Amiral turc de la flotte de Soliman le Magnifique
Piri Reis : la carte mystérieuse
1929, Istanbul : lors de la restauration du Palais de Topkapi, des archéologues mettent la main sur une carte géographique incomplète datant de l’année 1513.
L’auteur de ce document énigmatique dessiné sur une peau de gazelle est un amiral turc ottoman nommé Piri Reis : dans les notes qui accompagnent la carte, il explique qu’il a regroupé des informations en s’appuyant sur une vingtaine de cartes anciennes – certaines remontant à l’époque d’Alexandre le Grand (4ème siècle avant J-C !) – ainsi que sur des documents plus récents appartenant à Christophe Colomb et sur des calculs mathématiques.
Curieusement, la carte indique avec exactitude l’emplacement des côtes ouest de l’Afrique et de l’est de l’Amérique du Sud.
Plus troublant encore, les Andes sont très précisément localisées, un lama ornant le continent, alors que cet animal est encore inconnu en Europe (il ne sera identifié qu’en 1598 par les espagnols) !
Le mystère s’épaissit de plus en plus lorsque que des spécialistes, parmi lesquels le capitaine Mallery (un officier ingénieur à la retraite ayant travaillé au Bureau Hydrographique de la l’US Navy), commencent à étudier de près les informations contenues sur la carte. Ils se rendent comptent avec étonnement que la carte de Piri Reis localise une partie de l’Antarctique, un continent officiellement découvert en 1818, soit plus de… 300 ans plus tard !
Autre mystère encombrant pour les scientifiques : le continent Antarctique est représenté libre de glaces, et disposant d’un climat tempéré, des conditions climatiques présentes avant dernière période glaciaire.
La carte de Piri Reis
Vestige d’une civilisation vieille de 12000 ans
En 1309, les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, légitimes successeurs des Templiers, s’établissent dans l’île de Rhodes, après avoir été chassés de Palestine. Mais en 1522, après un long siège, la ville de Rhodes tombe entre les mains de Soliman le Magnifique (1494-1566). La ville est mise à sac et en plus du butin dévolu à tout conquérant, Soliman met la main sur des archives secrètes templières et hospitalières conservées dans la forteresse, avec notamment des documents phéniciens et Cantabres provenant des anciennes commanderies de l’Ordre du Temple en Asie mineure (Bagarras, La Roche Guillaume, Karatepe...). Dans ces archives, se trouvaient des cartes marines que l’amiral turc Muhidin Piri Reis rassembla avec d’autres cartes prises en 1501 sur un navire Castillan, par un de ses officiers, le capitaine turc Kemal. Lors d’une bataille, l’oncle de Piri fit prisonnier un marin, un ancien pilote de l’expédition de Christophe Colomb vers le Nouveau Monde. Le pilote avoua que Colomb n’était pas parti à l’aveuglette comme on le croyait, mais que, non seulement il possédait déjà des cartes et un livre, mais qu’en plus le pilote les avait encore ! Il les montra à Piri, qui put vérifier leur exactitude... Piri Ibn Haji Mehmed fut un grand amiral (« Reis » en Turc) de la flotte turque ayant vécu au 16ème siècle. Fin lettré, il était passionné de cartographie et collectionnait les cartes, il était en outre lui même un excellent cartographe.
