Plusieurs banques centrales sont intervenues ces derniers jours pour stabiliser leurs monnaies.
Face aux coups de boutoirs résultant du retrait de nombreux investisseurs, des incertitudes causées par la hausse du pétrole, l’arrêt probable des mesures de soutien de la Réserve fédérale et la crise syrienne, les banques centrales des pays émergents sont sur tous les fronts. Au Brésil, en Indonésie, en Turquie et en Inde, elles ont multiplié ces dernières heures les actions pour arrêter la chute des devises et l’écroulement de leurs marchés boursiers. Des remèdes souvent identiques, qui peuvent stabiliser, à défaut d’enrayer une crise qui semble bien partie pour durer.
Moins d’une semaine après l’annonce de sa contre-offensive pour défendre sa monnaie sur le marché des changes,la banque centrale brésilienne a hier à nouveau relevé ses taux directeurs (d’un demi point) pour tenter de faire « chuter l’inflation ». En moins de six mois, ces taux sont passés de 7,25 % à 9 % par an alors que le taux d’inflation demeure élevé (6,3 %, soit proche de la limite de 6,5% définie par le régime de ciblage de l’inflation) et que l’activité économique a du mal à décoller. « Cela redonne de l’intérêt pour des investissements en "carry trade", observe Jean-Louis Martin, responsable des pays émergents au Crédit Lyonnais, mais ce n’est pas sûr que ça dure. » Car la croissance reste morose, sur fond d’agitation sociale latente, et bien en deçà des attentes des investisseurs. D’où une grosse « déception » envers les pays émergents, dont le Brésil, estime Jean-Louis Martin.
Les mêmes solutions sont appliquées ailleurs. Hier, la banque centrale indonésienne a relevé son taux directeur pour la troisième fois en trois mois - à 7 %, contre 6,5 % auparavant - lors d’une réunion extraordinaire organisée pour calmer les marchés. Elle a également augmenté de 50 points de base, à 5,25 %, son taux au jour le jour. La roupie indonésienne a perdu environ 12 % de sa valeur cette année, atteignant un plus bas en quatre ans.
En Turquie, plus de 8 milliards de liquidités ont été injectés depuis juin sur les marchés. Cette semaine, le président de la banque centrale turque, Erdem Basci, a rappelé qu’il disposait actuellement d’environ 40 milliards de dollars de réserves cessibles pour soutenir la livre turque. Mercredi et jeudi, la banque centrale a vendu 50 millions de dollars par adjudication.
Lire la suite sur Les Échos