La situation difficile des demandeurs d’asile et des réfugiés LGBTI

KATMANDOU, 9 mai 2013 (IRIN) - Les réfugiés et les demandeurs d’asile font face à de nombreux défis lorsqu’ils quittent leur pays, mais les lesbiennes, les gays, les bisexuels, les transgenres et les intersexués (LGBTI) se heurtent à des obstacles particulièrement difficiles, selon les spécialistes.

« Les demandeurs d’asile et les réfugiés LGBTI sont confrontés à un large éventail de menaces, risques ou vulnérabilités à tous les stades du cycle de déplacement », a dit à IRIN Volker Türk, directeur de la Division de la protection internationale au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Genève.

« De réels progrès ont été accomplis à travers le monde depuis la reconnaissance des demandes d’asile fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre dans les années 1980, mais les LGBTI continuent de souffrir aux mains de différents acteurs à cause de facteurs résiduels, comme la criminalisation et le scepticisme, alors qu’ils tentent de fuir l’oppression et de trouver la sécurité », a-t-il dit.

La nouvelle édition de la revue des Migrations Forcées (RMF), publiée le 29 avril, met l’accent sur les défis qui attendent les migrants et les demandeurs d’asile LGBTI.

Selon le HCR, les violences, les discriminations et les harcèlements dont sont victimes des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, réelle ou perçue, peuvent s’expliquer par le fait qu’elles semblent prôner un changement social non souhaité ou contre nature.

Les LGBTI quittent leur pays natal pour les mêmes raisons que les autres : pour fuir la guerre, la persécution et l’oppression ; pour poursuivre des études, trouver la stabilité, un emploi et la liberté. En cas de soulèvement ou de conflit, les minorités sexuelles deviennent des boucs émissaires ou sont la cible de campagnes de « nettoyage moral », ce qui aggrave la vulnérabilité inhérente aux situations de troubles, indiquent les activistes.

La persécution des LGBTI

Partout dans le monde, les LGBTI subissent la torture, la violence, la discrimination et la persécution. Ces actes sont parfois le fait de l’État et leurs auteurs restent souvent impunis.

Les actes homosexuels sont passibles de peine de mort dans cinq pays (l’Iran, la Mauritanie, l’Arabie saoudite, le Soudan et le Yémen), ainsi que dans certaines régions du Nigéria et de la Somalie, a indiqué en 2012 l’Association lesbienne et gaie internationale, l’organisation LGBTI la plus ancienne au monde et la seule fondée sur l’adhésion.

Selon les recherches conduites par Human Rights Watch, les gays iraniens quittent leur pays et rejoignent en général la Turquie pour échapper à la persécution d’État, tandis que des milliers de LGBTI ont demandé une protection internationale sur la base de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre en Europe au cours de ces dernières années.

Si seuls quelques pays disposent de données sur les LGBTI, la Norvège et la Belgique, qui suivent les décisions relatives aux demandes d’asile introduites en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, ont constaté une augmentation légère, mais régulière de ces décisions au cours de ces dernières années.

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