100e anniverssaire de la république de Turquie

Revue de presse

REVUE DE PRESSE DU 08 NOVEMBRE 2017

Publié le | par Dilek, Pakize | Nombre de visite 1412
REVUE DE PRESSE DU 08 NOVEMBRE 2017

L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaître les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

Revue de presse du 8 novembre
©Turquie-News 2017

REVUE DE PRESSE DU 08 NOVEMBRE 2017

Signal de détresse d’ouvriers turcs

A Istanbul, dans plusieurs boutiques du géant du prêt à porter Zara, des clients ont retrouvé des messages d’appel à l’aide à l’intérieur des vêtements. De suite, l’info a été diffusée sur les réseaux sociaux nous informe LIBERATION. L’histoire commence il y a plus d’un an, quand le sous-traitant turc Bravo Tekstil part sans avoir payé les salariés. Le syndicat turc Disk Tekstil faute d’interlocuteur, s’adresse directement à la grande marque espagnole mais cette dernière tourne le dos aux employés également. Selon le président du syndicat, Asalettin Arslanoğlu, Zara doit prendre ses responsabilités car il affirme « comme d’autres grandes marques internationales, Zara a signé un accord contraignant qui garantissait les conditions de travail des employés de ses sous-traitants  ».
Le cas Zara met en lumière les difficiles conditions de travail des ouvriers du textile en Turquie. Phil Bloomer, directeur du Centre de ressources sur les entreprises et les droits de l’homme, dans son rapport annuel constate que, malgré des efforts de quelques enseignes, il est difficile d’imposer des normes et des contrôles dans un pays où le textile est roi se désole le correspondant.

Une femme de poigne

Meral Akşener, qui a lancé sa formation politique "IYI parti" pour défier Erdoğan lors des élections de 2019 en Turquie, est à l’honneur dans LE FIGARO MADAME.

Surnommée "Aséna", la louve de la mythologie turque, ou "la dame de fer" en référence à l’inflexibilité de Margaret Thatcher, Meral Akşener, 61 ans, est diplômée de l’Université d’Istanbul. Elle devient ensuite enseignante d’histoire puis assistante de recherches à la faculté d’ingénierie de Kocaeli. Elle s’intéresse à la politique, se présente dans un premier temps aux élections municipales de sa ville et elle est appelée pour occuper le fauteuil de ministre de l’Intérieur de 1996 à 1997. Elle devient très proche de l’ex-Première ministre Tansu Çiller. Elle devient une figure incontournable du paysage politique turc.
Elle milite au sein du parti nationaliste le MHP dont elle veut prendre la direction mais échoue face à son dirigeant Devlet Bahçeli, qui soutenait le « OUI » au référendum sur la réforme institutionnelle visant à renforcer les pouvoirs présidentiels. 70% des militants de base quitteraient le MHP apprend-t-on car « Elle entend restaurer les institutions, donner de l’air à la société civile laminée par les purges, dénouer la question kurde et rassembler une population qui n’a jamais été aussi divisée » (explication récupérée dans LE MONDE).

Mariage alaturca

A l’occasion de la sortie de son nouveau roman "Cette étrange chose en moi" il y a quelques semaines, l’écrivain turc, prix Nobel de littérature, Orhan Pamuk est interviewé par la presse francophone dont LE FIGARO MADAME. Il met en avant la dimension politique à travers ses romans. Il est ainsi inquiet de la tournure que prend son pays actuellement, à savoir la dérive autoritaire accentuée avec le putsch raté. Par ailleurs ses propos sur les mariages où il affirme que "60% des mariages en Turquie sont encore arrangés", ont retenu particulièrement notre attention. Ainsi, selon l’écrivain « Qui dit oppression dit, paradoxalement, romantisme : la femme qui s’enfuit avec un autre que celui que sa famille lui destine est ainsi un des thèmes les plus populaires dans les films turcs  ».

