REPONSE A SETA PAPAZIAN
Le 12 octobre dernier le site d’information en ligne « huffingtonpost.fr » a publié un texte (1) de Séta Papazian, activiste de la « cause arménienne » et présidente du « Collectif VAN ».
Intéressant à plus d’un titre, ce texte montre les mécanismes et les articulations du discours et de la conception du monde de ces activistes – sorte d’hallucination raisonnée ou du moins qui a l’apparence d’être de « bon sens ».
Ainsi, Madame Papazian partant d’un tract antisémite en « langue turque » dans la commune belge de Schaerbeek qui qualifierait un candidat de « juif et sioniste actif », en arrive soudainement à parler de la « négation du génocide arménien » également en « langue turque » :
« si les attaques en langue turque contre “le mensonge du génocide arménien” sont monnaie courante » dit-elle.
Passer d’un tract « antisémite » à une « négation d’un génocide » demanderait quelques analyses et précisions, pour juger de la pertinence de ce qui est exposé Or, le seul argument soulevé est qu’il s’agit de la « même langue » donc c’est pareil. Ce genre de « raisonnement » fait penser aux généralisations xénophobes de ceux qui voyant un délinquant issu d’une certaine communauté attribuent la délinquance à l’ensemble de celle-ci.
Cette « xénophobie » est dans l’air du temps et la présidente de « collectif VAN » surfe sur celle-ci (par ex : « moralité des candidats allochtones », « collusions, compromissions, accords contre-nature » , « Le terme “allochtone” a remplacé en Belgique l’appellation “issu de l’immigration” jugée discriminatoire ; mais depuis peu, “allochtone” serait également considéré comme stigmatisant ») alors même qu’elle parle de « démocratie », de « valeurs européennes » ou de « question morale ».
Car il ne faut pas s’y tromper si ces activistes de la « cause arménienne » avancent des arguments « moraux » ou « humanistes » leurs discours sont modulés par la haine (le fait, ici, de concevoir que ce qui est énoncé en une certaine langue suffit à lier deux faits et en faire une généralité montre le degré de préjugé, d’ « hallucination » pour reprendre le qualificatif utilisé en introduction) et la xénophobie.
Revenons au texte, Séta Papazian passe donc à enjambée frénétique d’un tract au « premier génocide du XXeme siècle » pour montrer que décidément les Turcs sont des gens dangereux et que ce danger est toujours sous-estimé malgré le surmenage et les alertes des activistes de la « cause arménienne » :
« Pour notre part, nous n’hésiterons pas à mettre en cause l’absence d’éthique des partis traditionnels belges eux-mêmes qui ferment les yeux sur la moralité des candidats allochtones pour peu que ces derniers leur apportent les voix de leur communauté d’origine. »
Le « génocide arménien » quant à lui permet à Madame Papazian de rebondir sur le « panturquisme » qui aurait conduit à l’ « extermination planifiée de la minorité arménienne (et des autres minorités chrétiennes) de l’Empire ottoman en 1915. »
Ce « panturquisme » qui aurait donc conduit aux « exterminations » citées ci-dessus, serait à son tour ce qui compose l’identité des Turcs et des immigrés turcs :
« Que ce soit en Turquie ou au sein de l’immigration turque, le nationalisme est encore de nos jours le principal moteur d’une société hélas majoritairement éduquée dans la haine de l’autre (Arménien, juif, et Kurde principalement) et dans la paranoïa du complot mondial contre la Turquie. L’antisémitisme trouve tout naturellement sa place dans le champ de ces replis communautaires inquiétants. »
Il en va de même des politiques et des candidats aux élections d’origine turque qu’il faudrait exclure de la vie… politique :
« Disons les choses clairement : est-il normal que les responsables politiques belges se montrent plus conciliants envers l’extrême-droite allochtone qu’ils ne le sont envers l’extrême-droite européenne ?
C’est pourtant ce qui se passe. Les milieux politiques se doivent d’affronter cette contradiction au plus vite car leur passivité encourage certains milieux à faire des amalgames malsains. »
Madame Papazian termine son texte contre le communautarisme, qui serait à la limite le seul endroit du texte auquel la raison pourrait souscrire, si du moins elle parlait d’elle-même, car ses mots expriment tout à fait l’activisme et les lubies des militants de la « cause arménienne » pour qui tout Turc est un « danger » et dont les « hallucinations » ramènent tout aux événements de 1915 considérés d’un point vue déformé :
« Si l’on n’y prend garde, le “laboratoire” belge, avec la manipulation électoraliste d’un vote communautaire ethnocentré et crispé, préfigure ce qui se passera en France. »
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(1) L’article est à l’adresse suivante : Huffington Post