L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaître les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

REVUE DE PRESSE DU 21 FEVRIER 2018

Revue de presse du 21 février 2018
©Turquie-News 2018

L’offensive turque dans l’enclave kurde

En 2016, Le territoire autonome de la Rojava (dont Afrin est l’un des trois cantons) a été autoproclamé par les Kurdes après avoir combattu les djihadistes dans leurs fiefs, rappelle LE PARISIEN.

La Turquie ne veut surtout pas voir la mainmise du YPG, affilié au PKK (inscrit sur la liste des organisations terroristes par l’Europe, les Etats-Unis et la Turquie) à sa frontière. Le projet américain de l’envoi de 30 000 combattants n’a fait que renforcer son inquiétude. Elle décide de lancer l’opération « Rameau d’olivier » qui vise, selon le Président Recep Tayyip Erdoğan, à « écraser comme un rouleau compresseur » le YPG.

L’opération, qui entre dans son deuxième mois, ne semble pas trouver une issue rapide avertit LE MONDE. Le président Erdoğan a malgré tout annoncé ce mardi 20 février que « dans les prochains jours et de façon beaucoup plus rapide, le siège du centre de la ville d’Afrin va commencer  ».

Le dirigeant turc assure que l’armée turque ne combat pas pour détruire et bruler et se soucie des civils syriens mais pour créer une zone sécurisée, rapporte RFI. Ankara envisage aussi le retour des réfugiés syriens dans leur pays.

Les plans de Recep Tayyip Erdoğan risquent d’être compromis. Les Kurdes et les forces de Bachar El Assad se sont alliés face à la Turquie après des années de relations tendues, signale LE PARISIEN. Les forces se sont dirigées vers Afrin. Selon LA CROIX, les Kurdes n’ont pas eu d’autre choix que de négocier sous parrainage russe avec le régime syrien.

Thomas Pierret, chercheur au CNRS et spécialiste de la Syrie, tente de rassurer en déclarant que la Syrie et la Turquie ne sont pas encore en guerre, propos récupérés par LA RTBF.

Damas a envoyé en éclaireur une milice pro-iranienne directement contrôlée par l’Iran mais proche du régime. LE FIGARO signale que la Turquie a procédé à des tirs d’artillerie contre ces forces pro Bachar al-Assad qui ont pénétré dans cette enclave où une offensive turque est en cours pour en déloger les membres du YPG.

Ankara a affirmé que le renfort de forces pro régime ne l’empêcherait pas d’y poursuivre son offensive. Le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré, à propos des forces pro régime syrien : «  si le régime vient pour nettoyer la région du PKK/YPG, alors il n’y a aucun problème. Toutefois, s’il vient pour défendre les membres du YPG, alors rien ni personne ne pourra arrêter la Turquie et les soldats turcs  », peut-on entendre sur RADIO CANADA.

Relations entre Ankara et Washington : retour à la normale ?

Il y a quelques jours, Rex Tillerson, le secrétaire d’État américain a rencontré son homologue turc, Mevlüt Çavuşoğlu à Ankara. Concernant le dossier syrien, le chef de la diplomatie américaine a souhaité travailler avec la Turquie afin de trouver une solution politique. Les deux pays ont mis en place un « mécanisme » commun qui va s’atteler à résoudre « en priorité » le sort de la ville de Minbej, où se trouvent des militaires américains, a déclaré Rex Tillerson, apprend-t-on dans LE POINT. M. Çavuşoğlu a, quant à lui, exigé que les troupes du YPG se retirent de Minbej comme préalable à toute collaboration avec les Etats-Unis, a souligné LE MONDE. Il est nécessaire que « les YPG sortent de là », a insisté le chef de la diplomatie turque.

M. Tillerson a déclaré également que leur objectif commun est la défaite des djihadistes et une solution politique dans un pays en guerre depuis 2011. Bien que le secrétaire d’état américain comprenne les exigences de son homologue turc, il appelle toutefois Ankara à «  de la retenue dans son offensive contre les YPG  » dans l’enclave d’Afrin précise PARIS MATCH.

Une solution est nécessaire en effet, car le conflit syrien cristallise les différends qui s’accumulaient depuis plusieurs mois entre les deux alliés explique L’EXPRESS. Washington prend en compte les inquiétudes d’Ankara de voir des états kurdes se créer prés de sa frontière et attiser les tensions sur son territoire, tout en reconnaissant de ne pas avoir toujours tenu leurs engagements à l’égard de la Turquie dans le passé, détaille l’hebdo.

