A lui seul, le groupe familial Koç – et sa centaine de sociétés – annonce peser 17% de la Bourse d’Istanbul, 9% des exportations turques et 8% du PIB du pays. Pendant longtemps, une partie importante de ses activités d’import-export était gérée depuis Genève.
Il y a encore dix ans, Kofisa, la société de négoce de Koç Holding, réalisait depuis la Suisse un chiffre d’affaires de 1,1 milliard de francs. Kofisa se situait alors à la 120e place du classement des 500 plus grandes entreprises helvétiques, avant le brasseur Feldschlösschen, Interdiscount, Media Markt, Kudelski, Ascom ou la chaîne H&M.
Mais tout passe, tout lasse, tout casse. Selon nos informations, Kofisa ferme boutique. Sa société située au cœur des Rues-Basses, là où bat le pouls du négoce, arrête ses activités à la fin de l’année.
Kofisa reste présidée par Rahmi Mustafa Koç, 85 ans, fils du patriarche et fondateur de la dynastie, Vehbi Koç. L’empire est aujourd’hui dirigé par l’un des fils de Rahmi, Mustafa Koç, alors qu’un autre fils, Ömer Koç – qui commença sa carrière comme jeune commercial chez Kofisa – dirige le groupe pétrolier Tüpras. Cette société représente l’ossature centrale du conglomérat : elle gère la 7e plus importante raffinerie d’Europe. Selon le groupe Koç, ce complexe fournit 60% de la demande interne de mazout.
Mais le groupe possède aussi un important pôle automobile, en produisant des camions et des voitures dans le cadre de divers partenariats (avec Fiat et Ford), des machines agricoles (Türk Traktör), des autobus et des véhicules militaires (Otokar).
La famille Koç contrôle aussi le groupe Arçelik, qui emploie 25 000 collaborateurs et est présent dans une centaine de pays. Ce petit conglomérat fabrique et commercialise des appareils électroménagers, notamment sous la marque Beko. Selon le groupe turc, cette marque fait fureur en Europe : en 2008, Beko s’était déjà hissée à la septième place de l’un des principaux marchés mondiaux. Aujourd’hui, elle est devenue numéro 2 ! Le conglomérat domine aussi la quatrième banque commerciale turque, Yapi Kredi Bankasi. Cet établissement, qui est aussi lié au géant italien UniCredit, contrôle notamment 21% du marché des cartes de crédit.
La Turquie étant un des principaux pays émergents, son groupe jouit depuis plusieurs années d’une situation économique enviable. Il s’enorgueillit d’afficher une progression annuelle de son chiffre d’affaires à faire pâlir de rage de nombreuses start-up : 13% en moyenne entre 2004 et 2014.
Le groupe Koç n’a pas souhaité livrer hier d’explications sur les raisons de la fermeture de la société Kofisa ni sur le sort de la poignée de personnes encore employées au sein de cette firme de négoce.
Source : TDG