La ville de Venise dessinée par Piri Reis
Ces dernières cartes provenaient des archives de la commanderie des Templiers de Tomar. A cette époque, la Méditerranée est tenue en coupe réglée par la marine turque qui oblige par la force tous les bateaux de commerce en transit à plier ou à périr. Les corsaires et pirates turcs, Khayr al-Din Barberousse, Piyale pacha, Dragut... et bien d’autres règnent sans partage. L’amiral Piri Reis, devant la manne d’archives collectées décide de rassembler toutes ces cartes sous la forme d’un atlas géographique de la Terre, connu sous le nom de « Bharityye ». En 1513 et en 1528, l’amiral dessina deux cartes du monde, compilant les données de toute sa collection et, plus tard, écrivit le Kitab-i-Bahriye (Livre de Navigation) dans lequel on trouve en plus 215 cartes représentant principalement les rives de l’Atlantique. Piri Reis était un savant très méticuleux, et par exemple dans la préface de son « Bahiyre », il évoque longuement sa première carte dessinée dans sa ville natale Gelibolu du 9 au 7 avril 1513 et déclare avoir compulsé toutes les cartes existantes connues de lui, certaines très secrètes et très anciennes, (une vingtaine environ). C’est de cet ouvrage que l’on tient l’ensemble des informations de l’histoire. Il révèle aussi, qu’il a eu en sa possession, une carte établie par Christophe Colomb, lui même, et qu’il avait obtenue d’un marin du Génois, capturé par Kemal Reis, son oncle. Il affirme ainsi que Christophe Colomb, n’a fait que redécouvrir l’Amérique, et qu’il a eu en sa possession un ouvrage datant d’Alexandre le Grand, révélant qu’au bout de la Mer Occidentale (c’est à dire aujourd’hui l’Océan Atlantique), tout à fait à l’ouest, il y avait de nouvelles côtes et des îles couvertes de métaux et de pierres précieuses et il affirme surtout, que, si Christophe Colomb offrit aux indigènes de la première île découverte, de la verroterie, c’est parce qu’il savait, aux dires de cet ouvrage, que ces gens adoraient cela. Voilà déjà un détail extraordinaire, qui semble-t-il n’a jamais en effet encore été commenté ouvertement par les spécialistes. Et Piri Reis cite, en plus des Vikings bien connus, qui ont abordé l’Amérique avant Christophe Colomb, Sanvobrandant devenu plus tard St Brandant, le Portugais Nicola Giuvan puis Anton le Génois etc. Il y a aussi des apports de l’expédition de Cabrai, qui découvrit le Brésil en 1500 lors d’un voyage vers l’Inde. D’étranges particularités, comme une légende irlandaise écrite en haut de la carte, montre que Piri s’est aussi inspiré d’autres cartes européennes.
Les cartes de Piri Reis découvertes, sont sur parchemin en couleur, enluminées et enrichies de nombreuses illustrations et de portraits de souverains de divers pays et les légendes sont en turc. Les spécialistes turcs, nostalgiques de l’époque faste de l’Empire Ottoman se penchèrent sur ces cartes avec précaution et dévotion sans en tirer, pour cela, des conclusions notoires, mais ils en firent des reproductions qui furent dirigées de par le monde, vers les bibliothèques qui en firent la demande.
En 1929, un groupe d’historiens redécouvrit le Bahriye dans la bibliothèque du palais de Topkapi à Constantinople. Mais il fallut attendre 1953, pour que s’y intéresse un spécialiste des cartes anciennes : le Capitaine Mallery, un officier ingénieur à la retraite ayant travaillé au Bureau Hydrographique de l’US Navy. Ayant une longue expérience en la matière, il prit immédiatement conscience de l’étrangeté de la carte et entreprit, avec l’aide d’autres cartographes, de l’étudier de près. Il avait déjà en effet constaté qu’une carte très ancienne (la carte de Zeno, 1558), malgré ses dissemblances d’avec les cartes modernes, était basée sur des réalités, longtemps oubliées, ou mêmes disparues, car cette carte montrait, par exemple, que la terre du Groenland était divisée (sous l’épaisse couche de glace qui la recouvre) en trois parties, ce que venait de découvrir en 1951, une expédition française dirigée par Paul Emile Victor.
Arlington Mallery eut donc immédiatement l’intuition que ces cartes de Piri Reis recelaient également un mystère fascinant. Aidé de spécialistes en cartographie comme le suédois Nordenskjöld qui mit 18 ans pour établir la correspondance du système de projection des parchemins maritimes, (les portulans) avec celui de la cartographie moderne, Mallery fut convaincu que les cartes de Piri Reis montraient, d’une part les côtes orientales de l’Amérique, pourtant bien dessinées avec les longitudes parfaitement exactes, alors que Christophe Colomb ne savait pas les calculer, mais d’autre part, ces cartes montraient aussi, vraiment, les rivages de l’Antarctique et du Groenland, mais cependant, dans l’état où ces rivages se présentaient avant la glaciation actuelle des pôles. Le professeur Charles H. Hapgood et Richard W. Strachan avancèrent ensuite que l’étonnante précision de la carte (position des rivières, des montagnes, des îles, des déserts...) ne pouvait être issues que de photos aériennes, donc d’anciennes civilisations à la technologie avancée !