La perpétuité pour des journalistes renommés

C’est une très mauvaise nouvelle pour les défenseurs de la liberté de la presse. Les frères Ahmet et Mehmet Altan, la journaliste Nazlı Ilıcak et trois autres co-accusés ont été reconnus coupables de "tentative de renversement de l’ordre constitutionnel" les impliquant dans la tentative du coup d’Etat de juillet 2016, selon l’agence de presse étatique Anadolu. Les frères Altan et Nazlı Ilıcak rejettent les accusations « absurdes ».

Mehmet Altan, 65 ans, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la politique ; Ahmet, son frère, 67 ans, romancier et journaliste, a notamment fondé le journal d’opposition Taraf. Nazlı Ilıcak, journaliste et écrivaine de 73 ans a travaillé jusqu’en 2013 pour le grand quotidien pro-gouvernemental Sabah. Les trois autres personnes condamnées vendredi sont l’ancien directeur du marketing du quotidien Zaman, Yakup Şimşek, l’instructeur de l’académie de police Şükrü Tuğrul Özşengül et le graphiste de Zaman Fevzi Yazıcı, indique FRANCE 24.

L’ONG de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) a déploré "un jour noir" pour la liberté de la presse en Turquie après la décision du tribunal. Christophe Deloire, secrétaire général de RSF a estimé sur un tweet que "la justice turque et le pouvoir qui la contrôle se ridiculisent aux yeux du monde", signale LA LIBRE BELGIQUE.

La cour constitutionnelle a estimé que l’incarcération des journalistes était une violation des droits de l’homme, souligne la presse francophone. A ce sujet, Thorbjorn Jagland, le secrétaire général du Conseil de l’Europe, dont fait partie la Turquie, a insisté sur le caractère "obligatoire" des décisions de la Cour constitutionnelle lors d’un déplacement à Ankara. " Si les décisions de la Cour constitutionnelle ne sont pas appliquées, l’Etat de droit est ébranlé ", a-t-il ajouté, devant des élèves magistrats. La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par RSF, rappelle LE POINT.

La mise en garde de Thorbjorn Jagland, le secrétaire général du Conseil de l’Europe

A l’occasion de son déplacement à Ankara, Thorbjorn Jagland, a exprimé son inquiétude quant à la durée et l’étendue de l’état d’urgence instauré en Turquie au lendemain du putsch manqué de juillet 2016, devant un auditoire d’élèves magistrats, informe L’ORIENT LE JOUR. M. Jagland a appelé la Turquie à examiner les requêtes et les appels des personnes concernées dans le respect de la Convention européenne des droits de l’homme, afin d’éviter une "surcharge" à la Cour européenne des droits de l’homme qui a été saisie de nombreux recours.

Deniz Yücel retrouve la liberté

Berlin peut se réjouir, un an après son incarcération, le journaliste germano-turc du quotidien allemand « Die Welt » Deniz Yücel a été remis en liberté conditionnelle par la justice turque. Ce qui confirme le dégel des relations entre Berlin et Ankara souligne LES ECHOS. L’hebdo explique que le Premier ministre turc Binali Yildirim s’est engagé à faciliter la procédure judiciaire, lors de sa rencontre à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel, la veille de la mise en liberté conditionnelle du journaliste. CHALLENGES précise que le correspondant de « Die Welt » a toujours nié les accusations de propagande en faveur d’une organisation terroriste.

Castration chimique pour les pédophiles

Suite à l’agression sexuelle d’un enfant de quatre ans et demi par un homme, la société turque s’est à nouveau indignée. Le ministre turc de la justice, Abdülhamit Gül, a réitéré son souhait de recourir à la castration chimique pour les auteurs d’agressions sexuelles sur mineurs.

Le nombre d’affaires de pédophilie connaitrait une augmentation faramineuse depuis 2006, selon des chiffres du ministère de la Justice diffusés par des organisations de défense des droits de l’homme. Ce qui fait 5 fois plus d’abus sexuels contre des enfants en 10 ans. Cependant cette mesure va à l’encontre des droits de l’homme affirment des ONG, révèle LCI.

Les Assemblées des femmes, une organisation de défense des droits des femmes, a dénoncé sur le réseau social Twitter la castration chimique comme une « punition "pas en phase avec les lois modernes" et qui va "à l’encontre des droits de l’homme"[...] La solution : c’est d’arrêter d’infliger des peines réduites dans les affaires d’abus contre les enfants », a ajouté l’ONG.

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