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REVUE DE PRESSE DU 2 MAI 2018

Publié le | par Dilek, Pakize | Nombre de visite 472
REVUE DE PRESSE DU 2 MAI 2018

L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaître les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

Revue de Presse du 2 mai 2018
©Turquie-News 2018

REVUE DE PRESSE DU 2 MAI 2018

Cumhuriyet : Des journalistes condamnés

Tous les médias francophones s’empressent de relayer l’information. Après neuf mois de procès, ce mercredi 25 avril le verdict est tombé ; quatorze journalistes et collaborateurs du quotidien d’opposition Cumhuriyet ont été condamnés par le tribunal de Silivri, près d’Istanbul à des peines allant de deux ans et demi à sept ans et demi de prison. Ils sont accusés d’avoir soutenu les organisations terroristes le PKK et le mouvement Gülen. Parmi les accusés se trouvent le patron du journal, Akın Atalay en liberté conditionnelle, son rédacteur en chef, Murat Sabuncu, ainsi que de célèbres journalistes turcs comme Ahmet Şık et Kadri Gürsel, ou encore le caricaturiste Musa Kart indique la presse. Orhan Erinç, un vétéran du journalisme, 82 ans, a été condamné à six ans et trois mois. Prison aussi pour Bülent Utku, l’avocat du quotidien (quatre ans et six mois) ainsi que pour le comptable Emre Iper (trois ans et un mois), ajoute L’EXPRESS. Les journalistes condamnés ne seront pas écroués en attendant la procédure d’appel. Ils sont en revanche soumis à un contrôle judiciaire et à une interdiction de quitter le territoire, explique l’hebdo.

La presse francophone rappelle que le journal est dans le collimateur du gouvernement depuis la révélation en 2015, vidéo à l’appui que les services secrets turcs avaient fourni des armes à des islamistes en Syrie. Le président Erdoğan avait même proféré des menaces publiques envers l’ancien directeur de la rédaction, Can Dündar, exilé en Allemagne, en affirmant qu’il allait "payer le prix fort".
Elle insiste par ailleurs sur le fait que l’acte d’accusation est vide. Cette dernière ne repose que sur des articles des journalistes et des interventions sur les réseaux sociaux, précise LE MONDE. Duygun Yarsuvat, l’un des avocats de la défense dénonce l’inconsistance des charges.

Pour L’HUMANITE, c’est la république qu’on assassine au sens propre comme au sens figuré, en référence au nom du journal Cumhuriyet qui signifie « république » en turc. Repris par tous les médias, Cumhuriyet titrait «  Vous aurez honte devant l’histoire  », sur son site, à la suite de la décision de justice.

Solidaires et inquiets, les médias rapportent également les réactions des journalistes et de leurs soutiens. Le chroniqueur condamné Kadri Gürsel joint par RFI a déclaré « C’est un scandale, c’est une farce. C’est une nouvelle violation des libertés de presse et d’expression. ». « Les condamnations sont très lourdes et inacceptables », d’autres propos du chroniqueur, sont relayés par FRANCE INFO. "Ce n’est pas moi, mais la Turquie et la liberté de la presse en Turquie qui ont été condamnées", se désole le rédacteur en chef, Murat Sabuncu. « Le journalisme n’est pas un crime. Scruter les puissants ne relève pas du terrorisme, mais du service public. Nous sommes déçus par l’incapacité de la justice turque à protéger les journalistes des graves entraves à leurs droits fondamentaux », déclare Barbara Trionfi, directrice de l’International Press Institute, relaye LE MONDE.
De leur côté, les autorités turques nient toute atteinte à la liberté de la presse et affirment que les seuls journalistes arrêtés sont ceux liés à des "organisations terroristes".

Le patron du journal, Akın Atalay rétorque "Nous ne succomberons pas à la peur" malgré un contexte difficile, souligne PARIS MATCH. "Certains se disent désespérés, mais au contraire, je suis joyeux", a affirmé M. Atalay. "Nous représentons les bonnes personnes et c’est pour cela qu’il faut être gai (...) : le bien vaincra le mal"., peut-on lire notamment sur SWISS INFO. Murat Sabuncu ne baisse pas non plus les bras et promet de continuer le combat « S’il le faut, on retournera en prison, mais on va continuer de faire du journalisme. Du journalisme honnête et honorable ».

Cumhuriyet : un quotidien pas comme les autres

TV5 rappelle que plus de 100 medias ont disparu en moins de deux ans suite au putsch raté de juillet 2016. Et dans ce paysage médiatique, avec une diffusion d’environ 50.000 exemplaires par jour, Cumhuriyet se distingue par un style corrosif, estime la chaine. "L’indépendance et la liberté sont l’ADN de ce journal" se glorifie Akın Atalay, le patron du quotidien. Le journal est détenu par une fondation essentiellement constituée de journalistes, ce qui lui permet cette liberté. La chaine explique que la tradition d’investigation revendiquée par le journal, est incarnée par le journaliste Uğur Mumcu, tué en 1993 dans l’explosion de sa voiture piégée au moment où il essayait d’en savoir plus sur d’éventuels liens entre les services secrets et le PKK. Cumhuriyet a été récompensé en 2015 du prix de la liberté de la presse décerné par Reporters sans frontières (RSF) pour son "journalisme indépendant et courageux".