Caractéristiques de la carte de 1513
Sur cette carte, on localise les points géographiques, non pas à l’aide de longitudes et de latitudes comme aujourd’hui, mais à l’aide d’une série de cercles ayant des lignes radiales. Les cartes utilisant cette méthode de localisation perfectionnée par Dulcert Portolano portent le nom de cartes portulanes. Ce système était sans doute déjà en utilisation au Moyen Âge. On voit aussi deux losanges représentant l’échelle. Elle comporte de nombreuses illustrations tels que les portraits de souverains, des éléphants en Afrique, des lamas en Amérique du Sud, des bateaux sur l’océan, des oiseaux dans les îles, les montagnes, les rivières, les hauts-fonds, les écueils... La carte est aussi couverte de notes diverses (version complète en anglais sur le site du Piri Reis Map Project), par exemple : « Ces montagnes contiennent un riche minerai... » « Ce pays est habité... » « Ces côtes sont nommées les rives des Antilles. Elles furent découvertes en 896 du calendrier arabe. Mais il est dit que c’est un infidèle Génois, du nom de Colombo, qui découvrit cet endroit... » « ...Les côtes et les îles de cette cartes ont été recopiées de la carte de Colombo » « Et dans ce pays, il semble y avoir des monstres au pelage blanc, ainsi que des bœufs à six cornes. »
Le Groenland
Mallery a su démontrer que la carte montrait avec une grande précision les côtes du Groenland dépourvues de glace ! En effet, d’après les techniques modernes (gravimétrie, sondages sismiques, etc.), réalisées par les expéditions polaires de divers pays qui ont pu ainsi sonder sous les 3300 m de la glace de l’Antarctique et les 4500 m de celle du Groenland, les conclusions de Mallery furent formelles : Le Groenland, tel qu’il est dessiné par l’amiral Piri Reis, correspondait aux lignes de relief trouvées par ces expéditions polaires et en particulier aux deux étranglements médians qui partagent ce territoire en trois parties, ce que révélait déjà, on le sait, la carte de Zeno. Le Groenland est représenté comme composé de deux îles, prises aujourd’hui sous une même chape de glace. Les îles dessinées correspondent parfaitement aux pics sous-glaciaires, et l’un d’entre eux a même été découvert grâce à cette carte, sous l’insistance de Mallery ! Ceux qui ont fait la carte semblaient connaître les coordonnées parfaitement, même les longitudes, ce que nous ne savons faire que depuis deux cents ans (et à l’aide de longs et difficiles voyages à l’époque) ! Rappelons aussi que les côtes du Groenland sont prises dans les glaces depuis dix mille ans, au tout début du néolithique...
L’Antarctique
Dans la carte de Piri Reis de 1513, le rivage qui prolonge si longuement celui de l’Amérique du Sud, ne pouvait qu’être que celui de l’Antarctique tel qui est actuellement à plus de trois mille mètres sous les glaces. Arlington Mallery prit alors le soin de suivre la carte, millimètre par millimètre et d’établir chaque fois la comparaison avec les données modernes. C’est ainsi qu’il constata, par exemple, deux baies notées sur les cartes de Piri Reis à un endroit de la Queen Maud Land du rivage antarctique, alors que la carte récente de l’Antarctique établie par un certain Peterman en 1954 ne montrait que de la terre ferme. Mallery posa si bien le problème au Service Hydrographique Américain, que des techniciens de haut niveau, entreprirent des sondages sismiques de vérification à cet endroit. Et, quelle fut leur surprise ? C’était la carte de Piri Reis qui avait raison. En suivant les côtes de l’Amérique du Sud, sous Rio de Plata la côte tourne brusquement vers l’est et montre une certaine ressemblance avec les côtes de l’Antarctique dépourvues de glace. Cependant, la banquise les recouvre depuis dix mille ans ! Elles n’ont pu être cartographiées que grâce à des méthodes modernes de sondages sismiques. En fait, l’Antarctique était totalement dépourvue de glace il y a plusieurs millions d’années.
