L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement notre opinion, nous nous adressons à un public qui souhaite connaitre les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie
Suspension des visas entre turcs et américains
"Coup de froid diplomatique", "guerre des visas", "le torchon brule" sont des termes utilisés par la presse francophone pour décrire la situation tendue entre Ankara et Washington. Les Etats Unis ont annoncé dimanche dernier la suspension de délivrer des visas aux Turcs. Les Turcs ont répondu du tac au tac.
Le communiqué turc avisant que « Les événements récents ont contraint le gouvernement turc à réévaluer l’engagement du gouvernement des Etats-Unis en faveur de la sécurité des installations et du personnel de la mission turque » est un copié collé du modèle américain précise LE MONDE. L’entente américano-turque n’est plus à l’ordre du jour. Le malaise a commencé il y a plus d’un an. Les Etats Unis reprochent à la Turquie d’avoir arrêté 50 000 personnes suite au putsch et cette dernière accuse Washington de soutenir le YPD en Syrie qui serait une extension du PKK.
LE FIGARO confirme que la décision américaine est survenue après l’arrestation mercredi d’un employé turc du consulat d’Istanbul pour ses liens présumés avec les putschistes.
LE PARSIEN rappelle pour sa part que le gouvernement turc réclame l’extradition de l’imam Fetullah, accusé d’être à l’origine du coup d’état manqué mais n’obtient pas gain de cause. Depuis les tensions ne font que s’accentuer. Selon le quotidien, en septembre dernier le président turc aurait même proposé d’échanger Gülen contre un pasteur américain Andrew Brunson, arrêté en Turquie pour ses liens présumés avec Gülen.
Cette agitation diplomatique, argue LA TRIBUNE a conduit la Bourse d’Istanbul à ouvrir lundi en baisse de 4%. La livre turque a chuté sur le marché des changes. Les compagnies aériennes Turkish Airlines et Pegasus Airlines ont baissé de 1 % , la livre turque était à 3,92 pour un dollar. La Banque centrale turque, la CBRT devra agir si la chute se poursuit.
Rencontre turco-perse
Le referendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien aura au moins le mérite de rapprocher l’Iran et La Turquie, qui dans le conflit syrien avaient des points de désaccords importants. La rencontre entre les présidents turc, Recep Tayyip Erdogan et iranien Hassan Rohani a eu lieu le mercredi 4 octobre à Téhéran. Les deux dirigeants ont exprimé le souhait de trouver ensemble des moyens de pression sur le Kurdistan mais aussi de gommer leur discorde sur la question syrienne. Ankara est d’autant plus inquiète que les Kurdes de Syrie pourraient revendiquer eux aussi un état.
RFI retransmet les déclarations des leaders, Hassan Rohani, le président iranien estime que « Certains dirigeants de la région du Kurdistan d’Irak ont pris des décisions erronées qui doivent être compensées. L’Iran, la Turquie et l’Irak sont obligés de prendre des mesures sérieuses et nécessaires pour mener à bien leurs objectifs stratégiques ». Le président turc affiche plus sa fermeté en menaçant le Kurdistan irakien que d’autre mesures "encore plus sévères " seront prises. La radio indique que la Turquie, l’Iran et l’Irak ont déjà appliqué un blocus aérien afin d’étouffer économiquement le Kurdistan irakien.
LES ECHOS, quant à lui souligne que le chef d’Etat turc est venu avec quatre de ses ministres (Economie, Energie, Douanes et Culture) et une délégation d’investisseurs et d’hommes d’affaires afin de développer leur coopération et de multiplier les échanges bilatéraux. Ils ont l’intention d’élever le chiffre à 30 milliards de dollars en 2018 précise le quotidien économico-financier. Ces accords mutuels permettront de stimuler les secteurs du tourisme, du transport, de la pétrochimie ou bien encore des infrastructures.
Soutien des forces turques dans la région d’Ileb
Le président Erdogan a informé samedi 7 octobre qu’’une opération de "reconnaissance" aurait lieu près de la frontière turc en Syrie contre les djihadistes qui contrôlent toujours la région d’Idleb.
LE MONDE informe que des forces spéciales turques accompagnées d’agents des services secrets turcs (MIT) sont passés en Syrie. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu donne des explications sur l’objectif de cette opération « Notre but est d’empêcher les accrochages et de faciliter le processus politique pour en finir avec la guerre en Syrie ».
RFI expose les propos du président turc « Si nous n’allons pas en Syrie, c’est la Syrie qui viendra à nous ». C’est ainsi qu’Erdogan justifie la mission. L’opération aurait comme but d’une part de soutenir des rebelles syriens qui seront reconnaissants à Ankara par la suite, d’autre part d’empêcher toute ambition d’unification de la zone par les forces kurdes.
L’ORIENT LE JOUR quant à lui soutient que l’influence de Tahrir al-Cham se décline d’autant plus qu’il y a des fractions internes. Ce que corrobore Charles Lister, expert de la Syrie au Middle East Institute : « Être lié de quelque manière que ce soit à des groupes comme Tahrir al-Cham est un choix de plus en plus risqué ». L’intervention turque affaiblirait encore plus le groupe. Confirmé également par PARIS MATCH, un militant rebelle attend avec impatience les Turcs "Les gens adoraient autrefois Al-Nosra, mais aujourd’hui ils attendent l’arrivée de l’armée turque pour en finir", l’annonce d’une offensive turque conduirait à l’isolement de ces groupes djihadistes.
