Quarante millions d’euros : c’est ce qu’a rapporté à Aéroports de Paris sa participation de 38 % dans le groupe aéroportuaire turc TAV. De copieux dividendes, qui ont contribué à faire de l’exercice 2014 le plus rentable de l’histoire d’ADP, avec un résultat d’exploitation de 737 millions d’euros, pour 2,79 milliards d’euros de chiffre d’affaires. En 2013, la contribution de TAV, qui gère notamment le principal aéroport d’Istanbul, n’avait été que de 9 millions d’euros. Mais avec la réduction rapide de l’amortissement de sa prise de participation, les dividendes de TAV, dont le chiffre d’affaires et les bénéfices suivent l’ascension du trafic aérien en Turquie, se sont envolés. Et la tendance devrait se poursuivre, au moins jusqu’à l’ouverture du nouvel aéroport international d’Istanbul, vers la fin de la décennie.

Tout irait donc pour le mieux si le journal de France 2 n’avait mis à jour un montage juridique à base de sociétés fictives en Autriche et au Luxembourg, uniquement destiné à rapatrier les juteux dividendes de TAV, en payant le moins d’impôt possible. De quoi faire froncer les sourcils de Michel Sapin, le ministre des Finances, qui avait pris position contre ce genre d’« optimisation fiscale », qui plus est pour une société détenue à plus de 50 % par l’Etat.

Source : avec Les Echos