Des chercheurs russes ont opposé que la partie inférieure de la carte n’était pas l’Antarctique mais l’Amérique du Sud, trop étendue vers l’est. Il manque en effet neuf cents miles de côtes au sud du continent, sous Rio de Plata, en-dehors de l’orientation et les deux parties de continent sont rattachées. Le cartographe a peut-être tourné le parchemin par manque de place. Le Pr. Dolgouchine de l’institut géographique de Russie, quant à lui, avance que la carte représente peut-être l’Antarctique... mais après la glaciation. Dès le début du 15ème siècle, les cartes montrent une terre reliant l’Afrique à l’Asie et les marins de la Renaissance qui recherchaient la Terra Australis trouvèrent l’Australie, mais jamais l’Antarctique. Vespucci avait déjà aperçu une terre au sud qu’il avait appelé la Terra de Vista : sans doute les Falklands, voire l’Antarctique. Un peu plus tard, des navires Portugais et Hollandais firent les mêmes observations.
Les avis sont donc partagés sur le sujet. D’une manière ou d’une autre, la partie sud de l’Amérique du Sud n’était pas officiellement connue avant 1520, et l’Antarctique ne fut découverte officiellement qu’au 19ème siècle.
L’Amérique
La carte montre Rio de Plata, qui semble ne jamais avoir été remarquée par les marins de la même époque. Les côtes de l’Amérique du Sud sont très précises et les distances avec les côtes de l’Afrique sont bien plus exactes que sur n’importe quelle autre carte européenne de cette époque. On y trouve aussi ce qui apparaît comme être la chaîne des Andes ainsi que le tracé de l’Amazone (il apparaît en fait deux fois, cette partie vient sans doute de deux cartes différentes). Ce point encore montre la qualité de la carte, pourtant elle n’est pas la seule de cette époque à montrer ces détails. Les cartes de Nicolo de Canerio (1507) et de Martin Waldseemüller (1502-1504) montrent aussi des montagnes en Amérique du Sud, en dépit du fait qu’elles soient très médiocrement dessinées. Cette partie de la carte a d’ailleurs peut-être été copiée de la carte de Canerio, dont la ressemblance est frappante, et qui fut elle-même tracée bien avant que l’Amérique du Sud ne soit explorée officiellement. « On ne sait pas comment ils ont pu tracer une carte si précise sans l’aide d’un avion. Mais ils l’ont fait ! », dit Mallery.
Par contre, la région des Caraïbes est très peu précise, l’échelle et l’orientation du groupe d’îles sont erronées. Cela peut être expliqué si cette partie de la carte vient d’un Colomb ayant cru que ces îles étaient le Cipangu (Japon) de Marco Polo et ayant tenté de faire correspondre les cartes. Et comme chez Colomb, Cuba est raccroché au continent. Notons qu’il existe à la même époque des cartes montrant Cuba comme une île, telle que celle de Juan de la Cosa, marin ayant navigué avec Colomb puis Vespucci. Il y a aussi un certain nombre d’îles légendaires dans l’océan, comme c’était courant sur les cartes médiévales.
Ces relevés cartographiques selon M. Walters du bureau d’hydrographie de la marine américaine reproduisaient le relevé exact des côtes de l’Amérique du Sud et du Nord et de l’Antarctique, et non seulement des contours, mais aussi la topographie de l’intérieur des terres, le profil des chaînes de montagnes, les vallées, les plateaux, les pics etc. On sait aujourd’hui que ces montagnes ne furent officiellement découvertes qu’en 1952. Les scientifiques qui étudièrent ces cartes précisèrent que le Groenland était relevé sous forme de trois îles, et la Task-Force 43 de l’armée américaine y fit sur place des recherches approfondies. Les sondages sismographiques réalisés par les appareils les plus modernes confirmèrent les données de Piri Reis. Une de ces cartes provenait de l’antique bibliothèque d’Alexandrie, une autre de l’antique bibliothèque grecque d’Ephèse. Le rapport des scientifiques existant sur ces cartes fut classé « Top Secret » par l’US Army.
