Lien/Source : Yerleske Campus
La classe politique française aujourd’hui est pleine de contradictions. En effet, alors qu’il ne se passe un jour, où nos hommes politiques nous louent la laïcité, la démocratie, la liberté et l’égalité, pointe le risque pour la République du communautarisme, il ne se passe pas non plus un jour où ces mêmes politiques n’agissent en sens inverse : politiques communautariste, anti-démocratique, raciste.
Cibles faciles et politiquement porteur, les Français d’origine turque sont de nouveaux à l’honneur. Cette fois à Villeurbanne, où le maire socialiste, Jean-Paul Bret, sous la pression d’ultranationalistes de la communauté arménienne, a décidé d’exclure, de sa liste commune avec les Verts, une candidate simplement parce qu’elle est d’origine turque, et en tant que telle considérée comme coupable devant la loi française - celle de 2001 sur la question des événements turco-arméniens de 1915.
Alors que la raison d’exclusion peut sembler simple - l’origine d’une personne - les conséquences politiques sont loin d’être aussi simples. En effet, en France par cette exclusion, tout citoyen d’origine turque est a priori considéré coupable d’un délit et, comme coupable, cible « légitime » d’une sanction, qui varie selon les cas : exclusion, ostracisme ou même racisme comme ici. Cette culpabilité originelle, estampillée sur le front de chaque personne d’origine turque, est la négation pure et simple des principes démocratiques, de liberté et d’égalité.
Le PS avait-il conscience de la signification de son geste, ou ne pensait-il, à quelques semaines des élections municipales, ne répondre positivement qu’à un lobbying communautaire arménien ? Dans tous les cas, cette exclusion d’un candidat, pour les raisons avancées par le PS, est raciste et d’une manière profonde, anti-démocratique et anti-républicaine.
Comme prévenait le philosophe Michel Foucault :
« peut-être pressent-on ce qu’il y aurait de redoutable à autoriser le Droit à intervenir sur les individus en raison de ce qu’ils sont : une terrible société pourrait sortir de là », de droite ou de gauche, aujourd’hui certains nous préparent une telle société, dont l’une des cibles préférées sont les citoyens d’origine turque.