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Le Parisien : 4/5 pour le film "KEDI"

Publié le | par Engin | Nombre de visite 703
Le Parisien : 4/5 pour le film "KEDI"

« Kedi : Des chats et des hommes » : ce film ne pense qu’à chat !

Article original ; http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/cinema/kedi-des-chats-et-des-hommes-ce-film-ne-pense-qu-a-chat-27-12-2017-7472466.php

Stupéfiant documentaire sur les matous errants d’Istanbul, « Kedi : Des chats et des hommes » aborde avec bonheur le rapport étrange entre l’humain et le félin.

Un documentaire sur les chats qui envahissent Istanbul ? L’idée pourrait sembler saugrenue, voire anecdotique. Sur le papier seulement : « Kedi : Des chats et des hommes » ne se contente pas de raconter des histoires jolies, graves ou sidérantes sur ces animaux, il analyse les sentiments étranges que les hommes nourrissent à leur égard. Ce film phénomène, aux images magnifiques, récolte des prix et un succès public dans tous les pays où il sort. Certes, pour l’aimer, il faut apprécier les chats, mais chez nous, ça ne devrait pas poser de problème : nos concitoyens accueillant 13,5 millions de felis silvestris catus, ils devraient adorer « Kedi » !

Istanbul, le royaume des chats

La réalisatrice Ceyda Torun a choisi de filmer les chats de l’ex-Constantinople parce qu’il s’agit de sa ville, mais surtout car la gigantesque cité turque accueille un nombre ahurissant de félins, des centaines de milliers dans toutes les rues et sur tous les toits. Depuis que la ville existe et sert de port de transit pour les marchandises, les marins ont pris l’habitude de ramener des minets à bord de leurs navires, afin de lutter contre les rats. Résultat : toutes les races du monde sont présentes à Istanbul. La plupart vivent à l’état semi-sauvage : « Pour la population, qui est majoritairement musulmane, les chats sont quasi sacrés », explique Ceyda Torun.

À hauteur de félin

Si « Kedi » est si réussi, c’est parce que Ceyda Torun et son équipe ont développé des trésors d’imagination pour filmer leurs « acteurs » à hauteur de leurs pérégrinations. Telles que des plates-formes roulantes très basses sur lesquelles étaient fixées les caméras, ou une voiturette télécommandée transformée en caméra, qui permettait de suivre au mieux les matous lorsqu’ils se faufilaient dans des passages étroits. Le résultat s’avère merveilleux : on n’a jamais vu une telle proximité cinématographique avec ces petits félins.

Une galerie d’hommes et de chats

Malicieux, espiègles, séducteurs, agressifs, tout doux... Le film multiplie les portraits ahurissants de greffiers stambouliotes. Ainsi Bengü, dite la Tombeuse, qui n’a pas son pareil pour se faire caresser par les humains. Ou Grizou le Gentleman, félin gris clair semi-adopté par un restaurant : il tape à la vitre avec ses petites pattes pour signifier qu’il a faim, les serveurs courent lui apporter sa charcuterie préférée ! Sans oublier Petit Lion, gros dormeur de jour, chasseur de rats la nuit... Chacune de ces mascottes félines va de pair avec un homme ou une femme qui veille sur elle, comme ce patron de café qui accueille une chatte devenue l’emblème de son établissement.

Chacun cherche son chat

Les moments les plus forts du film sont ceux où les habitants d’Istanbul expliquent ce qui les lie aux chats, et il y a autant de motifs que de Stambouliotes. Un pêcheur raconte ainsi qu’il croit à nouveau en Dieu depuis qu’il s’occupe de félins, et que, selon lui, ces animaux constituent un trait d’union entre l’homme et le divin. Tout le contraire de cette artiste qui, elle, souligne qu’« on ne peut pas trouver espèce plus mystérieuse et différente de l’homme que les chats ». Pour elle, « les rapports que l’on entretient avec les chats sont de l’ordre de ceux que l’on pourrait entretenir avec une population extraterrestre ». Quand la caméra s’attarde sur certains regards félins, on a envie de lui donner raison !


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