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Nouvelle-Calédonie, néo-colonialisme français et occidental.

Publié le | par Engin | Nombre de visite 231
Nouvelle-Calédonie, néo-colonialisme français et occidental.

Nouvelle-Calédonie, néo-colonialisme français et occidental.

Tandis qu’en Nouvelle-Calédonie le peuple kanak se soulève contre le vol de ses terres, c’est-à-dire le vol de sa souveraineté politique, dans le cadre d’un projet de loi imposé par l’État français qui donne le droit de vote aux populations non autochtones récemment installées dans l’île et qui met en minorité le peuple kanak, le gouvernement d’Emmanuel Macron a décrété l’état d’urgence, fait intervenir l’armée, dépêché plus de 1 000 policiers et gendarmes depuis la France, dont une centaine de gendarmes des forces spéciales du GIGN, interdit le réseau social TikTok et mène actuellement des opérations armées contre les Kanaks, répondant ainsi par la violence étatique au soulèvement légitime des autochtones contre l’État colonialiste français, violences qui ont causé plusieurs centaines de blessés et 6 morts.

Pour ajouter le crime à la répression, dans ce contexte néo-colonialiste, une milice civile, constituée des descendants des colons blancs français, en collaboration avec les forces de l’ordre de l’État, a assassiné en toute impunité 3 Kanaks, le plus jeune étant âgé seulement de 17 ans.

Ces violences, qui sont l’héritage des crimes coloniaux où les peuples étaient assassinés, assujettis et leur culture, leur mode de vie anéantis, démontrent l’esprit de domination français qui règne toujours en Nouvelle-Calédonie et dont est victime le peuple autochtone de l’île.

En métropole, les médias participent, à leur manière, aux violentes répressions de l’État contre le peuple kanak, cherchant à déshonorer et discréditer les Kanaks, les accusant d’être des mafieux du CCAT (cellule de coordination des actions sur le terrain).

Par ailleurs, afin de se disculper de ses politiques néo-colonialistes, les Français, coupables de violences et crimes sur le peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie, où des milices civiles, en coopération avec les forces d’État, répriment dans le sang les droits d’un peuple, ont pris pour cible l’Azerbaïdjan en accusant les Azerbaïdjanais de tous les maux, c’est-à-dire fondamentalement de nuire aux intérêts dominateurs et colonialistes de l’État français, les Azerbaïdjanais étant désignés responsables de la résistance du peuple kanak pour ses droits.

Les autorités azerbaïdjanaises ont démenti être impliquées dans les soulèvements du peuple kanak, mais les accusations contre l’Azerbaïdjan vont s’amplifiant dans le monde politique et les médias, accusations d’autant plus étranges que l’État français a des vues sur les territoires azerbaïdjanais du Karabakh.

Ainsi, l’État français, avec ses bras civil et médiatique, dissimulé sous ses faux habits de démocratie, d’anti-souverainisme voire d’internationalisme, projette sournoisement de priver les autochtones de Nouvelle-Calédonie de leur terre, réprime dans le sang leur résistance, porte des accusations infondées, mensongères contre d’autres États, et ce afin de faire prévaloir, dans un esprit néo-colonialiste le plus brutal et criminel, les intérêts souverains français de domination géopolitique et économique.

Nous retrouvons ainsi le nouveau système français, et plus généralement occidental, constitué des collaborations qui lient l’État, les civils organisés et les médias, pour lesquels la vie et les droits des autres peuples ne valent rien et qui ont pour objectif de porter et faire proliférer les intérêts de leur État, et du monde occidental, en dépit de la vérité, des lois et des principes démocratiques.

Évidemment, les intérêts des États occidentaux étant puissamment liés, les Occidentaux, toujours prompts à porter des accusations droits-de-l’hommiste contre les États tiers lorsqu’il est question de leurs intérêts géopolitiques et économiques, sont silencieux, par solidarité occidentaliste, sur les crimes de l’État français contre le peuple kanak.

Ainsi, dans un cadre plus mondial, nous sommes à une nouvelle ère du colonialisme.

Historiquement, au 19ᵉ siècle, le colonialisme était celui des rivalités entre les États-nations occidentaux, où les populations civiles participaient aux politiques et projets coloniaux par l’intermédiaire de leur État et des entreprises commerciales (les compagnies coloniales européennes).

Dans le néo-colonialisme actuel, les États occidentaux sont alliés et le monde civil participe, intervient directement dans l’espace public, à l’intérieur des sociétés des États ciblés, et non plus seulement en tant qu’employés visibles dans l’espace d’organisation délimité et centralisé des États (agents, soldats, fonctionnaires, etc.) ou des entreprises commerciales.

Nous sommes à une époque où l’Occident, loin de l’esprit égalitaire, internationaliste hérité de la morale post-Seconde guerre mondiale, qui n’est d’actualité qu’en apparence, se structure ensemble, États et monde civil, se croit de nouveau moralement supérieur et en droit de mener des guerres totales et illégales.

Nous, peuples non-occidentaux et hors système, sommes ainsi confrontés à une colossale structure cancéreuse occidentale néo-colonialiste, qui avance sous faux drapeaux organisationnel et idéologique et qui s’étend par métastase dans des États tiers, en utilisant des communautés locales et des structures soi-disant simplement civiles et acquises aux intérêts occidentaux.

Dans ce cadre, lorsque les États occidentaux, attaquent les autres peuples et États sur les thématiques des droits-de-l’homme, de la démocratie, c’est assurément afin de servir leurs intérêts néo-coloniaux.

J’ai été moi-même, en raison de mes origines turques et étant au courant des politiques néo-coloniales des Occidentaux au sein du monde turc, surveillé, menacé, diffamé, insulté et oppressé de manière totalement illégale et arbitraire dans un État occidental soi-disant démocratique.

C’est un symptôme significatif de décadence d’un État dit démocratique, lorsque dans l’État en question les lois sont massivement et impunément enfreintes par une organisation restreinte de personnes détenant le pouvoir, et que les institutions d’État participent de cette illégalité, comme c’est le cas en France.

Ainsi, le néo-colonialiste des États occidentaux est en route, de nouveau, et il s’agit de le démasquer avec ses composantes civiles et son idéologie faussement internationaliste, universaliste.

Ilker Tekin


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