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Revue de presse

REVUE DE PRESSE DU 25 OCTOBRE 2017

Publié le | par Dilek, Pakize | Nombre de visite 614
REVUE DE PRESSE DU 25 OCTOBRE 2017

L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaître les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

Revue de presse du 25 octobre
©Turquie-News 2017

REVUE DE PRESSE DU 25 OCTOBRE

Union Européenne-Turquie : début de la fin ?

Divorce, pause entre l’Union Européenne et la Turquie ? Les médias francophones ont du mal à se prononcer. Les dirigeants européens se sont rencontrés le 19 et 20 octobre à Bruxelles. Ils se sont penchés sur l’houleux dossier d’adhésion de la Turquie à l’U.E : ils ne souhaitent pas pour le moment mettre un terme aux négociations mais vont imposer une sanction financière sur une diminution des fonds dits de « pré-adhésion ». Bien que dans LE MONDE on apprend que le président du Conseil, Donald Tusk est dubitatif comme en atteste ses propos « un scepticisme patent et manifeste » et selon le premier ministre belge, Charles Michel, l’adhésion était « de fait au point mort ». La question est en standby donc. La chancelière allemande, Angela Merkel, qui veut rompre définitivement estime pour sa part que « L’évolution de l’Etat de droit en Turquie va dans une mauvaise direction et nous avons de très gros soucis (…), et pas seulement parce que beaucoup d’Allemands ont été arrêtés ». Les demandes d’Ankara sur la révision de l’accord d’union douanière et l’allégement du régime des visas pour les citoyens turcs sont restées sans suite. LA CROIX considère qu’il y a tentation de rupture, bien que le terme n’ait pas été utilisé par les pays membres, excepté l’Allemagne et l’Autriche qui ont une position plus sévère. Le journal suppose que la fin des négociations viendrait des Turcs car son président, Recep Tayyip Erdoğan avait mentionné l’idée d’un référendum sur sa poursuite de demande d’adhésion.

Le politologue et essayiste franco- italien, Alexandre del Valle sur le site d’information ATLANTICO tranche, il affirme que l’Europe ne veut plus de la Turquie. Il met l’accent sur la lâcheté et l’hypocrisie des dirigeants européens à l’exception d’Angéla Merkel. Le président turc l’a très bien saisi et c’est pourquoi, souligne-t-il, il emploie des termes tels que « choc des civilisations » ou « repli », « club chrétien » afin d ’être entendu autant par des musulmans, des tiers-mondistes et des anti-occidentaux.

Selon le politologue, cette rupture était prévisible, il rappelle ainsi les relations turco-allemandes qui se sont dégradées depuis la tentative de putsch d’une part, et la peur de l’union de l’évolution "nationaliste-islamiste" d’autre part. Ainsi, il juge que l’adhésion turque à l’union est impossible. Par ailleurs le rapprochement d’Ankara avec Moscou et son regard tourné plutôt à l’est avec l’organisation de Shangaï suscite de nombreuses inquiétudes. L’évolution autoritaire et panislamique du président turc n’étonne pas du tout le chroniqueur, en 2002 il était à contrecourant de ses confrères dans son livre «  La Turquie dans l’Europe, un cheval de Troie islamiste ». Il regrette que les Européens aient abandonné les Kémalsites turcs.

Sur le plan économique, les négociations d’adhésion ont poussé la Turquie à se moderniser mais sur le plan politique, analyse Alexandre Del Valle, l’AKP parti modéré islamiste a utilisé ses reformes pour affaiblir l’armée. Il évoque l’affaire Ergenekon 2007-2008 qui a déstabilisé l’armée en accusant de hauts fonctionnaires, une affaire montée de toute pièce. Il soutient même que Recep Tayyip Erdoğan s’est servi de l’Europe dans sa volonté de supprimer l’état laïc et républicain. Par ailleurs il prédit qu’Ankara ne sortira pas de la table des négociations d’elle-même car il y a un enjeu financier. Depuis 2004, elle a reçu entre 760 millions d’euros par an au titre de la « préadhésion ».

Turquie-Pologne, une amitié de longue date

LIBERATION s’étonne du lien qui peut unir la Pologne et la Turquie suite à la déclaration du président polonais Andrzej Duda, « La Pologne a soutenu et soutient encore aujourd’hui l’aspiration de la Turquie à rejoindre l’Union européenne  ». Alors que la majorité des dirigeants expriment leur doute, la Pologne catholique, avec un gouvernement de droite nationaliste souligne le journal, se range plutôt du côté turc même après le putsch manqué. Le politologue polonais Adam Blacer déclare à ce propos « Cela fait un moment qu’Erdoğan ne cesse de reprocher aux Européens d’être hostiles à l’Islam. Or, en Europe, il n’y a probablement aucun gouvernement qui se serve d’une rhétorique aussi ouvertement islamophobe que celui de Varsovie ». Les présidents turc et polonais se sont même rencontrés à Varsovie et des accords de coopération militaire, économique, culturel ont été signés.

