Les dirigeants chypriotes grec et turc ont lancé lundi des négociations-marathon en vue d’aboutir en 2010 à un accord de réunification de l’île divisée depuis 35 ans.

Le président de Chypre Demetris Christofias et le dirigeant de la République turque de Chypre-nord (RTCN, uniquement reconnue par Ankara) se sont engagés à se retrouver six fois les 11, 12, 13, 25, 26 et 27 janvier.

Elles seront entrecoupées d’une pause, mi-janvier, à l’occasion de laquelle M. Christofias doit se rendre à Athènes pour discuter de l’évolution de ces négociations avec les dirigeants grecs alors que M. Talat aura des contacts à Ankara sur les prochaines étapes de ces négociations.

MM. Christofias et Talat se sont déjà rencontrés une soixantaine de fois depuis 15 mois, mais butent toujours sur les questions cruciales comme la sécurité et les spoliations de propriété.

Le nouveau round de ces discussions doit être axé sur les dossiers du partage du pouvoir, de l’économie et des questions liées à l’Union européenne. Le sujet épineux des droits de propriété sera également à l’ordre du jour.

Les sessions se tiendront à la résidence officielle du chef de la mission de l’ONU à Chypre Taye-Brook Zerihoun, située dans la zone tampon qui départage l’île entre le Nord, occupée par l’armée turque, et le Sud, membre de l’Union européenne.

Même si peu de progrès tangibles ont été enregistrés depuis la reprise des discussions, en septembre 2008, l’envoyé spécial de l’ONU Alexander Downer s’est dit récemment optimiste sur la possibilité d’un accord en 2010.

L’agenda est particulièrement serré pour M. Talat, qui remet son mandat en jeu en avril face aux nationalistes chypriotes-turcs opposés à la réunification et vainqueurs des législatives cette année.

(Source AFP)

****************************************

RAPPEL

Chypre est divisée en deux depuis l’intervention en 1974 de l’armée turque dans le nord à la suite d’un coup d’Etat des nationalistes chypriotes grecs qui voulaient rattacher l’île à la Grèce.

Un plan de réunification de l’île conçu par l’ONU (plan Annan) et approuvé par les instances internationales, a été soumis à référendum le 25 avril 2004. Alors que la partie turque a voté à 65% « Oui » , la partie grecque, elle, a voté majoritairement (à 75%) « Non ». En réponse à ce refus de la Paix par les Chypriotes grecs, la Turquie leur interdit l’accès à ses ports.