Le jury du 56e festival de cinéma de Saint-Sébastien (nord) a couronné samedi un film sobre et émouvant, "Pandora’s box" de la réalisatrice turque Yesim Ustaoglu, en lui décernant la principale récompense, le Coquillage d’or ("Concha de oro").
Le jury présidé par le cinéaste américain Jonathan Demme a choisi parmi les quinze long-métrages en compétition une production aux personnages forts, dont une grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer, interprétée par l’étonnante actrice française Tsilla Chelton ("Tatie Danielle"), âgée de 90 ans.
Cette dernière a d’ailleurs remporté le Coquillage d’argent de la meilleure interprétation féminine, ex-aequo avec l’actrice américaine Melissa Leo pour son rôle dans "Frozen river" de Courtney Hunt.
Tourné en partie dans de beaux paysages de la campagne turque, le quatrième long-métrage de Yesim Ustaoglu fait plonger le spectateur dans la vie de deux soeurs et de leur frère, âgés d’une quarantaine d’années, que le destin force à se redécouvrir.
A Istanbul où ils habitent, ils reçoivent chacun un appel leur annonçant que leur mère a disparu de sa maison des rives de la mère Noire. Ils partent à sa recherche et au fil de cette enquête, qui les conduit à retrouver rapidement la vieille dame égarée, ressurgissent entre eux de vieilles tensions.
Ils décident d’enmener leur mère avec eux à Istanbul, où elle se lie de complicité avec son petit-fils, interprété par l’acteur turc de 23 ans, Onur Unsal.
Comme souvent à Saint-Sébastien, le choix du jury s’est porté sur un film qui ne figurait pas parmi les favoris de la critique, qui avait préféré "Still walking", portrait familial du Japonais Hirokazu Kore-eda, et "Tiro en la cabeza", film controversé sur l’ETA de l’Espagnol Jaime Rosales.
Le festival, qui réunissait cette année plusieurs réalisateurs consacrés, a été marqué la projection de deux films espagnols surprenants, "Tiro en la cabeza", projeté devant un public basque particulièrement sensible au sujet de la violence de l’ETA, et "Camino", où Javier Fesser raconte l’influence de l’Opus Dei sur une fillette malade en stade terminal.
L’an dernier, le jury présidé par l’écrivain américain Paul Auster avait récompensé le cinéaste hong-kongais Wayne Wang pour son intimiste "A thousand years of good prayers".
avec AFP