Deux stands de commémoration à la mémoire des victimes du génocide de Khodjaly, commis il y a 21 ans par l’Arménie, étaient dressés lundi sur la Place Watslav à Prague (République tchèque).
L’un des stands proposait gratuitement des produits typiques de la culture azerbaïdjanaise et des plaquettes de sensibilisation aux massacres commis par l’Arménie contre le peuple azéri du Haut-Karabagh.
De jeunes militants ultra-nationalistes, téléguidés par l’Ambassade d’Arménie à Prague, ont perturbé les stands en distribuant à quelques mètres de là des tracts de propagande négationnistes expliquant la version arménienne des massacres.
Les nationalistes arméniens se sont même introduits de force à l’intérieur des stands pour distribuer les plaquettes de manipulation et de désinformation dont le contenu est dicté par Erevan.
Les perturbateurs ont finalement été évacués par le service d’ordre sans qu’il n’y ait de blessé. Selon un site internet ultra-nationaliste arménien basé en France qui relaye la propagande négationniste arménienne, les Arméniens qui ont perturbé les stands auraient distribué "près de 700 flyers et des dizaines de plaquettes en tchèque".
Haut-Karabagh
Le Haut-Karabagh est une région d’Azerbaïdjan occupée par l’armée arménienne depuis le début des années 1990. L’invasion arménienne s’est soldée par de violents massacres de civils azérbaïdjanais. Par la suite, l’Arménie a appliqué une politique de purification ethnique en déportant la totalité des survivants azérbaïdjanais de leurs terres.
Aujourd’hui, plus d’un million de réfugiés azerbaïdjanais vivent dans des conditions précaires en attendant de pouvoir éventuellement récupérer leur biens spoliés par l’Etat arménien.
Les terres et maison abandonnées sont "offertes" par l’Etat arménien aux colons (des volontaires ou bien d’anciens prisonniers) installés pour peupler artificiellement les territoires occupés.
Un nombre croissant de pays, d’Etats, de collectivités ou d’instances internationales condamnent les massacres, reconnaissent leur caractère génocidaire ou les qualifient de crime contre l’humanité. De plus en plus de voix demandant à l’Arménie de faire son travail de mémoire et de libérer les territoires qu’elle occupe illégalement (comme stipulé par plusieurs condamnations de l’ONU).
Les organisations nationalistes arméniennes nient les massacres et la déportation du million d’Azerbaïdjanais et se servent de leurs officines en Europe ou en Amérique pour faire pression sur les instances politiques afin de bloquer la résolution du conflit. Certaines campagnes arméniennes, notamment en France ou aux Etats-Unis, vont jusqu’à inverser les rôles et présenter les Azerbaïdjanais comme les agresseurs.
A l’origine peuplé de 150 000 habitants, entre Arménie et Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh ne comprend aujourd’hui plus que des colons arméniens. 30.000 Azerbaïdjanais ont été massacrés, deux millions d’entre eux ont été déportés du HK et des sept régions d’Azerbaïdjan attenantes, prises par les troupes arméniennes lors de l’invasion.
Voir également :
Imprescriptible, base documentaire sur le Génocide des Azérbaïdjanais
Nettoyage ethnique, liens sur les purifications ethniques contre le peuple Azerbaïdjanais (1991-1994 et 1918-1920) par les Arméniens