RFI nous éclaire sur la situation confuse en donnant la parole à Jean Marcou, spécialiste de la Turquie et professeur à Sciences Po Grenoble qui explique que « cette opération vise cette fois la ville d’Idleb, où il y a une situation confuse puisqu’il y a du côté des rebelles syriens de multiples organisations qui tiennent la ville et dans ce qu’on a pu comprendre, l’idée est pour l’armée turque de faire le tri de ces organisations, donc plutôt de favoriser les organisations modérées et de mettre hors d’Idleb des organisations plus radicales ».
Par ailleurs La Turquie clame haut et fort qu’elle protégerait avec ténacité ses frontières. Elle ne veut ni des djihadistes ni des Kurdes prés de sa frontière. Si Ankara sort vainqueur de cette mission, il sera un partenaire de taille pour des futures négociations diplomatiques analyse L’ORIENT LE JOUR.
L’aprés putch...
Depuis juillet 2016, environ 50.000 personnes ont ainsi été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues. Le gouvernement turc règle ses comptes à coup de nettoyage institutionnel et de procès.
Il aura duré des mois, le procès des putschistes, qui s’est tenu sous haute surveillance dans l’ensemble de la Turquie s’est enfin terminé. Le verdict au tribunal de Mugla dans le sud-ouest du pays est tombé, 34 personnes, parmi les accusés ont été jugés et condamnés à la prison à vie pour avoir tenté d’assassiner le président turc lors du coup d’état manqué le 15 juillet 2016.
EUROPE1 rappelle que ce putsch raté a fait au moins 250 morts, les putschistes voulaient avoir la mainmise sur Ankara et Istanbul, par ailleurs un commando s’est introduit dans un l’hôtel de Marmaris, où se trouvait le président pour des vacances ce jour marquant.
LE MONDE explique que les officiers impliqués dans ce coup d’état avaient reçu l’ordre dans la journée d’effectuer un mission spéciale et qu’ils n’étaient pas en mesure de le contester. L’accusé Gökhan Sen a ajouté que « Les mots n’ont aucun sens dans cette salle de tribunal. Nous n’avons aucune chance d’être jugés de façon impartiale. Nous sommes juste les brins d’herbe que les éléphants ont foulé pendant leur combat », soulève le journal.
L’agence turque progouvernementale Anadolu, retransmis par L’EXPRESS, a annoncé le procès de cent quarante-trois anciens militaires turcs en lien avec tentative de putsch de juillet 2016. Les prévenus risquent jusqu’à 37 peines de prison à perpétuité. Le président Erdogan a même perdu un proche, Erol Olçok, directeur de campagne du Parti de la justice et du développement (AKP). Depuis ce coup d’état manqué et le nombre d’arrestations, rappelle l’hebdomadaire, les défenseurs des droits de l’Homme et les pays occidentaux manifestent leur inquiétude.
Dans LIBERATION Amnesty international dénonce la condamnation de 11 de leurs militants en Turquie arrêtés en juillet dernier. Ils sont accusés d’être en lien avec une "organisation terroriste" comme Idil Eser, directrice d’Amnesty International en Turquie et Taner Kiliç, président de l’organisation en Turquie. Le parquet requiert Turquie 15 ans de prison. Pour l’organisation des droits de l’Homme c’est "un effroyable affront à la justice".
Par ailleurs, TV5 MONDE nous informe que le gouvernement turc a obtenu la fermeture des écoles du réseau du prédicateur Fethullah Gülen se trouvant en Somalie, au Maroc et Sénégal. A ce propos, le journaliste Guillaume Perrier, assure qu’ "Il y a des raisons économiques, bien sûr, mais pas seulement. La Turquie dispose aussi d’un poids diplomatique en se faisant porte-parole de pays que l’on n’entend pas forcément sur la scène internationale. Et puis des raisons militaires. Ainsi en Somalie (où les écoles Gülen ont rapidement fermé), la Turquie vient d’ouvrir sa première base militaire en Afrique. Elle y assure notamment la formation de policiers et de militaires".
Fin du monopole des écoles laïques ...
ARTE INFO se questionne sur la fin de l’enseignement laïc en Turquie. La quasi disparition des manuels scolaires de la figure emblématique d’Atatürk, le fondateur de la république laïque, l’introduction de la notion de djihâd traduisent selon la chaine franco-allemande la volonté du gouvernement de gommer les valeurs laïques et républicaines afin d’imposer les leurs.
