L’équipe tient à souligner que les informations émises dans cette revue de presse ne reflètent pas nécessairement son opinion. Elle s’adresse à un public qui souhaite connaitre les sujets traités par les médias francophones relatifs à la Turquie.

Revue de presse du 7 mars 2018
©Turquie-News 2018

REVUE DE PRESSE DU 07 MARS 2018

Mini tournée africaine du Président Recep Tayyip Erdoğan

La semaine dernière, le dirigeant turc, accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires, a achevé sa visite africaine en Algérie, en Mauritanie, au Sénégal et au Mali avec la signature d’accord de coopération. Après le Tchad, le Soudan et la Tunisie en décembre dernier c’est sa seconde tournée signale RFI. Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, Erdoğan se rapproche du continent africain pour des raisons politiques. L’Algérie, la Mauritanie, le Mali et le Sénégal, sont membres de l’Organisation de la coopération islamique rappelle LE POINT.

En Algérie, les accords concernent les secteurs des hydrocarbures, l’enseignement supérieur, la diplomatie, la culture, le tourisme et l’agriculture. De plus, Erdoğan a prévu d’investir un milliard de dollars pour la production de polypropylène.

En Mauritanie, le Chef d’Etat turc a présidé la signature d’accords bilatéraux dans les domaines de la pêche, de l’agriculture, de la protection des investissements, du tourisme ou encore des hydrocarbures et des mines peut-on lire sur JEUNE AFRIQUE et de l’enseignement supérieur ajoute LE 360 AFRIQUE. A Nouakchott, le Président turc a promis 5 millions de dollars pour financer le G5 Sahel, la force militaire constituée par cinq pays africains pour lutter contre les groupes djihadistes actifs au Sahel. Signe du rôle accru qu’Ankara entend jouer en Afrique insiste LE POINT.

A Dakar, le président turc s’est longuement entretenu avec son homologue sénégalais, Macky Sall. Les deux états ont également signé, sans donner de détails, des contrats de partenariats dans les secteurs des hydrocarbures, des mines et du ferroviaire informe RFI.

A Bamako, au Mali, la visite de quelques heures va permettre de redynamiser les liens de coopération entre les deux pays et sera l’occasion de donner un élan accru aux échanges et aux partenariats entre les économies maliennes et turques annonce L’AGENCE DE PRESSE AFRICAINE.

Par ailleurs, la diplomatie économique turque a désormais du poids et avance vite précise RFI. Ankara a ainsi exigé et obtenu la fermeture des écoles du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par l’Etat turc d’être à l’origine de la tentative de coup d’Etat en juillet 2016, explique JEUNE AFRIQUE.

Arrestation de 2 militaires grecs en Turquie

L’agence de presse étatique turque Anadolu a annoncé le placement en détention de deux soldats grecs, la semaine dernière. Ils sont soupçonnés de « tentative d’espionnage » et d’être entrés « en zone militaire interdite ». Le porte-parole de l’état-major grec, Nikolaos Fanios a expliqué que les conditions climatiques « étaient mauvaises et les deux militaires, qui étaient armés, ont perdu leur orientation », rapporte LE FIGARO.
Le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, a indiqué que le chef de l’état-major grec s’était entretenu au téléphone avec son homologue turc "dans un bon climat" pour régler cette affaire et "afin que les procédures légales en Turquie soient rapidement entamées", précise L’ORIENT LE JOUR. Le journal régional OUEST FRANCE, quant à lui, rappelle les tensions entre Ankara et Athènes, notamment au sujet de l’exploitation du gaz dans les eaux chypriotes, dans l’est de la Méditerranée où le dirigeant turc invoque les « droits inaliénables » de la communauté chypriote-turque de l’île divisée sur ses ressources naturelles. Néanmoins ces deux pays, membres de l’Otan, tentent de préserver de bons rapports.

Un animateur licencié pour appel à la violence

La presse francophone s’empare du sujet. L’appel au meurtre de civils lancé par un présentateur d’une chaine turque Akit TV, Ahmet Keser, a suscité l’indignation du public en affirmant que si l’armée déployée en Syrie devait tuer des civils, elle commencerait par les « traîtres » habitant des quartiers libéraux d’Istanbul « Pourquoi l’armée turque irait-elle là-bas pour tuer des civils ? Si on devait tuer des civils, on commencerait par Cihangir, Nisantasi, Etiler, n’est-ce pas ? Il y a plein de traîtres. Il y en a aussi à l’Assemblée nationale ». LE POINT souligne que la violence politique s’exacerbe en Turquie en rappelant qu’un présentateur de la même chaine assurait qu’il était religieusement « permis » de tuer les journalistes du quotidien d’opposition Cumhuriyet. Suite à cette levée de boucliers, la chaine Akit a congédié l’animateur, signale L’ORIENT LE JOUR.

