Peines confirmées en appel pour les journalistes de Cumhuriyet
La condamnation par la justice turque de 14 employés du journal d’opposition Cumhuriyet accusés de soutenir le réseau du prédicateur Fethullah Gülen a été confirmée aujourd’hui en appel.
Un tribunal turc a confirmé ce mardi en appel des peines de prison fermes contre d’anciens collaborateurs du quotidien d’opposition Cumhuriyet, dont le procès est devenu le symbole des atteintes à la liberté de la presse sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan. Six de ces journalistes vont devoir retourner en prison, tandis que les autres – condamnés à des peines plus lourdes en première instance – peuvent encore se tourner vers la Cour de cassation.
Yaşanılan krizlere çare üretmesi beklenen iktidardan açıklama geldi : Karikatüristi tekrar atın içeri !
Evet bana yine cezaevi yolu göründü. Kendinize iyi bakın...
— Musa Kart (@MusaKart) 19 février 2019
« La prison, une fois de plus. Prenez soin de vous... » C’est ce qu’a écrit sur Twitter le caricaturiste Musa Kart, lauréat l’an dernier du Prix international du dessin de presse, à l’annonce du verdict de la cour d’appel régionale d’Istanbul.
Ce tribunal se prononçait sur la condamnation à des peines de prison de quatorze anciens journalistes et employés de Cumhuriyet, l’un des derniers titres d’opposition de Turquie.
En avril 2018, ils avaient reçu des sentences allant de deux ans et demi à huit ans d’emprisonnement pour « propagande terroriste » et « assistance à une organisation terroriste ». Le dessinateur Musa Kart et cinq de ses anciens collègues, qui avaient écopé de moins de cinq ans de prison, vont retourner derrière les barreaux pour purger le reste de leur peine – un an pour la plupart d’entre eux. Ils peuvent encore saisir le Conseil constitutionnel, mais cela n’empêchera pas leur retour en détention.
Cumhuriyet est l’une des rares voix critiques à l’égard du gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan. Les journalistes Kadri Gursel et Hakan Kara, le caricaturiste Musa Kart, l’avocat Bulent Utku et le comptable Emre Iper seront renvoyés en prison pour purger le reste de leurs peines, toutes inférieures à cinq ans. Le rédacteur en chef Murat Sabuncu ainsi que les journalistes Ahmet Sik, Hikmet Cetinkaya, Orhan Erinc, Akin Atalay et Aydin Engin feront appel de leurs condamnations, supérieures à cinq années d’emprisonnement, devant une juridiction supérieure, a précisé Cumhuriyet.
Source : avec RFi