Ca y est, depuis le 3 novembre, les muftis, des religieux employés par le Diyanet (direction des affaires religieuses) peuvent désormais célébrer des mariages civils ; la loi les reconnaît peut-on lire dans LA CROIX. L’opposition s’inquiète de l’islamisation de la République turque. Une élue du CHP, Sezgin Tanrıkulu déclare à ce propos « L’AKP a pris une mesure, une de plus, qui sape les fondations laïques de l’État » mais le gouvernement nie ces accusations. Il avance l’idée que cette mesure permettrait de réduire les délais d’unions matrimoniales et offre une autre option. Le président Erdoğan estime qu’il est "naturel" que les muftis célèbrent des mariages étant donné qu’ils sont fonctionnaires, peut-on entendre sur RFI. Les associations féministes, continue la radio, craignent quant à elles que cette loi encourage le mariage de mineurs.

Démission des maires AKP, suite …

Depuis quelques semaines, les médias francophones s’intéressent à la démission des maires AKP des grandes villes turques. Cette semaine c’est le journal breton, LE TELEGRAMME, qui le mentionne. Le président Erdoğan, tentant de faire remonter la popularité de son parti au pouvoir depuis 15 ans explique le journal, oblige les maires des grandes villes turques à abandonner leur siège. Après, Ankara, Bursa (pôle industriel) et Balıkesir, le maire Edip Uğur, après avoir reçu des menaces visant sa famille, selon ses déclarations, n’a pas hésité à quitter le parti. La mince victoire du « Oui » lors du referendum et de surcroit, le « Non » l’ayant largement emporté dans les grandes villes comme Ankara et Istanbul, expliqueraient les motivations du chef d’Etat. La création de IYI parti, se fixant comme objectif de mettre un frein à l’AKP, ne facilite pas la tâche d’Erdoğan analyse le quotidien. Et à cela s’ajoutent des facteurs économico-politiques. "La situation politique est mauvaise", résume Marc Pierini, analyste à la fondation Carnegie Europe et ex-ambassadeur de l’UE à Ankara.

Incarcération d’Osman Kavala

L’agence progouvernementale Anadolu annonce l’incarcération d’Osman Kavala, mercredi dernier après plusieurs jours de garde à vue. Il est accusé de « tentative de renverser l’ordre constitutionnel » et « tentative de renverser le gouvernement », dans le cadre d’une enquête sur le putsch manqué du 15 juillet 2016 et sur un scandale de corruption qui a éclaté en décembre 2013. Toute la presse francophone avait exprimé son émotion et son inquiétude à l’annonce de son arrestation comme nous l’avions évoqué lors d’une précédente revue de presse.

Les médias reviennent sur le parcours de cette personnalité turque reconnue pour son implication dans la promotion du dialogue interculturel et très appréciée par l’Europe. Le politologue Jean-François Bayrat, dans une tribune offerte par le quotidien LE MONDE, explique que l’incarcération du mécène et médiateur souligne la volonté du président turc de mettre un terme au dialogue voire à une réconciliation entre les différentes composantes socioculturelles du pays.

LA CROIX reprend l’analyse du Professeur à l’IHEID, l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève. Il précise que Recep Tayyip Erdoğan avait lui-même ouvert un débat public pour favoriser le dialogue. Il prônait un discours sur la diversité ethno-confessionnelle de la République de Turquie. Il rappelle que, depuis, ce président a mis sous contrôle, avec ses purges suite à la tentative du coup d’état, l’armée, la magistrature, l’enseignement, les médias, les organisations de défense des droits de l’homme. Jean-François Bayart indique par ailleurs qu’Osman Kavala devient un bouc émissaire parfait ; en pointant du doigt l’appartenance ethnique d’Osman, le Chef d’Etat turc tente d’élargir ses sympathisants comme la gauche souverainiste et anti-capitaliste par exemple.

Demirtaş, toujours incarcéré

Un an après son arrestation, L’EXPRESS donne des nouvelles d’un rival du président turc, Selahattin Demirtaş, leader du HDP, parti prokurde en autres, et troisième force au Parlement turc précise-t-il. Il est accusé, avec une dizaine de députés de cette formation, d’être membre et de faire la propagande du PKK, qui est sur la liste européenne, américaine et turque des organisations terroristes. Serpil Kemalbay, co-présidente du HDP affirme que le gouvernement "essaie de mettre fin au parti." Les élus se plaignent de voir leur parti incriminé. La popularité du HDP est principalement due au charisme de Demirtaş insiste l’hebdo. L’universitaire Burak Bilgehan Özpek ajoute que l’avocat de formation a attiré "principalement un électorat non-kurde et libéral" afin de barrer la route à l’AKP.