Du travail de Mallery
Le capitaine Mallery avoue s’être débarrassé de la grille de coordonnées car elle était incorrecte. Il postule que, cette carte étant une compilation, les cartes originales n’ont pas été tracées depuis les mêmes références et que la grille fut ajoutée par la suite. Il serait alors normal que cette grille soit incorrecte, ce qui n’enlève rien à la précision des cartes originales. Inutile de préciser que Mallery a été violemment critiqué pour cela.
Des conclusions de Hapgood
Le professeur Charles Hapgood, géographe et géologue du Keen State Collège de l’Université du New Hampshire a réexaminé, avec ses étudiants, en détail, toute cette affaire et a publié à ce sujet, un imposant ouvrage , réédité en 1981 aux éditions du Rocher, préfacé par Rémy Chauvin et Paul Emile Victor et intitulé : « Les cartes des anciens rois des mers » ; sous-titré : « Preuves de l’existence d’une civilisation avancée à l’époque glaciaire » sous-titre très insolite qui ne peut que nous inviter, à nous interroger sur le Passé fabuleux de notre planète dont la richesse nous surprendra, longtemps encore. Voici des extraits de ses conclusions : « II semble que des informations géographiques d’une grande précision se soient transmises de peuple en peuple. Ces cartes, selon toute vraisemblance, ont été dressées par un peuple inconnu, puis léguées à d’autres civilisations, peut-être les Crétois de l’époque de Minos et les Phéniciens ». « La plupart de ces cartes concernaient la Méditerranée et la mer Noire. Certaines représentaient le continent américain, ainsi que les océans Arctique et Antarctique. Aussi incroyable que cela puisse paraître, nous avons la preuve qu’un peuple ancien a exploré l’Antarctique quand ce continent était encore libre de glaces. Il est manifeste que ce peuple disposait d’une technologie nettement supérieure à toutes celles des peuples de l’Antiquité, du Moyen-âge et jusqu’à la seconde moitié du 18ème siècle ». Malgré le soutien d’Albert Einstein, Hapgood fut ridiculisé par ses paires jusqu’à sa mort. Il est à noter qu’aucun chercheur depuis ne s’est penché sérieusement sur ces cartes.
Le Pr. Hapgood avance l’existence d’anciennes civilisations possédant une haute technologie en s’appuyant sur la précision de la carte de Piri Reis. Mais il semble qu’il aurait cependant sur-interprèté certains points géographiques afin de conforter son idée de la grande précision de la carte. Son argumentation principale porte sur la région des Caraïbes, erronée comme décrit ci-dessus. Il considère une île appelée Hispaniola (la première colonie de Colomb, aujourd’hui Haïti et la République Dominicaine) comme Cuba, alors que celle-ci n’apparaît pas comme une île, comme chez Colomb. Il y a aussi des termes en Italiens, typiques de Colomb, au lieu de l’habituel Portugais. Cette partie vient donc plus certainement des cartes de Christophe Colomb que de celles d’une ancienne civilisation.
Les cartes du mystère
La carte d’Oronce Fine (Oronteus Finaeus) datée de 1531 est tout aussi incroyable. Cette carte donne les précisions suivantes : Plusieurs régions côtières de l’Antarctique sont représentées libres de glaces. Le profil du terrain et les accidents du relief visibles correspondent parfaitement aux cartes de relevé sismique de la surface terrestre subglaciale de l’Antarctique. La mer de Ross est représentée, là où aujourd’hui, les grands glaciers Beardmore et Scott se déversent dans la mer. La carte fait apparaître à cet endroit des estuaires, des fjords et des cours d’eau. De nos jours, toutes ces côtes sont enfouies sous 1 500 m de glace. En utilisant la méthode de datation à l’ionium, des chercheurs américains ont pu établir que de grands fleuves ont effectivement coulé dans l’Antarctique jusqu’en 6 000 ans avant notre ère. Ce n’est que vers 4 000 ans avant notre ère que des sédiments de type glaciaire ont commencé à se déposer au fond de la mer Ross. Les carottages indiquent qu’un climat chaud a régné pendant longtemps avant cette date.