Cette réforme suscite de nombreuses inquiétudes de la part de quelques professeurs et de parents d’élèves. Vedat Kara, membre du syndicat des professeurs de gauche Egitim Sen, soutient que "la volonté du régime islamo conservateur est claire, l’objectif est d’imposer de nouvelles valeurs à la place d’une société basée sur la démocratie et inspirée du modèle occidental. Ils veulent se diriger vers une société plus passive, plus soumise, plus islamisée, plus orientalisée". Des parents d’élèves tentent de résister en se rassemblant devant l’établissement de leurs enfants. Une mère d’élève a le sentiment qu’on s’en prend à ses droits "c’est comme si nous étions incapables de réfléchir ou de prendre la bonne décision pour notre enfant et que quelqu’un arrivait et disait non le bon choix c’est ça". Par contre les membres du syndicat d’enseignants progouvernemental se réjouissent de cette réforme. Comme en témoigne Latif Selvi, co-président du syndicat Egitim Sen qui juge que "toutes ces critiques sont en fait idéologiques, faites après ceux qui veulent s’en prendre à la religion, ce sont des interprétations malhonnêtes. Depuis quelques temps les "imams hatip" (les écoles religieuses) connaissent un succès, elles sont maintenant une référence et deviennent synonymes de réussite sociale signale la chaine
Le moral des Turcs au plus bas
LE SOIR, le journal belge fait état de la santé mentale des Turcs post putsch manqué. Le quotidien révèle que des chroniqueurs turcs s’alarment en déclarant que leur pays est en "état d’urgence mental". Une députée de l’opposition estime également que les purges massives, les attentats ont affecté mentalement les Turcs. L’an dernier, plus de 45 millions de boites d’anti-dépresseurs ont été vendues en Turquie, 10 millions de plus qu’il y a 5 ans. La psychiatre Sibel Cakir ressent aussi ce mal de vivre, bien qu’il n’existe pas d’études bien définies, les professionnels observent cette augmentation dont le nombre de patients dans leur cabinet.
Championnat turc : le nouvel eldorado du football européen
JEUNE AFRIQUE, l’hebdomaire panafricain francophone s’intéresse au football turc en particulier au championnat turc. Il attire par une importante rémunération, un taux d’imposition faible, beaucoup de joueurs étrangers. L’hebdo énumère quelques joueurs ayant rejoint la "Süper Lig" turque ; Les Français Gaël Clichy (Istanbul Basaksehir), Mathieu Valbuena (Fenerbahçe), Jérémy Ménez (Antalyaspor), Bafétimbi Gomis et Cédric Carrasso (Galatasaray), les Marocains Younès Belhanda (Galatasaray) ou Nabil Dirar (Fenerbahçe). Le contexte politique sensible n’a pas freiné l’arrivée de ces joueurs souligne l’article. L’argument financier l’a remporté.
LIENS
https://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/030664079551-liran-et-la-turquie-veulent-developper-leurs-liens-economiques-2119730.php
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20171004-turquie-iran-unis-contre-velleites-independantistes-kurdistan-irakien
http://www.france24.com/fr/20171004-condamnations-perpetuite-turquie-commando-erdogan-ankara-coup-etat
http://www.europe1.fr/international/turquie-prison-a-vie-pour-34-personnes-qui-devaient-tuer-erdogan-3454550
http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/10/04/prison-a-vie-en-turquie-pour-40-personnes-qui-voulaient-tuer-erdogan_5196180_3214.html
http://www.jeuneafrique.com/mag/478978/societe/football-la-turquie-le-pays-ou-la-pelouse-est-plus-verte/
http://info.arte.tv/fr/vers-la-fin-de-lenseignement-laic-en-turquie
http://information.tv5monde.com/afrique/reseaux-gulen-quand-la-turquie-regle-ses-comptes-en-afrique-195353
http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/10/09/usa-et-turquie-suspendent-mutuellement-leurs-services-de-visas_5198031_3214.html
http://www.lefigaro.fr/international/2017/10/08/01003-20171008ARTFIG00174-guerre-des-visas-entre-les-etats-unis-et-la-turquie.php
http://www.leparisien.fr/international/la-guerre-des-visas-est-declaree-entre-les-etats-unis-et-la-turquie-09-10-2017-7317975.php
http://www.france24.com/fr/20171009-guerre-visas-etats-unis-turquie-erdogan-gulen-coup-etat-ambassades
http://www.latribune.fr/bourse/turquie-les-marches-decrochent-sur-fond-de-tensions-avec-les-etats-unis-753358.html
http://www.lemonde.fr/syrie/article/2017/10/09/syrie-operation-turque-a-haut-risque-dans-la-region-d-idlib_5198249_1618247.html
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20171008-operation-frontiere-turco-syrienne-armee-turque-prend-part-mouvement
http://www.liberation.fr/planete/2017/10/08/turquie-jusqu-a-15-ans-de-prison-requis-pour-11-militants-des-droits-humains_1601690
https://www.lorientlejour.com/article/1077080/troupes-turques-a-idleb-les-vrais-objectifs-dankara.html
http://www.parismatch.com/Actu/International/Syrie-a-Idleb-les-jihadistes-isoles-a-l-approche-d-une-offensive-turque-1366235
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20171010-syrie-turquie-offensive-reconnaissance-province-idleb-tahrir-cham
http://plus.lesoir.be/117935/article/2017-10-06/en-turquie-une-population-en-etat-durgence-mental