Pour la reconnaissance de l’objection de conscience

Véritable institution, l’armée est considérée comme protectrice de la laïcité. Les militaires sont intervenus à plusieurs reprises jugeant un politique un peu trop religieux. Le service militaire est synonyme, pour les jeunes hommes, de leur passage à l’âge adulte et à la citoyenneté. Mais depuis que le gouvernement AKP a nettoyé le corps militaire et mis en place des personnes plus proches de leurs idées plutôt religio-conservatrices, est-ce toujours le cas se questionne L’ORIENT LE JOUR. Le quotidien note que les jeunes sont de moins en moins enthousiastes à effectuer leur service militaire. Comme l’atteste un étudiant serveur à mi-temps « Je pourrais me chercher un travail à temps plein, mais, tant que je n’ai pas fini mes études, le gouvernement me laisse tranquille. C’est pour ça que, chaque année, je me réinscris à l’université ». Beaucoup tentent d’échapper à cette obligation, soit en se faisant passer pour fou, homosexuel, ou en étant en surpoids ou bien en payant une somme importante.

En parallèle à ces différents stratagèmes, un mouvement lutte pour faire passer une loi sur la reconnaissance de l’objection de conscience depuis 2014. Davut Erkan, avocat et militant engagé, dépose régulièrement des recours devant la Cour constitutionnelle de Turquie mais les juges tardent à donner leur verdict », se désole-t-il. « Cela nous empêche de faire remonter les dossiers jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme », ajoute-t-il.

Actes terroristes

Tentant d’entrer dans la province d’Hakkari, dans le sud-est de la Turquie, 5 membres du PKK et 6 militaires turcs ont été tués apprend-t-on dans le journal régional OUEST FRANCE. Dans la même zone, ajoute-t-il, 12 terroristes du PKK ont été tués lors d’une opération.

Un communiqué de l’AFP, repris dans l’hebdomadaire L’EXPRESS, informe que jeudi dernier, huit membres des forces de sécurité turque ont été tués par le PKK à Şemdinli, près des frontières iranienne et irakienne. Le lendemain, en déclenchant une bombe artisanale à Diyarbakir, le PKK a tué un policier et en a blessé 9 autres.

Armes nucléaires

SPUTNIK livre l’analyse opposée d’experts concernant le stockage en Turquie de l’armement nucléaire. Nurşin Ateşoğlu Güney, spécialiste des questions de sécurité et du nucléaire civil, explique qu’étant donné que la Turquie a signé un Traité de non-prolifération des armes nucléaires sur son territoire excepté celle de l’Otan, la société turque ne doit pas craindre pour sa sécurité, cette présence est plus dissuasive estime-t-elle.
Contrairement au politologue Mehmet Ali Güller, qui soutient que "depuis l’époque de la guerre froide, les États-Unis considèrent la Turquie comme une tête de pont pour la réalisation de leur stratégie antirusse. La base d’Incirlik est toujours extrêmement importante pour les Américains du fait de sa situation géographique et stratégique », ainsi l’arme nucléaire est une menace autant pour la Turquie que pour ses voisins, conclut l’expert.

Technologie turque

Une nouvelle dans LE PETIT JOURNAL.COM qui enchantera les passionnés de technologie. La société turque de logiciel AkınSoft a ouvert sa première usine productrice de robots humanoïdes à Konya le 4 novembre. Cette société, qui a un peu plus de 20 ans, a établi 2000 partenariats dans 28 pays. Özgür Akın, le président du conseil d’administration signale que cette génération sera "programmée pour être utilisée dans les centres commerciaux, les foires, les aéroports, les hôpitaux et même dans les ménages”. Le recteur de l’Université de Konya, Bayram Sade, était ravi d’annoncer le futur partenariat avec l’usine.

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