Selon le président des Affaires religieuses en Turquie, le monde musulman néglige l’art et l’esthétique parce qu’il a encore des difficultés à subvenir à ses besoins primordiaux.
Mehmet Görmez, le président des Affaires religieuses de Turquie (« Diyanet ») s’est réuni avec les amateurs de l’art lors de l’exposition « Hüsn-i Hat » (littéralement « Calligraphie de la beauté ») dans le musée Sainte-Sophie.
Sponsorisée par l’Agence Anadolu et organisé par le Diyanet, l’exposition porte sur la thématique du « Prophète et l’honneur de l’homme » à l’occasion de la Semaine sainte, célébrant la naissance du Prophète Mohammed.
La Semaine sainte comporte chaque année, une dimension artistique et esthétique, a fait remarquer M. Görmez. « Depuis très longtemps, la Sainte-Sophie attend les acclamations des musulmans, aujourd’hui, elle accueille le Hilye-i Serif », a indiqué M. Görmez. Le « Hilye-i Serif » est tout tableau, objet artistique qui fait l’éloge du Prophète Mohammed.
« La pierre se transforme en verset »
Lorsque l’architecture turque se retrouve avec l’art calligraphique, la pierre se transforme en verset qui lit et qui se lit, souligne le président du Diyanet. « C’est la raison pour laquelle nous accordons de l’importance à ce genre d’évènement. Parce qu’il n’est pas acceptable que les musulmans perdent le sens de l’esthétique. Picasso, lorsqu’il voyait une belle calligraphie, il ne pouvait s’empêcher de s’exclamer ‘voici un vrai dessin’. Par ailleurs, l’art calligraphique n’est pas seulement une forme ou une écriture, il comporte également un message », affirme M. Görmez.
« Les exemples distingués de l’art calligraphique comportent les messages très importants du Coran et des hadiths du Prophète. Si vous voyagez en Anatolie dans son intégralité, lorsque vous aurez atteint l’autre bout du territoire, vous deviendrez en quelque sorte un récitateur du Coran », ajoute-t-il.
Lien entre la beauté de l’âme et l’art
« Malheureusement, aujourd’hui, dans le monde musulman, parce que nous avons des difficultés à répondre à nos besoins primordiaux, nous négligeons l’art et l’esthétique. Pourtant, il n’est pas possible de transférer à l’Univers la beauté de l’âme, si l’art et l’esthétique sont négligés ».
L’exposition qui présente 115 œuvres des plus grands calligraphes de la dernière époque ottomane, et même de sultans ottomans calligraphes, à l’instar de Mahmoud II, Selim III, Mourad III et Abdulmajid, sera ouverte jusqu’au 23 avril. La deuxième exposition de « Hüsn-i Hat » sera présentée au Congresium dans la capitale Ankara entre les 18 et 23 avril.