Le site d’info, RUSSIA TODAY FRANCE mentionne aussi la visite d’Erdoğan à Varsovie le 17 octobre où le président polonais a exprimé son souhait de voir la Turquie adhérer à l’union. Ce qui le met en désaccord avec ses homologues. Le media revient sur les points sensibles qui opposent Ankara et Bruxelles et rendent les relations très agitées.

L’homme d’affaires Osman Kavala arrêté en Turquie

La presse française révèle qu’il a été arrêté le 18 octobre dans le cadre d’une enquête "secrète". La France se dit préoccupée par son arrestation insiste la presse. Elle met également en lumière l’immense intérêt d’Osman Kavala porté à l’art et l’a conduit à être le cofondateur d’Iletişim à Istanbul, une maison d’édition et fondateur Anadolu Kültür. Il a par ailleurs fait la promotion par des expositions, de projets divers des minorités en Turquie (kurde, arménienne...). Il serait soupçonné d’être en lien avec le PKK. La France est préoccupée par cette arrestation signale la majorité des médias.

Dans LE MONDE, son avocat, Ferat Cagil déclare "l’enquête est secrète, impossible d’avoir accès au dossier d’accusation. On ne sait rien". Le quotidien soutient que son arrestation était planifiée ; il était attendu par la police après une réunion sur la promotion de la culture allemande avec l’institut Goethe à Gaziantep et a été directement transféré au siège de la section antiterroriste, il a été placé en garde à vue pour sept jours. LA CROIX relaye cette information et ajoute qu’il est au service de la diversité culturelle. Le journal se demande si ce n’est pas son séjour à Gaziantep, dans l’est de la Turquie qui a alerté les autorités turques et souligne que depuis la tentative du coup d’état le gouvernement se méfie de tout le monde.

EUROPE 1, transmet les déclarations de la porte- parole du Quai d’Orsay, Agnès Romatet-Espagne : "La France, comme d’autres pays européens, coopère régulièrement avec M. Kavala, qui est un interlocuteur régulier de notre ambassade, et sera très attentive aux développements de cette affaire". Elle appelle la Turquie au respect des droits de l’Homme. Elle évoque "le socle essentiel des engagements européens et internationaux de la Turquie".

L’éducation, cheval de bataille du gouvernement AKP

L’EXPRESS fait état des transformations dans l’éducation turque. Cette nouvelle Turquie revisite les manuels scolaires en y introduisant par exemple la notion de djihâd et en supprimant l’enseignement de la théorie de l’évolution déjà évoquées dans d’autres médias francophones. Le président turc ambitionne "d’élever une génération qui soit en paix avec ses valeurs nationales et spirituelles, patriote, qualifiée, libre" comme il l’a mentionné lors de la rentrée des classes. Pour Burhanettin Uysal, député de l’AKP et vice-président de la commission en charge de l’éducation au Parlement, il s’agit de moderniser les programmes scolaires. Alors que ses opposants accusent le gouvernement de vouloir marquer en profondeur les esprits des jeunes et les éviter toutes pensées critiques. Le magazine met par ailleurs l’accent sur le manque d’enseignants depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, car beaucoup ont été limogés. Depuis l’angoisse règne. Betül Öztürk, institutrice à Ankara dit à ce propos que "les enseignants ont peur qu’une enquête soit ouverte contre eux ou de voir leurs noms dans un décret-loi", et ajoute : "Ils font leur travail avec la peur de le perdre à chaque instant".

Nettoyage dans les mairies AKP

LE FIGARO annonce que le maire d’Ankara, Melih Gokçek, en poste depuis 1994, suite à la demande du président Erdoğan demissionnera. Après l’avoir rencontré dans son palais, le maire de la capitale turque a publié un tweet "Si Dieu le veut, je réunirai le conseil municipal de la ville samedi, je dirai adieu aux membres amis du conseil et donnerai ma démission". Le chef d’Etat a exigé également la démission d’autres maires AKP. En septembre c’est le maire d’Istanbul Kadir Topbaş qui quittait l’hôtel de ville. Erdoğan nettoie son parti avant les élections de 2019.

LE MONDE rappelle le "mauvais gout" en projet immobilier du maire d’Ankara, ses tweets burlesques, sa méprise des espaces verts et sa fidélité au président turc qui l’a pourtant obligé à démissionner de son poste occupé depuis 23 ans. Melih Gokçek après une résistance tenace face aux menaces du président, s’est incliné. Lors d’une réunion du 19 octobre Erdoğan a considéré que "ce ne sont pas de sièges (la mairie) que l’on peut occuper éternellement".

Le magazine de l’économie et de la finance, CHALLENGES quant à lui suppose que le renouvellement dans les collectivités locales serait dû à la maigre victoire du referendum d’avril dernier renforçant les prérogatives présidentielles. C’est pourquoi il faut redonner un coup de fraicheur au parti.

