ON VOUS TIENT A L’ŒIL.

Révélations ou révélateurs ? La saison 2018-2019 a débuté. Attention aux turcs de ne pas reprendre les mauvaises habitudes. C’est-à-dire de privilégier les duels de Super Lig au détriment de l’international.

C’est certain. Les turcs manifestent de l’attachement à leur équipe nationale. Les récents revers ont laissé infuser un thé turc au gout bien amer ces derniers mois. Une amertume se muant en acidité lorsque les téléspectateurs supporters de la Milli Takim se sont trouvés à contempler le spectacle de Russie 2018 sans leur formation favorite.

LA LEÇON DU CHAMPIONNAT : AKHISAR REVELATION OU REVELATEUR ?

La Super Lig est intense. Ce n’est pas un hasard si le portugais Quaresma du Besiktas s’est illustré au Mondial en inscrivant l’un des plus beaux buts de la compétition. Toutefois , les habituels ténors ( Besiktas , Fenerbahçe , Galatasaray , ou encore Trabzonspor ) ont été bousculés par des nouveaux arrivants . Istanbul BB entre autres , lors de l’ avant-dernier exercice . La saison 2017-2018 nous a fait découvrir Akhisar , particulièrement en Coupe de Turquie . Un des objectifs de la saison encours sera cependant de lutter contre un hooliganisme oppressant .

LE JEU TURC ET LES COUPES EUROPEENNES COMME VARIABLE D’AJUSTEMENT.

Incontestablement , le jeu " alla turca " est des plus intéressants . Complet . Malgré une élimination lors de la course à la qualification pour un tournoi international , la sélection a tenté immédiatement de relever la tête en matchs amicaux . Remémorons-nous la victoire sur une équipe d’Iran pourtant très accrocheuse ( pour preuve,Azmoun et Ghoddoss ont brillé au Mondial ). Le jeu turc a proposé de belles solutions y compris par l’intermédiaire de ses clubs . Il suffit de repenser au parcours du Besiktas dont Lyon a eu du mal à se défaire . Alors que Konya et Osmanlispor avaient reçu leur baptême du feu en Europa League . Et du contiental à l’international , il n ’ y a qu’ un pas . Et il semblerait que cela puisse repartir à en juger la victoire des noirs et blancs stambouliotes sur Belgrade par trois à zéro .

QUE FAIRE POUR LA MILLI ?

Observer. Retenir . Définir . Capitaliser . Réagir . Agir . Des mesures s’imposent mais aussi leurs applications . Sans perdre de temps dans d’interminables luttes d’opinions et s’armer pour pallier certaines méformes (Emre Mor) ou réactions épidermiques (Arda Turan). La Turquie du foot a un vivier,des sponsors, un public passionné. Un dosage intelligent de ces ingrédients doit s’appliquer. Redonner confiance tout en la regagnant en axant davantage les efforts sur la préparation psychologique semble être le prochain pallier à franchir .

Le football turc doit opérer un géo-recentrage rigoureux. Un maillage constant aussi bien du championnat local que de ceux étrangers. La confirmation de Akbaba et la révélation de l’ailier droit Akgun, tous deux au Galatasaray , seraient judicieux à associer à la bonne forme actuelle de Calhanoglu et de Cengiz Under (qui a été excellent face à l’Atalanta,par exemple en offrant un superbe centre à destination de Pastore,lequel a marqué d’une talonnade magistrale ), officiant eux en championnat italien.

Prochaine échéance : Turquie-Russie. Une possible victoire à domicile pourrait tout à fait relancer une dynamique de succès. Attention à ne pas confondre concentration et isolement, ou à prendre l’introspection pour une hibernation . ou la Turquie risquerait de nouveau de prendre un coup de froid.

Gianguglielmo /Jean-Guillaume LOZATO, professeur d’italien à L’ENSG et à International Paris School of Business,chargé de cours à l’Université Paris-Est. Auteur de recherches universitaires sur le football italien en tant que phénomène de société.