Nous vous proposons de découvrir la traduction de cet article publié dans l’édition du 30 janvier 2012 de Hurriyet Daily News. Vous pouvez en retrouver la version originale ici.

Ankara - 30 janvier 2012

Une proposition de loi criminalisant la négation du génocide des Arméniens a pour but de ’nazifier’ la Turquie et la pousser hors de l’Europe, a déclaré le premier ministre turc Ahmet Davutoglu tout en reprochant à l’Union Européenne d’avoir omis de dénoncer la motion.

“Le but essentiel est de nazifier les Turcs, en sorte de les confiner en dehors de la culture européenne. Nous ne laisserons pas cela se produire“, a déclaré à la chaîne privée CNNTurk récemment le 27 janvier.

Il a aussi dit qu’il était déçu par le silence de l’Union Européenne, citant par contraste l’attitude claire de l’administration des Etats-Unis par opposition à la loi sur la “négation du génocide“ française.

Appel à Clinton

Si l’un quelconque des pays candidat à l’Union Européenne avait adopté une telle loi, l’union aurait soulevé la question, jusque dans son rapport sur l’état de l’évolution du projet, et en aurait demandé le retrait comme pré-condition à son entrée, a dit Davutoglu, ajoutant que la Turquie espère que l’UE prendra des sanctions contre la France.

Le ministre a aussi dit que la France avait perdu son impartialité dans le conflit a zéro-arménien, insinuant que sa coprésidence au Groupe de Minsk était devenue discutable.

La Turquie espère que les sénateurs français collecteront les 60 signatures nécessaires pour porter la loi devant le Conseil Constitutionnel pour abolir la loi.

Davutoglu a eu également une conversation téléphonique avec la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton le 28 janvier pour la remercier de sa déclaration désapprouvant la loi française. Les deux ont également discuté des derniers développements au Moyen-Orient et la future visite de Davutoglu à Washington, selon des sources diplomatiques. Clinton a critiqué la loi française le 27 janvier, disant que les USA ne devraient jamais suivre un chemin qui criminalise l’expression. Elle a désapprouvé le recours à l’exécutif pour résoudre des questions historiques.

Entre temps, la Turquie a révoqué un certain nombre de projets militaires avec la France, et la coopération bilatérale a été réduite à son minimum du fait des tensions bilatérales, a dit le sous secrétaire à la défense turque, Murad Bayar.

“Il y a un ou deux projets en cours qui en sont à leur phase finale. Nous ne commencerons aucun nouveau projet important,“ a-t-il dit, tout en ajoutant qu’il pourrait y avoir quelques projets conjoints avec d’autres pays qui collaborent avec la France.

Traduction Gilbert Béguian