Multiplication de la délation

Un montant entre 10 000 TL (2300 euros) et 4 millions TL (920 000 euros) est accordé par l’état turc en fonction de la fiabilité des renseignements et de la dangerosité du suspect affirme LE MONDE. Le site du ministère de l’intérieur expliquerait même comment le citoyen peut collaborer à la lutte antiterroriste (PKK, gulenistes, djihadiste de l’Etat islamique). Il y a même une application mobile de délation ; les i-Taksi qui sont équipés de micros et de caméras. Dans un communiqué du 15 octobre, la police turque a remercié les Turcs pour leur collaboration dans « la neutralisation de 609 terroristes » grâce aux « délations faites par nos citoyens, de nombreux attentats ont pu être déjoués » écrit-elle. Depuis le putsch manqué, la délation s’est multipliée souligne le quotidien et les informateurs sont anonymes.

Journaliste en Turquie, un métier à risque

Comparution le 24 octobre au tribunal d’Istanbul de 6 journalistes détenus depuis 10 mois, accusés d’appartenir à plusieurs organisations terroristes, peut-on lire dans LE MONDE. Ils ont été arrêtés après avoir dévoilé les mails du gendre du président, Berat Albayrak qui est aussi ministre de l’énergie. Ces mails avaient déjà été publiés en décembre 2016 sur le site de Wikileaks apprend-t-on. Ils montreraient des liens serrés entre le ministre et la compagnie d’import-export de pétrole Powertans, qui détient le monopole du commerce de pétrole venu de la région autonome kurde d’Irak du Nord. A la lecture de ces courriels, le gendre aurait la volonté d’avoir une mainmise sur les médias et les réseaux sociaux.

Un tribunal turc a ordonné mardi la remise en liberté conditionnelle de deux journalistes, Atilla Taş* et Murat Aksoy, accusés d’être impliqués dans la tentative de putsch de juillet 2016 nous informe le journal francophone libanais L’ORIENT LE JOUR. Leur audience est fixée au 4 décembre, ils risquent la prison à vie. Le quotidien ajoute que selon le site internet P24, spécialisé dans la liberté de la presse, plus de 150 journalistes sont détenus en Turquie, pays qui occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par RSF. [*Atilla Taş étant chanteur, il s’agit là d’une petite erreur du journal cité dont on ne tiendra pas rigueur]

Une vielle ville va être noyée prochainement

LA DEPECHE DU MIDI, le quotidien régional se désole de la disparition prochaine de Hasankeyf, une ville, vielle d’au moins 10 000 ans. Elle sera engloutie le 31 décembre prochain à cause du barrage hydroélectrique d’Ilisu, qui sort du sol en aval. Les habitants s’y opposent. Un commerçant local Mehmet Emin Aydin promet de lutter "Nous allons tenter de nous battre aussi longtemps que nous le pourrons pour empêcher l’anéantissement de la beauté et de l’histoire de cette ville" souligne-t-il. Les autres monuments sont en danger atteste la fédération européenne du patrimoine CULTURA car les autorités ne prendraient pas en compte l’héritage historique. Bien que l’Etat promet des dédommagements pour les habitants, Ayvaz Tunç ne veut pas quitter sa ville, "Je ne veux rien de l’Etat, je veux juste qu’il ne touche pas à Hasankeyf", décalre-t-il.

Brèves turques

Le journal gratuit 20 MINUTES et MEDIAPART informent de l’attentat à Mersin dans le sud de de la Turquie ayant fait 18 blessés dont 17 policiers, visant un véhicule de la police.

OUEST FRANCE, le journal régional communique sur l’accident minier à Şırnak dans le sud-est qui a fait au moins 6 morts. Le quotidien explique que ces accidents sont fréquents. En 2013 à Soma dans l’ouest, 301 mineurs ont perdu leur vie.
RTS, la chaine suisse explique que les responsables religieux, les muftis, employés par la Direction des affaires religieuses pourront célébrer des mariages civils en Turquie. C’est une atteinte à la laïcité clame l’opposition. Le CHP informe qu’il déposera dès que possible "un recours devant la Cour constitutionnelle" à propos de ce texte.

BFMTV informe de la libération provisoire de l’enseignant Semih Özakça, en grève de la faim depuis mais dernier avec l’universitaire Nuriye Gülmen qui elle, est toujours en détention. Ils protestaient contre leur limogeage souligne la chaine.
Inspirée d’une histoire vraie, Ayla : The Daughter of the War, du réalisateur turc Can Ulkay représentera la Turquie au Oscars dans la « catégorie meilleur film en langue étrangère » nous communique LE PETIT JOURNAL.COM. Pendant la guerre de Corée dans les années 50, une amitié nait entre un soldat turc, le sergent Süleyman et une orpheline coréenne qu’il nommera Ayla.

Sources :


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