Retour sur Besiktas-Fenerbahçe : derby de haut niveau et score à la mode.
3-3.Le tant attendu derby s’est soldé par ce score à Istanbul. Comme le tant attendu duel entre la Fiorentina et l’Inter en championnat d’Italie deux jours auparavant.
Avec quelques phases de jeu similaires. Engagement, vivacité, quelques cartons mais pas trop, une pluie de buts. La Turquie et l’Italie, grandes absentes de la dernière coupe du monde, ayant une revanche à prendre sur la scène internationale.
Des nations qui se devront de surprendre dans les prochains mois et que le support de leurs championnats respectifs doivent guider dans cette voie en présentant de solides affiches comme terreaux de réflexion.
3-0 à la mi-temps. Finalement 3-3 et un poteau partout. Avec un temps additionnel comptant autant d’actions qu’une vraie mi-temps. Du vrai foot turc de haut niveau.
UNE RENCONTRE SANS TEMPS MORTS.
Les vingt premières minutes ont consacré une domination beaucoup plus ’’ Kartal ’’ que ’’ Fener ’’. Pour laisser place à un rééquilibrage à 120 degrés. Le Fenerbahçe subissant une véritable hémorragie au milieu du terrain, par le harcèlement enduré par Tolgay Arslan dépassé, conspué. Les buts de Gokhan Gonul sur frappe sèche et de l’inévitable Burak Yilmaz sur penalty autoritaire ont été obtenus tout à fait logiquement. Ce dernier réalisant un doublé avant la mi-temps,en exploitant l’ouverture de Kagawa devant Salik Ciftipinar pétrifié.
La deuxième mi-temps, ce sont cette fois les jaunes et bleus qui ont pris les choses en main, réduisant le score par deux fois pour enfin contraindre les blancs et noirs au partage des points. Derby très disputé jusqu’à la fin, avec des actions de Burak Yilmaz, intenable, et de Dirar, Valbuena. Les goals Volkan Demirel et Karius ont eu l’occasion, eux, de nous régaler quelques parades de classe.
BESIKTAS CRÉDIBLE.
L’équipe a déployé un jeu construit s’appuyant sur u déploiement par les côtés.. Devenant toutefois prévisible par la suite comme ses adversaires l’ont si bien compris en deuxième père. Une formation crédible, la plus convaincante de la soirée. À signaler cependant le déséquilibre produit par Yalcin, quelque peu atone. Quaresma, fort utile, aurait pu peser davantage si son coach l’avait aligné un peu plus tôt.
LE FENERBAHÇE N’EST PAS MORT.
Le Fenerbahçe a proposé un jeu contournant peu les obstacles, plus de verticalisations. Ça passe ou ça casse. En l’occurrence ça a cassé puis c’est passé.
Un jeu imprévisible par hésitation a laissé sa place à un jeu imprévisible par volonté et esprit d’équipe. Plus que par talent pour le moment. Cette volonté de bien faire a produit un sursaut. Après la réduction du score de Zajc, le but d’une tête décidée de Salik Ciftipinar a relancé son équipe répartie de très, très loin. Le dernier but égalisateur a réanimé les espérances pour le reste de la saison :un bon tir ajusté de Hasan Ali Kaldirim suite à un bon travail de Soldado.
Fenerbahçe reste convalescent mais ne se trouve plus à l’article de la mort.
EN ATTENDANT L’AVENIR PROCHE.
Les réflexes retrouvés de Volkan Demirel compenseront-ils la convalescence de Volkan Babacan ? Cela est à prendre en considération avant le match Turquie-France dans quelques mois. Les agissements de gens comme Kaldirim ou B. Yilmaz n’étant que bénéfiques pour la Milli Takim qui affrontera la France puis l’Islande dans les étapes de qualifications continentales. Là, un match de la trempe de Besiktas-Fenerbahçe pourrait exporter l’image d’une Süper Lig de qualité aux prochaines échéances capitales.
Gianguglielmo /Jean-Guillaume LOZATO, professeur d’italien à L’ENSG et à International Paris School of Business,chargé de cours à l’Université Paris-Est. Auteur de recherches universitaires sur le football italien en tant que phénomène de société.