Et que dire de la carte d’Hadji Ahmed datée de 1559 qui représente une cartographie très moderne des Amériques et surtout de leurs côtes ouest. La forme actuelle des Etats-Unis y est parfaitement reproduite. Cette perfection ne sera atteinte que deux siècles plus tard. Cette carte représente également une bande de terre large de plus de 1 500 km, reliant l’Alaska à la Sibérie. Ce pont a bel et bien existé (actuel détroit de Behring) mais il a été submergé par la montée des eaux à la fin de la dernière période glaciaire.
Ibn ben Zara (1487) et Benincasa (1508), cartographes arabe et portugais montrent l’Europe du Nord recouverte d’un glacier ressemblant à celui qui existait 12 000 ans avant notre ère. La liste des cartes existantes serait trop longue à détailler. Une chose est certaine, ces cartes ne sont pas le fruit du hasard et ont toutes la même source.
Ces cartes sont connues et répertoriées par les organismes spécialisés. On les trouve également dans des atlas, comme celui de Nordenskjöld de 1889. La falsification a été écartée par les scientifiques mais ils préfèrent malgré tout ignorer le sujet. Le seul qui s’y est penché est Paul Emile Victor quand il s’est aperçu en 1950 que la carte de l’italien Zeno avait plusieurs siècles d’avance sur ses découvertes en montrant le sous-sol rocheux du Groenland.
Alors pourquoi la communauté scientifique se montre-t-elle aussi sourde et aveugle devant des preuves irréfutables ? La réponse est simple : admettre l’existence de ces cartes signifie remettre totalement en cause l’évolution de l’espèce humaine. Comment, en effet, expliquer, que des hommes aient pu explorer le globe il y a au moins 10 000 ans, à une époque où l’Europe n’était qu’au stade préhistorique ? Pire encore, le bras de mer reliant les mers de Ross, Weddell et Bellingshausen, représenté sur plusieurs cartes anciennes, prouve que ces cartes ont été établies alors que l’Antarctique était totalement dépourvu de glaces. Les géologues sont affirmatifs. Ce continent n’a été entièrement libre de glace qu’à une date très reculée estimée à des millions d’années.
Perspectives
Le Advanced CAD Laboratory du Collège of Engineering & Technology de l’université d’état McNeese a lancé le « Projet Piri Reis » consistant à mettre une bibliographie sur Internet, à retracer la carte à l’aide d’outils informatiques et à effectuer une comparaison rigoureuse avec les cartes modernes. Nous nous trouvons donc maintenant devant un dilemme inévitable, à savoir, soit que les documents (portulans) ayant servis à Piri Reis à établir les cartes de 1513 et 1528 de son Bahiyre, ont été élaborés avant le quinzième siècle, par une civilisation inconnue assez proche de nous, mais capable aussi, comme nous, de sonder sous la glace polaire, soit aussi, et cela est encore plus extraordinaire, que les données exactes de ces documents ont été élaborées avant la dernière période glaciaire qui a débuté il y a plus de 10000 ans. A cette époque régnait, d’après la science officielle, l’homme de Cro-Magnon qui ne connaissait, ni le travail des métaux, ni la culture de la terre, ni même la domestication des animaux. Il n’aurait donc pu aucunement réaliser des recherches cartographiques aussi pointues qui nécessitent, d’une part des explorateurs et des techniciens particulièrement compétents et organisés et surtout d’autre part, vue l’immensité du territoire, des moyens de locomotion allant de l’automobile à l’avion. En dehors du fait que certains points semblent pouvoir être éclaircis par des explications satisfaisantes, la carte de Piri Reis garde encore un certain nombre de mystères. Au-delà des polémiques sur l’Antarctique, les côtes du Groenland jusqu’à la Floride montrent effectivement une précision incomparable avec les autres cartes de la même époque. D’autre part, les côtes américaines et africaines et la distance qui les sépare sont aussi d’une grande précision, ce qui est surprenant à cette époque où on ne savait pas mesurer les longitudes. Il semble que Colomb n’ait pas été le premier explorateur de l’Amérique, que celle-ci ait déjà été en partie cartographiée, mais par qui ? Les Viking n’ont jamais été plus loin que le nord de l’Amérique. Certains archéologues, très contestés, pensent avoir découvert des vestiges phéniciens ou crétois en Amérique... ? Mais comment une telle précision a-t-elle pu être atteinte ? Comment ces précurseurs connaissaient-ils les longitudes ? Et quand donc la carte du Groenland préglaciaire a-t-elle été tracée ? Y a-t-il vraiment eu une civilisation capable de tracer des cartes d’une telle précision à l’époque ou le reste de l’humanité peignait sur les murs des cavernes ? Elle n’aurait alors pas laissé beaucoup de traces...
