la liberté, l’esprit libre, vous aimez les parades, les fonds de commerce par la religion, vous rêvez d’un califat sur nos dos et d’un retour sur nos terres ».

Afrin, ça continue…

Entrée dans sa 6ème semaine, l’offensive turque à Afrin met en évidence la complexité du conflit syrien, les enjeux locaux, internationaux. Et sur fond d’alliances mouvantes, se sentant menacée par la branche syrienne du PKK, le YPG, Ankara a mené l’opération « rameau d’olivier » rappelle FRANCE INFO. Pour l’instant, les Etats-Unis et la Russie ne condamnent pas l’offensive. Le YPG, quant à lui, semble faire alliance avec les forces progouvernementales afin de faire face aux Turcs, explique la station.

D’autre part, le gouvernement a annoncé le déploiement des forces spéciales de la police dans le nord-ouest de la Syrie, révèle LE FIGARO. Ses troupes sont spécialisées dans les "combats antiterroristes en zone urbaine", affirme le ministre de la justice turque, Bekir Bozdağ. L’arrivée de ces forces particulières donne un nouveau visage à l’opération turque, souligne RFI. C’est également le signe déplore L’ORIENT LE JOUR, que la Turquie ne s’estime pas concernée par la trêve humanitaire de 30 jours, réclamée dimanche par le Conseil de sécurité de l’ONU en Syrie, en réaction aux frappes du régime sur le fief rebelle de la Ghouta orientale, près de Damas. Pourtant lors d’un entretien téléphonique avec le Président turc Recep Tayyip Erdoğan lundi, le chef de l’Etat français Emmanuel Macron a rappelé que la trêve s’appliquait aussi à Afrin.

Arrestation d’un responsable kurde syrien

Suite à la demande de la Turquie, l’ancien coprésident du Parti de PYD, Saleh Muslim, a été arrêté samedi dernier à Prague. Le PYD est le bras politique de l’YPG, le frère syrien du PKK, reconnu terroriste par les Etats Unis, l’Europe et la Turquie rappellent quelques médias francophones.
Saleh Muslim encourt la Prison à vie, il est accusé d’être en lien avec un attentat commis à Ankara il y a deux ans ayant fait 29 morts.

Selon FRANCE 24, il s’agirait d’une arrestation des plus importantes depuis celle du leader du PKK, Abdullah Öcalan, en 1999, si Prague acceptait son extradition vers la Turquie.

Par ailleurs, dans le cadre d’un processus de paix, ayant permis l’arrêt temporaire des combats entre Ankara et le mouvement kurde, Salih Muslim s’était rendu officiellement en Turquie en qualité de président du PYD en 2013 puis de manière plus discrète en 2014, relate LE MONDE.

La Turquie attend son extradition souligne LA TRIBUNE DE GENEVE mais le tribunal municipal de Prague a remis en liberté mardi le responsable kurde de Syrie malgré une demande d’Interpol émise par la Turquie, informe RFI. Le porte-parole du gouvernement turc, Bekir Bozdağ a dénoncé la décision de justice y voyant un « soutien très clair au terrorisme ». Cette remise en liberté aura « un impact négatif sur les relations entre la Turquie et la République tchèque » a-t-il ajouté.

Morale religieuse vs la raison

La direction des affaires religieuses, la Diyanet, fondée en 1924 pour avoir le contrôle sur la religion musulmane, tente de façonner « une génération pieuse », affirme LE MONDE. Depuis quelques années, l’AKP islamo-conservateur lui octroie et élargit ses pouvoirs avec un budget conséquent (1,6 milliard d’euros). La Diyanet est devenue un véritable instrument d’ingénierie sociale, explique le quotidien. Elle peut, depuis décembre 2017, faciliter les divorces par exemple. Elle a mis en place une ligne verte « Allô Fatwa » permettant de répondre aux questions du public.

Seulement, certaines des fatwas émises par cette institution indignent l’opinion publique comme l’autorisation du mariage dès l’âge de 9 ans.
C’est un combat idéologique contre la laïcité accuse le camp kémaliste. Les femmes sont les premières attaquées se désole-t-il car le Président même incite les femmes à faire « trois enfants au minimum », il s’oppose à la contraception, à l’avortement.

Par ailleurs, la morale islamique gagne du terrain, elle s’invite dans les écoles publiques avec des cours obligatoires d’initiation à l’islam sunnite. Elle pénètre aussi le milieu scientifique s’inquiète le journal. Le dernier en date est l’universitaire Yavuz Örnek, enseignant à la faculté des sciences de la mer de l’université d’Istanbul, a déclaré sur une chaine turque TRT 1 que Noé avait pu joindre son fils au moyen d’un téléphone portable juste avant le Déluge.

Une fillette assurée d’être un prochain martyr

Lors d’un meeting télévisé de l’AKP, le président turc a invité une petite fille en uniforme militaire à monter sur scène. Il a scandé à la foule « Si elle tombe en martyr, elle sera recouverte d’un drapeau, si Dieu le veut ». La fillette était en pleurs.

Cette séquence a suscité de vives critiques et surtout elle a indigné l’opposition, peut-on lire dans LE FIGARO et le journal régional SUD OUEST.

Veli Ağbaba, le vice-président du parti républicain du peuple (CHP) a de suite réagi en déclarant au Daily Telegraph que «  Faire venir une enfant sur scène devant des milliers de personnes et bénir la mort est une grande erreur. Aucun enfant ne devrait jamais avoir à être dans l’ombre des armes et le visage de la guerre ».

Polémique autour d’une œuvre

Le retrait d’une œuvre intitulé « dictateur turc » d’un artiste allemand Thomas Baumgärtel représentant le Président turc Recep Tayyip Erdoğan avec une banane dans les fesses a attiré l’attention. L’artiste exprime son mécontentement sur un tweet, signale HUFFINGTON POST. L’organisateur de la foire internationale de l’art moderne affirme que la galerie a pris la décision et effectué l’opération. Le journal en ligne rappelle que l’Allemagne abrite la plus grande communauté turque au monde, avec 3 millions de personnes de nationalité turque ou d’origine turque.

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