Izmir ville de légende. Izmir, l’une des villes les plus anciennes du monde. Imaginez une cité, riche de 85 siècles d’histoire, où quel que soit l’endroit où le regard se pose, tout serait propice à l’émerveillement.

Homère y vécut, le rhéteur Aelius Aristide rapportait à Marc Aurèle, qu’elle était si belle qu’elle servirait de modèle à la beauté même. Alexandre le Grand l’aimait tant qu’il la fit reconstruire. Victor Hugo disait d’Izmir, qu’elle était une princesse.

Imaginez une cité dont les habitants seraient enfants de tous les continents du monde.

Imaginez encore une ville où s’uniraient toutes les cultures, dans le respect et dans l’amour de la différence.

Imaginez toujours une ville qui borderait l’une des plus belles baies de la terre, un endroit qui laisserait croire que l’on pourrait marcher vers le soleil couchant, jusqu’à en effleurer ses rayons.

Imaginez enfin une ville où se jouxtent au travers des ruelles, églises, temples, mosquées et synagogues, une ville où ceux qui ne prient pas ensemble prient côte à côte.

La terre d’Izmir est précisément le berceau de telles valeurs, une terre où se marient par-delà les continents, populations, cultures et religions, dans un esprit de tolérance. Izmir, ville du monde où les passés les plus anciens invitent nos civilisations modernes à poursuivre leur route vers le futur, dessinant les contours d’un monde nouveau à réinventer sans cesse.

Il y a 100 ans, mon arrière grand-père construisait à Izmir, un grand ascenseur adossé à la falaise. L’appareil devait relier la partie haute de la ville à sa partie basse, répondant à un besoin crucial de la population. Un escalier existait pourtant, mais si long à gravir qu’il ne permettait pas aux personnes âgées ou à tous ceux qui avaient du mal à se déplacer, de se rendre des quartiers situés en haut de la ville à ceux situés en aval, et réciproquement. Pour mener à bien son projet, mon arrière grand- père, Nissim Levy avait importé d’Angleterre la machinerie et fait appel à des ingénieurs de différentes nationalités.

Sa volonté était de trouver un moyen de dépasser les obstacles géographiques qui interdisaient aux communautés de se réunir, de se fréquenter, d’échanger et de vivre ensemble.

Un siècle plus tard, le grand ascenseur d’Izmir est toujours là, et il continue sereinement sa mission. Edifice à l’image d’Izmir, ville de toutes les cultures. Et ce symbole d’unité des communautés, ce symbole de partage, n’est-il pas celui là même qui caractérise tant la vocation de l’exposition Internationale ?

L’emblème du BIE, que nous devons à un étudiant japonais, représente un cercle symbolisant l’amitié.

Quel plus beau thème de réflexion pourrions-nous offrir à notre planète en 2015 que celui proposé par la ville d’Izmir : « Nouvelles voies vers un monde meilleur et santé » ? Et qui pourrait mieux que la ville d’Izmir, représenter avec sincérité et crédibilité, la charte de cette thématique.

Si les membres du BIE nous offraient l’opportunité que l’Exposition Internationale de 2015 se tienne à Izmir, l’Exposition Internationale ne donnerait pas seulement à chaque visiteur, la chance de découvrir un site exceptionnel, ou celle de découvrir une ville cosmopolite et plurielle ; elle ne lui offrirait pas seulement à la fin de sa journée, les plaisirs de découvrir l’une des cuisines les plus raffinées qui soit, et pas seulement non plus le plaisir d’attractions et de distractions culturelles dont cette ville a fait sa tradition ; elle ne lui offrirait pas seulement le privilège de partager des connaissances au cœur d’un environnement sain, dont les vertus des sources thermales voisines ne sont plus à prouver ; elle ne lui offrirait pas seulement le plaisir de se nourrir aussi des plus beaux vestiges de l’histoire, témoins de tant de civilisations. Elle lui offrirait surtout la chance de croire plus encore à la possibilité d’un monde fait de partages, d’un monde où les cultures cohabitent dans le respect de la différence de l’autre. Elle offrirait aussi à la Turquie, le plaisir d’accueillir avec chaleur et générosité celui ou celle qui lui fait l’honneur de la visiter.

Si les membres du BIE choisissaient la ville d’Izmir comme cadre de l’exposition Internationale de 2015, ils offriraient ainsi à chacun de ses visiteurs une ouverture vers un monde meilleur, ce qui alors ne serait en rien une utopie, puisque Izmir est déjà la preuve que ce monde là est possible.