Le journal francophone libanais L’ORIENT LE JOUR quant à lui relate une journée passée dans les bâtiments du quotidien Cumhuriyet, hautement sécurisés, au sein des rédactions, quelques jours avant le dénouement du procès. Il met l’accent sur la bonne organisation des journalistes qui ont une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Ces derniers précisent qu’ils n’ont plus le droit de couvrir les déplacements présidentiels. Le service web n’est pas non plus épargné par les pressions du gouvernement. En 2014, une loi a considérablement simplifié la procédure de blocage d’une page internet. Désormais, plus besoin d’une décision de justice. Il suffit que la BTK, l’agence gouvernementale des technologies de communication et d’information, le décide. Malgré ces obstacles, le site du journal attire 900 000 visiteurs par jour se réjouit le journaliste fraichement arrivé Bülent Mamay.

Elections anticipées : un climat de crainte

Même si les paris donnent gagnant l’actuel président turc, LE MONDE met en avant les atouts et les points faibles du dirigeant.

Recep Tayyip Erdoğan n’a rien à craindre face à l’opposition estime le quotidien car elle n’a pas réussi à trouver un terrain d’entente et la possible candidature d’Abdullah Gül, ancien chef de l’Etat et compagnon de route d’Erdoğan n’est plus à l’ordre du jour. Il a annoncé lors d’une conférence de presse, samedi dernier qu’il ne se présentera pas. Les différents partis ne sont pas arrivés à négocier pour former un front anti-Erdoğan. Ce qui lui laisse un boulevard électoral pointe EURONEWS.

M. Gül a envoyé, lors de cette conférence de presse, un pic à son ancien ami en déclarant qu’il souhaite à la Turquie « la démocratie, le respect des droits de l’homme, la liberté d’expression, celle de la presse ». Il a insisté sur l’importance de la séparation des pouvoirs, précise LA LIBRE BELGIQUE.

Malgré la division de l’opposition, 90% des médias à la botte du président, l’état d’urgence, la crainte de fraude due aux récentes modifications électorales, le journal met l’accent sur la fragilité du Reis (chef) ; il connait une baisse de popularité, même au sein de l’AKP, le mécontentement règne. La purge des maires resterait encore dans les esprits. Sans oublier une économie incertaine, présentant pourtant une forte croissance.

Pendant ce temps, comme le signalent OUEST FRANCE et RFI, le président turc a commencé à faire campagne ce samedi à Izmir alors qu’il n’a pas annoncé officiellement sa candidature. Il a attaqué ses rivaux comme le leader du CHP Kemal Kiliçdaroğlu en le traitant de « dictateur ».

Du côté européen, les élections turques inquiètent, révèle L’HUMANITE. Le Conseil de l’Europe appelle le gouvernement turc à les reporter. « Nombreux facteurs conjugués mettent gravement en cause le caractère démocratique » argumente –t-il. Parmi les rasions, la commission avance le fait que la loi électorale turque a été modifiée un mois seulement avant l’annonce des élections anticipées. Elle critique également la prolongation de l’état d’urgence, ainsi des élections ne peuvent pas se tenir démocratiquement dans de telles conditions.

Réunion de la diplomatie turque, iranienne et russe

A la suite du sommet d’Ankara le mois dernier, les ministres des Affaires étrangères de la Turquie Mevlüt Cavuşoğlu, l’Iran Javad Zarif et de la Russie Sergueï Lavrov se sont rencontrés samedi 28 avril à Moscou afin de traiter des issues possibles à la guerre en Syrie.

Moscou et Téhéran, soutiens de Damas, et Ankara, soutien des rebelles syriens, sont les parrains du processus d’Astana qui a notamment permis la mise en place de quatre "zones de désescalade" en Syrie, rappelle LE DAUPHINE.

Après l’attaque chimique présumée attribuée au régime syrien contre le bastion rebelle de Douma et les frappes de représailles menées par Washington, Paris et Londres contre des cibles syriennes, l’unité de la tripartite a été mise à mal affirme TV5 étant donné que la Turquie avait approuvé l’initiative occidentale précise RFI. Cette attaque présumée a « créé une fissure entre ces trois pays » déclare le politologue Alexandre Choumiline, du centre d’analyse des conflits au Proche-Orient de Moscou. Et selon le responsable de l’Institut du dialogue des civilisations, Alexeï Malachenko, le trio constitue une "alliance très instable" aux positions irréconciliables, relaye TV5.

Malgré cette analyse, les Chefs de la diplomatie affichent une unité indique RADIO CANADA.

Des hauts responsables djihadistes arrêtés en Turquie

Retransmis par BFMTV et LE DAUPHINE LIBERE, l’agence de presse turque progouvernementale Anadolu a annoncé vendredi l’arrestation en Turquie de quatre "hauts responsables" du groupe jihadiste Daesh tentant de quitter le pays en se mêlant à des réfugiés.

L’un des suspects serait l’"émir" de Daesh pour la province de Deir Ezzor (est de la Syrie). Les trois autres hommes seraient des cadres de cette organisation. La presse rappelle que la Turquie a été le principal point de passage vers la Syrie des étrangers, notamment occidentaux, souhaitant rejoindre des groupes jihadistes.

La grue : ou comment contourner un interdit

Info insolite qui donnera surement donnera des idées à des supporters de foot. Beaucoup de médias francophones comme EUROPE 1 ou LE PARISIEN diffusent sur leur site l’image d’un homme sur une grue. Un supporter turc de Denizlispor, pensionnaire de D2 turque, a su contourner l’interdiction de match en louant une grue aux abords du stade afin d’assister à la victoire de son équipe. OUEST FRANCE rappelle néanmoins qu’en Turquie en mai 2015, l’entraîneur de l’équipe de Çorum Belediyespor, suspendu après une altercation avec un arbitre, avait lui aussi loué une grue pour assister au match.

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