[Turquie News] - L’opposition et des médias ont indiqué mercredi que le groupe audiovisuel public TRT avait transmis au parlement une liste de 208 chansons qui avaient été interdites de diffusion en 2016, dont 142 en turc et 66 en kurde. Parmi les artistes concernés figurent les chanteuses populaires Demet Akalin, Sila et Bengü.
Mais la TRT a réagi dans un communiqué dans la soirée, affirmant que ces informations "ne reflètent pas la vérité" et qu’"il n’est pas question pour la TRT de bannir des artistes" mais simplement de respecter la loi qui interdit la diffusion de contenus encourageant à fumer, à boire de l’alcool, ou véhiculant de la "propagande terroriste".
"Sur les 32.848 programmes de la TRT passés en revue par des experts en 2016, seuls 2 programmes télévisés, 30 spots publicitaires télévisuels, 8 spots publicitaires radiophoniques et 208 morceaux de musique n’ont pas été diffusés, et ce pour des raisons légales", a ajouté le groupe audiovisuel.
Le porte-parole du gouvernement, Bekir Bozdag, a défendu jeudi l’action de la TRT affirmant qu’elle faisait "son devoir". "Présenter au public quelque chose que la TRT fait tous les ans comme si c’était une première (...) comme si c’était une sorte de censure illégale, est d’une grande immoralité", a-t-il déclaré lors d’une intervention télévisée.
Atilla Sertel, un député du Parti républicain du peuple (CHP, social démocrate), principal parti d’opposition, était monté au créneau mercredi sur cette affaire, faisant référence à des décisions similaires prises à la suite de coups d’Etat par le passé.
"La TRT avait préparé un programme spécial en 2013 sur les chansons qui étaient +interdites de diffusion+ pendant la période du coup d’Etat. Que va-t-elle faire à propos des chanteurs interdits d’aujourd’hui ?", a-t-il déclaré.
Source : avec L’Orient le Jour