Le plus grand aéroport du monde opérationnel que fin mars
Le plus grand aéroport du monde ne sera totalement opérationnel que fin mars
Le transfert de la totalité des vols de l’aéroport Atatürk d’Istanbul, prévu les 30 et 31 décembre, a été repoussé en mars.
Le nouvel aéroport d’Istanbul ne sera pas totalement opérationnel en janvier. Le grand déménagement de la totalité des vols de l’aéroport d’Atatürk vers le nouvel aéroport international , qui devrait intervenir dans la nuit du 30 au 31 décembre, a finalement été reporté à mars, a annoncé l’agence de presse gouvernementale DHA. La décision a été prise ce mardi, à l’issue d’une réunion de 2h50 entre des responsables du gouvernement et de Turkish Airlines, précise l’agence. Toutefois, aucune explication n’a été fournie ni aucun communiqué officiel publié, traduisant l’embarras des autorités turques qui ont fait de la livraison du nouvel aéroport en temps et en heure une question de prestige national .
Un retard prévisible
Ce retard n’a pourtant rien d’exceptionnel et était même largement prévisible au vu de la dimension de ce chantier pharaonique et de son état d’avancement lors de son inauguration officielle, le 29 octobre dernier, par le président une question de prestige national . Dans ce domaine, le record reste détenu par le nouvel aéroport Willy Brandt de Berlin, dont l’ouverture, sans cesse repoussée, a déjà pris douze ans de retard. Et le nouvel aéroport d’Istanbul est d’une tout autre dimension. D’une superficie totale le nouvel aéroport international , le nouvel aéroport sera potentiellement le plus grand « hub » du monde une fois achevé, avec une capacité de 90 millions de passagers dans sa phase 1, d’ici à 2022, et jusqu’à 200 millions à l’issue de la phase 2, d’ici à dix ans, et pas moins de six pistes dans sa version finale.
Trois ans de travaux au pas de course
Mais malgré les efforts fournis depuis trois ans et demi par quelque 33.000 ouvriers dans des conditions particulièrement pénibles (une trentaine y a laissé sa vie), le nouvel aéroport n’est pas encore prêt à accueillir la totalité du trafic de l’aéroport d’Atatürk, soit plus de 2.000 vols quotidiens et 63,7 millions de passagers l’an dernier. Si un premier terminal est globalement opérationnel et a même commencé à accueillir quelques vols, la majeure partie du site est toujours en travaux, y compris certains équipements clefs comme la tour de contrôle.
Un transfert sans précédent
A cela s’ajoutent les préparatifs du transfert de la totalité des vols de Turkish Airlines, d’une ampleur sans précédent. La compagnie turque, qui souhaite limiter au maximum l’impact de l’opération sur son activité, va devoir transférer sur deux jours plus de 330 appareils et quelque 30.000 salariés. Durant ce transfert, seul l’aéroport Sabiha-Gokcen d’Istanbul, situé sur la rive asiatique du Bosphore, restera ouvert.
ADP et TAV y gagnent
Le report du déménagement fera au moins deux heureux : le groupe TAV, actuel concessionnaire de l’aéroport Atatürk et son principal actionnaire, le groupe ADP, qui détient 46,1 % du capital. ADP et TAV, dont le contrat de concession pour l’aéroport Atartürk prend fin le 2 janvier 2021, ont entamé des discussions avec les autorités turques, afin d’obtenir un dédommagement pour le manque à gagner généré par la fermeture de l’actuel aéroport. Mais plus le déménagement sera repoussé et moins le préjudice sera important