On peut au moins dire, pour qui pense à une civilisation extraterrestre, que si les cartes sont précises, elles ne sont absolument pas parfaites, ce qui devrait être le cas si nous avions affaire à une civilisation capable de voyager dans l’espace ! D’autre part, les cartes représentent principalement les rivages, et très peu l’intérieur des continents : ce sont donc bien des cartes de marins !
Que penser de tout cela ?
Si on écarte toutes les possibilités farfelues et invraisemblables, il n’en reste qu’une qui colle aux énigmes de notre histoire. Il semble évident que les différentes cartes sont le fruit d’un travail de topographie établi sur une très longue période, plusieurs milliers d’années. Les cartes montrent par exemple l’Antarctique à différentes périodes de sa progressive glaciation. Pour reprendre les conclusions d’Hapgood, l’Antarctique a été visité et peuplé par l’homme à une époque où il n’était pas censé exister. En résumé, on peut dire que :
L’antarctique jouissait d’un climat chaud à une époque où il était situé à environ 3 000 km au nord du cercle antarctique actuel. (Fait prouvé par les découvertes récentes).
L’Antarctique n’a trouvé sa position actuelle que sous l’effet du déplacement de l’écorce terrestre. Cette théorie ne doit pas être confondue avec la théorie de la tectonique des plaques et de la dérive des continents. Ce mécanisme démontre que l’ensemble de la croûte terrestre (lithosphère) peut basculer de temps en temps (Théorie défendue par A. Einstein). Le glissement de l’Antarctique vers le sud a provoqué un refroidissement progressif ainsi que la formation d’une calotte glaciaire.
Albert Einstein a parfaitement résumé le processus : Un dépôt continuel de glace s’opère dans les régions polaires. Cette glace ne se répartit pas de manière égale autour du pôle. La rotation de la Terre agit sur ces dépôts dissymétriques imprime une force centrifuge qui agit sur la croûte rigide de la Terre. Cette force centrifuge induit, à partir d’un certain seuil, un déplacement de la croûte terrestre sur le reste du globe. Les conséquences d’un tel déplacement ont du être considérables sur l’ensemble de la planète : extinctions massives d’espèces animales, séismes, inondations, changements radical de climat sur les continents... Sans être alarmiste, si un tel déplacement devait à nouveau se produire, il ne resterait rien de notre civilisation.
En 1953, A. Einstein écrivait : « Le mécanisme du déplacement de la croûte terrestre aurait pour effet de déplacer les régions polaires vers l’équateur ». Si on rassemble toutes ces preuves, on ne peut qu’en déduire le fait qu’une civilisation technologiquement avancée a existé bien avant la nôtre. Cette civilisation semble s’être développée vers 13 000 ans avant notre ère pour disparaître ensuite. Toutes les parties du monde ont été cartographiée entre environ - 13 000 et - 4 000 ans. A ce jour, le seul continent qui n’a pu être exploré à cause de la couche de glace qui le recouvre est l’Antarctique. Est-il possible que sous cette glace se cache les vestiges de cette civilisation ? Peut-être. Mais ce continent dont la superficie est d’une fois et demi celui de l’Europe est recouvert d’une couche de glace pouvant aller jusqu’à 6 km d’épaisseur. Cette glace recouvre des montagnes aussi hautes que les Alpes. Autant dire que l’exploration des sous-sols demanderait des moyens colossaux.