Parallèlement, un procureur turc a requis plus de quatre ans de prison contre Ahmet Keser. Il a lancé une enquête contre lui pour « incitation à la haine et animosité en public », « provocation » et « diffamation », détaille PARIS MATCH. L’AKP, le parti au pouvoir, condamne également la tirade du présentateur en la qualifiant de provocation et qu’elle « sabotait l’unité de la Turquie ». La journaliste d’opposition Ayşenur Arslan estime que ce n’est pas un cas isolé, il s’agirait d’un problème sociologique relaye LE FIGARO MAGTV.

Blacklist de chansons à TRT

Décidément l’audiovisuel turc ne sort pas de la polémique. Cette fois elle concerne une liste noire, révélée par Atilla Sert, un député du principal parti d’opposition, le CHP, de plus de 200 chansons interdites sur les chaînes du groupe, informe L’ORIENT LE JOUR. Un comité de la TRT évalue chaque année en fonction d’un article de la loi bannissant des chansons avec des contenus qui appellent à la haine et à la violence, ou qui encouragent la consommation d’alcool et de drogues. Ou plus généralement, qui seraient « contraires aux valeurs nationales, à la morale et à la protection de la famille », ou « obscènes ». La chaine justifie la censure en affirmant que ces chansons pourraient « influencer négativement le développement des enfants ».

Condamnation à la prison pour une députée du HDP

Dilek Ocalan, députée du HDP et nièce du chef historique du PKK, a été condamnée par un tribunal de Şanliurfa dans le sud-est, informe l’agence Anadolu, retransmis par LE FIGARO. La députée est accusée de « propagande terroriste ». En 2016, elle aurait légitimé les actions du PKK et aurait fait de la "propagande" lors des funérailles d’un membre du PKK. Le HDP a toujours nié les accusations des autorités turques de vitrine politique du PKK, précise le quotidien. Ainsi, neuf députés du HDP sont actuellement incarcérés, selon le parti, dont ses anciens co-présidents Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, écroués depuis novembre 2016, indique PARIS MATCH.

Ersin Karabulut : un dessinateur turc à l’honneur en France

Le premier album illustré en français aux éditions Fluide glacial « Contes Ordinaires d’une société résignée » d’Ersin Karabulut fait l’unanimité de la presse francophone. Il est très bien accueilli. Les médias sont allés à sa rencontre, ils dressent un portrait élogieux de l’artiste de 37 ans, qui fait de la bande dessinée depuis plus de 20 ans.

Ersin Karabulut, est co-fondateur de Uykusuz, (Insomniaque) un des derniers journaux satiriques de la Turquie insiste la presse. Interrogé par LE PETIT JOURNAL.COM, l’auteur se dit honoré et heureux d’être publié en France car il a grandi avec Tintin et Obélix. Petit, il pensait même que tout le monde dessinait. Il a choisi d’être dessinateur alors que ses parents lui prédisaient une carrière d’ingénieur. A 16 ans, le magazine Pışmış Kelle (disparu aujourd’hui) a publié son premier dessin.
« Contes ordinaires, d’une société résignée  » réunit 15 histoires, adaptées à la France en réduisant les dialogues car « les Français sont plus visuels » affirme-t-il sur RFI. « Entre poésie et satire » qualifie la radio, « Poésie, réalisme, surréalisme, anticipation, fantastique », résume le journal de la BD, LIGNE CLAIRE INFO. Les thèmes abordés sont très variés : le déterminisme, la famille, la vie de couple, le show-business, les phénomènes de société, le conformisme, la politique entre autres. Ces histoires parlent de l’horrible confort de nos lâchetés quotidiennes, ajoute FRANCE INFO. De façon grinçante, avec un dessin ultra créatif, ces contes expriment de façon métaphorique l’état d’angoisse dans lequel une société est plongée quand le pouvoir devient une dictature, pointe FRANCE INTER.

RFI met l’accent sur le dernier conte, intitulé « Monochrome », le personnage voit la noirceur arriver avec la montée au pouvoir du parti des gris, « ce n’est pas facile de montrer ses couleurs en Turquie » déclare Ersin Karabulut. Les moyens d’expression sont très compliqués en Turquie affirme la station, « c’est pourquoi j’utilise la métaphore, j’écris quelques fables car c’est le moyen d’exprimer ces idées » répond le dessinateur. Par ailleurs, la caricature turque est une vieille tradition, qui remonte à l’Empire ottoman. Même si ces histoires s’adressent à l’origine à la société turque, elles sont tristement internationales se désole RFI. Malgré le désespoir, la résignation, la cruauté où l’artiste dépeint une société décadente, il reste optimiste.

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